Source de référence : Hortus sanitatis : Livre IV, Les Poissons, CatherineJacquemard, BrigitteGauvin, Marie-AgnèsLucas-Avenel, Presses universitaires de Caen, Caen, 2013consultable en ligne
Ostrea (Épernay, BM, Inc. 3017)
1. VB, SN, 17, 76, 4 [α] AN, 36*Ostreum quandoque testam aperit, ut clementioris aurae deliciis glorietur. Sed cancer ei praetendit insidias repentinas, et lapidem inter testas ostrei projicit, ne eas conjungere piscis interceptus possit. Ex Libro de naturis reruma’La source n’est pas Thomas de Cantimpré, mais AN 36. Voir encore son De laudibus divinae sapientiae, 477-484. On trouve cependant les mêmes informations sur le crabe et l’huître chez Thomas de Cantimpré (TC 7, 59, 1-5), et Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 51-52), tandis que Pline (Plin. nat. 9, 90) attribue la ruse au poulpe (polypus) et à des coquillages (conchae) ; il est repris ensuite par Thomas de Cantimpré (TC 6, 43, 15-21). Nous n’avons pas trouvé, dans les sources habituellement utilisées par Vincent de Beauvais, la matière de la deuxième phrase du paragraphe (ostreum […] aperit). Cependant celle-ci a pu avoir été écrite d’après l’anecdote racontée par AN 36, au sujet de ce que l’auteur intitule « le succès d’une huître » : un oiseau marin avait pris l’habitude d’annoncer de son cri le flux et le reflux de la mer (accessum maris sive refluxum), si bien qu’un troupeau de moutons savait quand il devait se réfugier sur un lieu élevé. Mais il arriva que l’oiseau voulut se repaître d’une huître qui avait ouvert ses valves (testas reserans juxta litus) : celle-ci se referma (testas claudens) et lui prit le bec, causant ainsi la noyade du troupeau de moutons.. [α] Ostreumaostrea 1536., ut dicunt Ambrosiusb’D’après Ambr. hex. 5, 8, 22, F : Itaque quia omnia genera delectatione mulcentur, explorat si quando ostreum in remotis locis ab omni uento contra solis radios diptycum illud suum aperiat et reseret claustra testarum, ut libero aere uisceris sui uoluptatem quandam capiat, et tunc clanculo calculum inmittens inpedit conclusionem ostrei ac sic aperta claustra repperiens tuto inserit chelas uisceraque interna depascitur. Voir aussi Bas. hex. 153 B : « Lorsqu’il [le crabe] voit, dans les parages abrités du vent, [une huître] se chauffer avec volupté, et ouvrir ses écailles aux rayons du soleil, alors il jette furtivement un caillou, empêche l’huître de se fermer, et se trouve obtenir par la ruse ce qui aurait mis sa force en défaut » (Giet 1950, 403-405). et Isidorus, quandoquebcunque 1491 Prüss1 cum 1536. testam aperit, ut clementioris aurae deliciis glorietur, sedcsed om. 1536.cancer insidias ei repentinas praetendit et lapidem interdin VBd. ejus testasetestam VBd. projicit, ne illas conjungere possit ; et sic ostreae carnes corrodit. Ostreumfostrea 1536. siquidemgquidem 1536. in siccum vel in siccoc’Le doublon in siccum vel in sicco, qu’on ne peut pas traduire, résulte peut-être de l’insertion dans le texte de Vincent de Beauvais d’une note marginale, indiquant une hésitation de lecture sur la désinence casuelle. jacens, jam, ut in domo, conchashpost conchas add. tenet 1536. temporeiante tempore hab. in VBd. accessionisjsuccessionis VBd. maris aperitkaperit del. 1536..
2. VB, SN, 17, 76, 3 [β] Ambr. hex. 5, 11, 33*Spectemus […] unde etiam ostreis pretiosissimam margaritam natura infixerit, quomodo eam maris aqua in tam molli carne solidaverit. Quae difficile apud reges inveniuntur, ea in littoribus quasi vilia iacent vulgo, et in saxis asperis et cautibus colliguntur. Isidorusd’La source n’est pas Isidore de Séville, mais Ambroise (Ambr. hex. 5, 11, 33). Le fragment qui apparaît sous le marqueur Isidore dans le texte de Vincent de Beauvais est deux fois plus long que celui présenté par l’Hortus sanitatis. Vincent de Beauvais a recopié fidèlement Isid. orig. 12, 6, 52, à propos de l’ostrea, mais a préféré aux informations données par ce dernier sur la margarita (Isid. orig. 12, 6, 49 : Concarum multa genera sunt ; inter quas et margaritiferae, quae oceloe dicuntur, in quarum carne pretiosus calculus solidatur. De quibus tradunt hi qui de animantium scripsere naturis quod nocturno tempore litora appetunt, et ex caelesti rore margaritum concipiunt ; unde et oceloe nominantur) celles que lui fournissait Ambroise, dont il ne donne cependant pas le nom. L’auteur du De piscibus n’a conservé que cette dernière partie du fragment de citation, l’attribuant ainsi à Isidore de Séville comme son modèle.. [β] Est autem in ostrea pretiosissima margarita naturaliter infixa, quae maris aqua in ea solidatur. Quae etiam difficile apud reges invenitur ; et, in litoribus quasi vilis jacens, a vulgo saxis asperis et cautibuslcauteribus 1491 Prüss1. colligitur.
3. VB, SN, 17, 76, 5 [γ] Plin. nat. 9, 143*Quo magis miror quosdam existimasse aquatilibus nullum inesse sensum. [δ] Plin. nat. 9, 160*[…] quae uero siliceo tegmine operiuntur, ut ostrea, putrescente limo aut spuma circa nauigia diutius stantia defixosque palos et lignum maxime. Nuper conpertum in ostreariis umorem iis fetificum lactis modo effluere. Plinius libro IX. [γ] Silicea testa inclusis fatendum est nullum inesse sensum, ut ostreise’Cette phrase est à nouveau citée pour la description de la pinna, ch. 70, 1.. [δ] Putrescente limo proveniunt ac spuma circa navigia diutius stantiamstante VBd. defixosque palos et ligna. Nuper compertumnpost compertum add. est 1536. in ostreariaoostreariia 1491 ostreariis VB. humoremppost humorem hab. his VB. fetificum effluere in modum lactisf’Pline emprunte ses informations à Aristote : Arist. HA 547 b 18-20 ; Arist. GA 763 a 26-30..