CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Jean de Cuba - Hortus sanitatis, Tractatus de piscibus IV.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 09/05/2025. [En ligne : ]
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Hortus sanitatis : Livre IV, Les Poissons, Catherine Jacquemard, Brigitte Gauvin, Marie-Agnès Lucas-Avenel, Presses universitaires de Caen, Caen, 2013.consultable en ligne

Murix (Valognes, BM, R 99)

1. VB SN, 17, 73, 1
[α] Isid. orig.12, 6, 502sourcesMurix coclea est maris, dicta ab acumine et asperitate, quae alio nomine concilium nominatur, propter quod circumcisa ferro lacrimas purpurei coloris emittat, ex quibus purpura tingitur ; et inde ostrum appellatum quod haec tinctura ex testae humore elicitur.
[β] TC nat.7, 54, 5-710sourcesMucianus auctor est, referente Plinio, quod †murenis inherentibus navi ipsam ventis plenam – sicut de echino dictum est – stetisse navem portantem Periandro regi, ut castrarentur, nobiles pueri.
Isidorus. [α] Murix3apparatmurex 1536 VBd. est cochlea maris ab acumine et asperitate dicta4philologieSur l’étymologie du murex et sur les autres noms qui sont cités ici (conchilium et ostrum), voir André 1986, 212, n. 406-407.. Quae alio nomine conchilium5apparatconchiliam Prüss1 conchylium VBd.6philologieLe nom latin conchylium est un emprunt au grec κογχύλιον, « coquillage, pourpre ». dicitur, eo quod circumcisa7apparatcircumscisa VBd. ferro lacrimas purpurei coloris emittat, ex quibus purpura tingitur8apparattinguintur VB2. ; et inde ostrum9philologieLe latin ostrum a été formé à côté d’ostreum, à partir du grec ὄστρεον, avec le sens spécialisé de « pourpre » (voir Ernout & Meillet 1967, s. v. ostreum). appellatum est, quod haec tinctura ex humore testae elicitur. [β] Mutianus11apparatmurianus 1491 Prüss1. autem tradit muricemechineum12philologieIsidore de Séville n’est pas la source de la dernière phrase de ce paragraphe : Vincent de Beauvais, reprenant intégralement la notice de Thomas de Cantimpré sur le murex, l’a placée sous l’autorité de Pline (voir 58, 2), à l’exception d’une phrase qu’il a totalement remaniée et altérée, pour donner à lire cette information conservée par l’auteur de l’Hortus sanitatis à l’endroit choisi par son modèle..
2. VB SN, 17, 73, 2
[γ] TC nat.7, 54
Plinius libro IX13philologieVincent de Beauvais ne s’est pas servi directement du texte de Pline mais de la notice de Thomas de Cantimpré. Celui-ci avait remanié les informations recueillies chez Pline de manière à former deux paragraphes, l’un sur le murex, l’autre sur la purpura (TC 7, 54 et TC 7, 60). Vincent de Beauvais a recopié presque à l’identique le paragraphe intitulé De muricibus mais en supprimant l’information attribuée à Mucianus (TC 7, 54, 5-7), comme indiqué en 58, 1, et en y ajoutant deux détails (tricenis diebus et in mediisfaucibus), qui, chez Thomas de Cantimpré, figurent dans le chapitre consacré à la purpura. En compilant les données, Vincent de Beauvais a donc réuni des éléments tout en maintenant la distinction entre les deux animaux. Le début de la notice de Thomas de Cantimpré est emprunté à Plin. nat. 9, 125-126 : Purpurae uiuunt annis plurimum septenis. Latent sicut murices circa canis ortum tricenis diebus. Congregantur uerno tempore mutuoque attritu lentorem cuiusdam cerae saliuant. Simili modo et murices, sed purpurae florem illum tinguendis expetitum uestibus in mediis habent faucibus. Liquoris hic minimi est candida uena, unde pretiosus ille bibitur nigrantis rosae colore sublucens ; reliquom corpus sterile. Viuas capere contendunt, quia cum uita sucum eum euomunt (voir Arist. HA 547 a 14-27 ; Arist. HA 599 a 16-18). La fin de la notice de Thomas de Cantimpré reprend Plin. nat. 9, 80 : Mucianus muricem esse latiorem purpura, neque aspero neque rotundo ore neque in angulos prodeunte rostro, sed simplici concha, utroque latere sese colligente. Deux erreurs ont été commises au cours de la transmission du texte de Pline par Thomas de Cantimpré (TC 7, 54, 7-9) : Non habet spericum os neque rotundum neque in angulos prodeunte rostro, sed sicut concha utroque latere clauditur. Elles concernent asperum, transformé en spericum, de sorte que les deux adjectifs spericum neque rotundum sont redondants, l’autre simplici concha […] colligente, dont la mésinterprétation a laissé croire que le murex était un bivalve.. [γ] Muricesconchae marinae sunt, quae latent circa canis ortum tricenis14apparattricentis Prüss1. diebus et statuto tempore exeunt. Pretiosum liquorem15apparatliquorum 1536. tingendis vestibus in mediis faucibus habent utilem, sed is color in sola vena candida reperitur, reliquum vero corpus sterile est. Vivis quoque tantum hic color exprimitur, quia morientes cum vita succum evomunt. Non habent sphaericum16apparatspericum 1491 Prüss1 VB2 phericum 1536. os neque rotundum nec17apparatne 1491 Prüss1 1536. in angulos prodeunte rostro, sed18apparatse 1536. ad conchae modum utroque latere clauditur.
3. VB SN, 17, 73, 3
[δ] Plin. nat.9, 16019sources[…] quae durioris testae sunt, ut murices, purpurae, saliuari lentore, sicut acescente umore culices ; apua spuma maris incalescente, cum admissus est imber.
[ε] Plin. nat.9, 16427sourcesPurpurae, murices eiusdemque generis uere pariunt.
Idem in eodem. [δ] Animalia marina quae sunt durae testae, ut murices aut purpurae, salivario20apparatsalviario 1491 Prüss1 1536.21philologieL’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des variantes : saliuario uett. -riae codd. lentore22apparatlentore correximus ex Plin. : lentiore 1491 Prüss1 1536 VB.23philologieVérard traduit « proviennent de humeur salubre », comme s’il avait lu salutario lentore. proveniunt, sicut acescente24apparata crescente 1491 Prüss1 1536.25philologieL’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des variantes : acescente E ares- xlnV acres- RFa accres- dT. humore26philologieL’expression a crescente humore pourrait signifier « d’une eau qui monte », ce qui n’a aucun sens ici. culices, atque spuma maris incalescente cum admissus est imber. [ε] Et hae pariunt in vere.

Notes d’apparat :

3. murex 1536 VBd. | 

5. conchiliam Prüss1 conchylium VBd. | 

7. circumscisa VBd. | 

8. tinguintur VB2. | 

11. murianus 1491 Prüss1. | 

14. tricentis Prüss1. | 

15. liquorum 1536. | 

16. spericum 1491 Prüss1 VB2 phericum 1536. | 

17. ne 1491 Prüss1 1536. | 

18. se 1536. | 

20. salviario 1491 Prüss1 1536. | 

22. lentore correximus ex Plin. : lentiore 1491 Prüss1 1536 VB. | 

24. a crescente 1491 Prüss1 1536.

Notes philologiques :

4. Sur l’étymologie du murex et sur les autres noms qui sont cités ici (conchilium et ostrum), voir André 1986, 212, n. 406-407. | 

6. Le nom latin conchylium est un emprunt au grec κογχύλιον, « coquillage, pourpre ». | 

9. Le latin ostrum a été formé à côté d’ostreum, à partir du grec ὄστρεον, avec le sens spécialisé de « pourpre » (voir Ernout & Meillet 1967, s. v. ostreum). | 

12. Isidore de Séville n’est pas la source de la dernière phrase de ce paragraphe : Vincent de Beauvais, reprenant intégralement la notice de Thomas de Cantimpré sur le murex, l’a placée sous l’autorité de Pline (voir 58, 2), à l’exception d’une phrase qu’il a totalement remaniée et altérée, pour donner à lire cette information conservée par l’auteur de l’Hortus sanitatis à l’endroit choisi par son modèle. | 

13. Vincent de Beauvais ne s’est pas servi directement du texte de Pline mais de la notice de Thomas de Cantimpré. Celui-ci avait remanié les informations recueillies chez Pline de manière à former deux paragraphes, l’un sur le murex, l’autre sur la purpura (TC 7, 54 et TC 7, 60). Vincent de Beauvais a recopié presque à l’identique le paragraphe intitulé De muricibus mais en supprimant l’information attribuée à Mucianus (TC 7, 54, 5-7), comme indiqué en 58, 1, et en y ajoutant deux détails (tricenis diebus et in mediisfaucibus), qui, chez Thomas de Cantimpré, figurent dans le chapitre consacré à la purpura. En compilant les données, Vincent de Beauvais a donc réuni des éléments tout en maintenant la distinction entre les deux animaux. Le début de la notice de Thomas de Cantimpré est emprunté à Plin. nat. 9, 125-126 : Purpurae uiuunt annis plurimum septenis. Latent sicut murices circa canis ortum tricenis diebus. Congregantur uerno tempore mutuoque attritu lentorem cuiusdam cerae saliuant. Simili modo et murices, sed purpurae florem illum tinguendis expetitum uestibus in mediis habent faucibus. Liquoris hic minimi est candida uena, unde pretiosus ille bibitur nigrantis rosae colore sublucens ; reliquom corpus sterile. Viuas capere contendunt, quia cum uita sucum eum euomunt (voir Arist. HA 547 a 14-27 ; Arist. HA 599 a 16-18). La fin de la notice de Thomas de Cantimpré reprend Plin. nat. 9, 80 : Mucianus muricem esse latiorem purpura, neque aspero neque rotundo ore neque in angulos prodeunte rostro, sed simplici concha, utroque latere sese colligente. Deux erreurs ont été commises au cours de la transmission du texte de Pline par Thomas de Cantimpré (TC 7, 54, 7-9) : Non habet spericum os neque rotundum neque in angulos prodeunte rostro, sed sicut concha utroque latere clauditur. Elles concernent asperum, transformé en spericum, de sorte que les deux adjectifs spericum neque rotundum sont redondants, l’autre simplici concha […] colligente, dont la mésinterprétation a laissé croire que le murex était un bivalve. | 

21. L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des variantes : saliuario uett. -riae codd. | 

23. Vérard traduit « proviennent de humeur salubre », comme s’il avait lu salutario lentore. | 

25. L’apparat de De Saint-Denis 1955 à Plin. nat. 9, 160 fait état des variantes : acescente E ares- xlnV acres- RFa accres- dT. | 

26. L’expression a crescente humore pourrait signifier « d’une eau qui monte », ce qui n’a aucun sens ici.

Notes de source :

2. Murix coclea est maris, dicta ab acumine et asperitate, quae alio nomine concilium nominatur, propter quod circumcisa ferro lacrimas purpurei coloris emittat, ex quibus purpura tingitur ; et inde ostrum appellatum quod haec tinctura ex testae humore elicitur. | 

10. Mucianus auctor est, referente Plinio, quod †murenis inherentibus navi ipsam ventis plenam – sicut de echino dictum est – stetisse navem portantem Periandro regi, ut castrarentur, nobiles pueri. | 

19. […] quae durioris testae sunt, ut murices, purpurae, saliuari lentore, sicut acescente umore culices ; apua spuma maris incalescente, cum admissus est imber. | 

27. Purpurae, murices eiusdemque generis uere pariunt.