CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Jean de Cuba - Hortus sanitatis, Tractatus de piscibus IV.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 09/05/2025. [En ligne : ]
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Hortus sanitatis : Livre IV, Les Poissons, Catherine Jacquemard, Brigitte Gauvin, Marie-Agnès Lucas-Avenel, Presses universitaires de Caen, Caen, 2013.consultable en ligne

Cautius, capitatus et carpera (Épernay, BM, Inc. 3017)

1. VB SN, 17, 40, 1
[α] TC nat.7, 20
Ex Libro de naturis2apparatnatura VBd. rerum3philologieVincent de Beauvais reproduit fidèlement le texte de Thomas de Cantimpré.. [α] Caucius4philologieLe commentaire dont Vincent de Beauvais assortit la citation de Thomas de Cantimpré s’inscrit dans l’histoire perturbée de la transmission de Pline (Plin. nat. 9, 145), qui se prolonge jusqu’aux premières éditions incunables de l’Histoire naturelle. La correction apportée par l’édition de 1536 rejoint ainsi le texte retenu par l’édition de Pline de 1481 (Parme, Andrea Portilia) : glaucus qui et glanis uocatur. C’est une initiative malheureuse, qui fait contresens, puisque le glaucus, dans la tradition latine classique, est un poisson de haute mer, probablement un squale, le bleu, dénommé d’après sa couleur. Conscient sans doute de l’incohérence du texte ainsi conjecturé (les termes glaucus et glanis ne pouvant faire référence au même poisson), le correcteur de l’édition de 1536 s’en est tenu à la seule dénomination glaucus et a supprimé le développement qui glanis vocatur ainsi que le commentaire de Vincent de Beauvais., qui5apparatqui — glanis om. 1536. et glanis, aversus mordet hamos inescatos ; nec eos devorat sed spoliat.
2. VB SN, 17, 40, 2
[β] VB SN, 17, 40, 2
Actor6apparatactor — glancius om. 1536.. [β] Secundum Plinium per g et l in prima syllaba scribitur7apparatidque melius post scribitur hab. VBd., ut †lautius†8apparatlaucius Prüss1. glancius9apparatglaucius VB..
3. VB SN, 17, 40, 2
[β] compil.
[γ] TC nat.7, 24
In10apparatin — supra non hab. VB. libro ut supra11philologieVincent de Beauvais reproduit fidèlement le texte de Thomas de Cantimpré à la seule variante près sur le nom : capitatus / capito.. [γ] Capitatus est piscis admodum parvus, habens caput12apparatcorpus 1491 Prüss1 1536 VB2. prope ad reliqui corporis magnitudinem, os quoque rotundum et amplum. Hic in fluviis habitans libenter sub lapidibus et inter saxa delitescit.
4. VB SN, 17, 40, 2
[γ] compil.
[δ] TC nat.7, 23
In13apparatin — libro non hab. VB. eodem libro14philologieDes paragraphes 4 à 10, l’Hortus sanitatis reproduit d’après Vincent de Beauvais le chapitre de Thomas de Cantimpré consacré à la carpe sous une forme légèrement remaniée et abrégée.. [δ] Carpera15philologieL’absence de la palatalisation normalement attendue du phonème [k] à l’initiale devant [a] est en faveur d’une pénétration tardive du mot carpa dans la Romania. Toutes les dénominations médiévales de la carpe en latin sont construites sur cette même racine : carpo, carpio, carpana (relevées dans le glossaire de Du Cange), ou les formes carpera / carperen, rencontrées dans la tradition manuscrite de Thomas de Cantimpré et d’Albert le Grand. On peut se demander s’il ne faut pas reconnaître dans carpera la latinisation d’une forme vernaculaire, comme le néerlandais carper, comparable à celle supposée pour le nom du flet, botha peut-être latinisé sur bot. piscis est quasi squamis aureis in lacis vel fluviis, sic dicta quasi quae carpens parit. Cum enim ova in ventre ad pariendum apta dictante natura praesenserit, marem suum16apparatsuam 1491. adit17apparatodit 1491 Prüss1 1536. et ore innuit pulsu leni18apparatlevi VB. ut adjuvet19apparatadjuvat Prüss1. parituram. Tunc ille loco seminis20apparatfeminis 1491. lac emittit ; quod illa suscipiens ore statim ova parit in sobolem profutura. Nam ova parere nequit21apparatparere nequit om. Prüss1. nisi prius ore semen receperit. Semen autem cum receptum fuerit, non solum ad partum22apparatad partum om. 1536. juvare videtur, sed etiam ad ova concipienda et formanda, unde soboles in anno futuro speratur. Semini carperae nonnumquam in anno primo nativitatis niger vermiculus quidam post aurem suam tabificus innascitur, et hoc saepius post Augustum, eaque tabe moritur.

Notes d’apparat :

2. natura VBd. | 

5. qui — glanis om. 1536. | 

6. actor — glancius om. 1536. | 

7. idque melius post scribitur hab. VBd. | 

8. laucius Prüss1. | 

9. glaucius VB. | 

10. in — supra non hab. VB. | 

12. corpus 1491 Prüss1 1536 VB2. | 

13. in — libro non hab. VB. | 

16. suam 1491. | 

17. odit 1491 Prüss1 1536. | 

18. levi VB. | 

19. adjuvat Prüss1. | 

20. feminis 1491. | 

21. parere nequit om. Prüss1. | 

22. ad partum om. 1536.

Notes philologiques :

3. Vincent de Beauvais reproduit fidèlement le texte de Thomas de Cantimpré. | 

4. Le commentaire dont Vincent de Beauvais assortit la citation de Thomas de Cantimpré s’inscrit dans l’histoire perturbée de la transmission de Pline (Plin. nat. 9, 145), qui se prolonge jusqu’aux premières éditions incunables de l’Histoire naturelle. La correction apportée par l’édition de 1536 rejoint ainsi le texte retenu par l’édition de Pline de 1481 (Parme, Andrea Portilia) : glaucus qui et glanis uocatur. C’est une initiative malheureuse, qui fait contresens, puisque le glaucus, dans la tradition latine classique, est un poisson de haute mer, probablement un squale, le bleu, dénommé d’après sa couleur. Conscient sans doute de l’incohérence du texte ainsi conjecturé (les termes glaucus et glanis ne pouvant faire référence au même poisson), le correcteur de l’édition de 1536 s’en est tenu à la seule dénomination glaucus et a supprimé le développement qui glanis vocatur ainsi que le commentaire de Vincent de Beauvais. | 

11. Vincent de Beauvais reproduit fidèlement le texte de Thomas de Cantimpré à la seule variante près sur le nom : capitatus / capito. | 

14. Des paragraphes 4 à 10, l’Hortus sanitatis reproduit d’après Vincent de Beauvais le chapitre de Thomas de Cantimpré consacré à la carpe sous une forme légèrement remaniée et abrégée. | 

15. L’absence de la palatalisation normalement attendue du phonème [k] à l’initiale devant [a] est en faveur d’une pénétration tardive du mot carpa dans la Romania. Toutes les dénominations médiévales de la carpe en latin sont construites sur cette même racine : carpo, carpio, carpana (relevées dans le glossaire de Du Cange), ou les formes carpera / carperen, rencontrées dans la tradition manuscrite de Thomas de Cantimpré et d’Albert le Grand. On peut se demander s’il ne faut pas reconnaître dans carpera la latinisation d’une forme vernaculaire, comme le néerlandais carper, comparable à celle supposée pour le nom du flet, botha peut-être latinisé sur bot.