CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Jean de Cuba - Hortus sanitatis, Tractatus de piscibus IV.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 09/05/2025. [En ligne : ]
CopierCopier dans le presse-papierSource de référence
Hortus sanitatis : Livre IV, Les Poissons, Catherine Jacquemard, Brigitte Gauvin, Marie-Agnès Lucas-Avenel, Presses universitaires de Caen, Caen, 2013.consultable en ligne

Kalaoz, karkora et kilok (Épernay, BM, Inc. 3017)

1. VB SN, 17, 60, 1
[] compil.
[α] TC nat.7, 42
Isidorus2apparatisidorus non hab. VB.3philologieLe marqueur est erroné. Vincent de Beauvais suit de très près Thomas de Cantimpré..[α] Kalaoz4apparatcalaos VBd. est piscis maris specie multiformis. Pluvia, quae ceteris piscibus ad vitae remedium et impinguationis juvamen esse solet, huic pro exitio5apparatexicitio 1491 Prüss1. datur ; nam si multa pluvia fuerit, oculis caecatur, ac per consequens, cum cibum quaerere non possit, fame moritur.
2. VB SN, 17, 60, 1
[α] compil.
[β] Arist. HA, 603 a 16-17 MS
Idem6apparatidem non hab. VB..[β] Karkora7philologieCet animal ne figure que dans l’œuvre de Vincent de Beauvais, que l’Hortus sanitatis suit au mot près. Ce passage est incompréhensible en l’état, par suite d’une succession de contresens. Le premier est imputable à la traduction de Michel Scot. La source du passage, en effet, est constituée par les lignes d’Aristote que voici (Arist. HA 603 a 15-17) : « Et pourtant le murex, une fois pêché, vit environ cinquante jours. Ils se nourrissent entre eux, car il leur pousse sur les coquilles une espèce d’algue ou de lichen » (Louis 1969, 47). Or Michel Scot traduit ainsi : Et karkora, postquam deprehenditur, vivit multo tempore. Et karkora cibat se ex se, quoniam est super eius testam uiror aquae (Arist. HA 603 a 15-17 MS). Outre l’ambiguité induite par les termes ex se, si Michel Scot traduit le mot grec πορφύρα (murex) par karkora, c’est peut-être parce qu’il a fait un lien avec un autre animal, le karahez (le muge morveux, aussi dénommé chilon, voir ch. 21), pensant qu’il s’agit du même (Et quoddam karahez non pascitur, set cibatur ab humiditate uiscosa quae exit ab eo, et propter hoc est semper ieiunus (Arist. HA 591 a 18 MS)). Par ailleurs, dans l’impossibilité de comprendre viror aquae, périphrase désignant les algues, Vincent de Beauvais a écrit nidor aquae, termes devenus dans l’Hortus sanitatis nidior (pour nitidior ?) aqua. Enfin, une dernière couche d’opacité a été ajoutée lorsque le terme testam, figurant chez Michel Scot, est devenu chez Vincent de Beauvais intestina, que nous corrigeons. vero est8apparatest post piscis hab. VB. piscis qui, postquam deprehenditur, multo vivit tempore et cibat se ex se, quia super ejus testam9apparattestam correximus ex Arist. : intestina 1491 Prüss1 1536 VB. est †nidior aqua†10apparatnidior aqua : nidor aquae VB..

Notes d’apparat :

2. isidorus non hab. VB. | 

4. calaos VBd. | 

5. exicitio 1491 Prüss1. | 

6. idem non hab. VB. | 

8. est post piscis hab. VB. | 

9. testam correximus ex Arist. : intestina 1491 Prüss1 1536 VB. | 

10. nidior aqua : nidor aquae VB.

Notes philologiques :

3. Le marqueur est erroné. Vincent de Beauvais suit de très près Thomas de Cantimpré. | 

7. Cet animal ne figure que dans l’œuvre de Vincent de Beauvais, que l’Hortus sanitatis suit au mot près. Ce passage est incompréhensible en l’état, par suite d’une succession de contresens. Le premier est imputable à la traduction de Michel Scot. La source du passage, en effet, est constituée par les lignes d’Aristote que voici (Arist. HA 603 a 15-17) : « Et pourtant le murex, une fois pêché, vit environ cinquante jours. Ils se nourrissent entre eux, car il leur pousse sur les coquilles une espèce d’algue ou de lichen » (Louis 1969, 47). Or Michel Scot traduit ainsi : Et karkora, postquam deprehenditur, vivit multo tempore. Et karkora cibat se ex se, quoniam est super eius testam uiror aquae (Arist. HA 603 a 15-17 MS). Outre l’ambiguité induite par les termes ex se, si Michel Scot traduit le mot grec πορφύρα (murex) par karkora, c’est peut-être parce qu’il a fait un lien avec un autre animal, le karahez (le muge morveux, aussi dénommé chilon, voir ch. 21), pensant qu’il s’agit du même (Et quoddam karahez non pascitur, set cibatur ab humiditate uiscosa quae exit ab eo, et propter hoc est semper ieiunus (Arist. HA 591 a 18 MS)). Par ailleurs, dans l’impossibilité de comprendre viror aquae, périphrase désignant les algues, Vincent de Beauvais a écrit nidor aquae, termes devenus dans l’Hortus sanitatis nidior (pour nitidior ?) aqua. Enfin, une dernière couche d’opacité a été ajoutée lorsque le terme testam, figurant chez Michel Scot, est devenu chez Vincent de Beauvais intestina, que nous corrigeons.