Copier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Ambroise - Hexaméron, livre 5, chapitres 1-11. », in Bibliothèque Ichtya,
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Édité et traduit par Frédérik Bourrema ; Brigitte Gauvin.II.
2. [α] Gn, 201sourcesProducant aquae reptile animae viventis.
[β] Verg. Aen.5, 8222sourcesimmania cete.
5.[α] « Que les eaux produisent des êtres rampants », dit le Seigneur. Cette phrase brève, mais sans appel, et d’une grande portée, a doté tous les êtres, les plus grands comme les plus petits, d’une nature commune. Le même instant produit la baleine et la baudroie, nées de la même opération. Dieu produit les plus grands animaux sans effort, et les plus petits sans ennui. La nature n’a pas souffert en mettant au monde les dauphins, tout comme elle n’a pas souffert lorsqu’elle a produit les petits murex et les escargots de mer. Vois comme ils sont plus nombreux dans la mer que sur terre. Compte, si tu le peux, toutes les espèces de poissons, même les plus petites, et même les plus grandes : seiches, pieuvres, huîtres, langoustes, crabes et, parmi celles-ci, le nombre infini de créatures au sein de leurs espèces. Et que dire des espèces de serpents, dragons, murènes et anguilles ? Sans oublier de mentionner les scorpions, baudroies, tortues, lotes, et chiens de mer, les veaux marins, [β] les cètes immenses, les dauphins, phoques, lions de mer… À quoi bon ajouter également les merles, les tourds, ainsi que les paons de mer, dont nous voyons également les couleurs particulières sur les oiseaux (comme le cou et le dos des merles noirs et des paons de mer sont ornés de diverses couleurs et le ventre des tourds est orné de couleurs variées), et les autres dont les espèces terrestres revendiquent aussi les noms ? En effet, ces espèces ont d’abord vu le jour dans la mer et les diverses rivières, étant donné que l’eau, en ayant reçu l’ordre par un signe divin, a produit la première des êtres rampants animés du souffle de vie.
[β] Verg. Aen.5, 8222sourcesimmania cete.
5.[α] « Que les eaux produisent des êtres rampants », dit le Seigneur. Cette phrase brève, mais sans appel, et d’une grande portée, a doté tous les êtres, les plus grands comme les plus petits, d’une nature commune. Le même instant produit la baleine et la baudroie, nées de la même opération. Dieu produit les plus grands animaux sans effort, et les plus petits sans ennui. La nature n’a pas souffert en mettant au monde les dauphins, tout comme elle n’a pas souffert lorsqu’elle a produit les petits murex et les escargots de mer. Vois comme ils sont plus nombreux dans la mer que sur terre. Compte, si tu le peux, toutes les espèces de poissons, même les plus petites, et même les plus grandes : seiches, pieuvres, huîtres, langoustes, crabes et, parmi celles-ci, le nombre infini de créatures au sein de leurs espèces. Et que dire des espèces de serpents, dragons, murènes et anguilles ? Sans oublier de mentionner les scorpions, baudroies, tortues, lotes, et chiens de mer, les veaux marins, [β] les cètes immenses, les dauphins, phoques, lions de mer… À quoi bon ajouter également les merles, les tourds, ainsi que les paons de mer, dont nous voyons également les couleurs particulières sur les oiseaux (comme le cou et le dos des merles noirs et des paons de mer sont ornés de diverses couleurs et le ventre des tourds est orné de couleurs variées), et les autres dont les espèces terrestres revendiquent aussi les noms ? En effet, ces espèces ont d’abord vu le jour dans la mer et les diverses rivières, étant donné que l’eau, en ayant reçu l’ordre par un signe divin, a produit la première des êtres rampants animés du souffle de vie.
3. [γ] Ph, 3, 23sourcesVidete canes, videte malos operarios.
[δ] Verg. georg.4, 1695sourcesredolentque thymo flagrantia mella.
[ε] Is, 11, 66sourcesHabitabit lupus cum agno.
[ζ] Is, 11, 77sourceset leo quasi bos comedet paleas.
[η] Verg. Aen.1, 6398sourcesarte laboratae vestes ostroque superbo.
6. Ajoute à cela cette faveur : les animaux que nous craignons sur terre, nous les aimons dans l’eau. Et de fait ces animaux, dangereux quand ils sont terrestres, sont inoffensifs dans l’eau : les serpents eux-mêmes n’y ont plus de venin ! Le lion est effrayant sur la terre, doux dans les flots. La murène, dont on dit qu’il y a en elle quelque chose de dangereux, est un plat très recherché. La grenouille, horrible dans les marais, est un ornement des flots et l’emporte sur presque tous les aliments. Si quelqu’un veut en savoir plus, qu’il interroge les pêcheurs à différents endroits, car personne ne peut tout connaître. Bien sûr, méfie-toi des chiens dans la mer aussi : l’Apôtre enseigne qu’ils ne sont pas les bienvenus à l’Église et qu’il faut s’en méfier quand il dit : [γ] « Prenez garde aux chiens, prenez garde aux ouvriers du mal. » La belette dégage une odeur forte sur terre, agréable dans l’eau. La belette terrestre sait riposter : elle se venge par sa mauvaise odeur. L’autre reste aussi agréable en captivité que libre. Et je ne te laisserai pas de côté, thymallus, sans t’avoir honoré de quelques mots, toi qui as tiré ton nom d’une fleur : que tu aies été nourri par les eaux du Tessin ou celles du doux Athésis, tu es une fleur. Un mot, en bref, le prouve mieux encore, c’est ce qu’on a dit, spirituellement, de celui qui exhale une douce odeur : « Il sent comme une fleur ou un poisson » ; ainsi on dit la même chose de l’odeur du poisson et de celle de la fleur. Quoi de plus beau que ton aspect ? Quoi de plus agréable que ta douceur ? Quoi de plus parfumé que ton odeur ? [δ] Le parfum du miel, tu l’exhales de tout ton corps ! Que dire de la délicatesse du corbeau de mer ou même de celle du loup ? Les agneaux ignorent la peur de ces loups ! La faveur accordée aux eaux, où les lions eux-mêmes fuient les veaux, est si grande que cette parole du prophète, à propos de la sainteté de l’Église, leur convient tout à fait : [ε] « Alors les loups et les agneaux paîtront ensemble ; [ζ] le lion et le bœuf mangeront ensemble la paille. » Et ce n’est pas surprenant, puisque dans l’Église aussi l’eau baptismale, après avoir lavé la méchanceté des vilains, les rend semblables aux innocents. Pourquoi mentionner encore les pourpres, [η] qui parent les banquets des rois, et dont on teint leurs vêtements ? Des eaux provient ce qui est vénéré chez les rois, c’est des eaux que provient cet éclat. Ajoute à cela les porcs de mer que même les Juifs apprécient, parce qu’il n’est rien d’impur que l’eau ne puisse purifier : c’est pour cela qu’ils ne peuvent les considérer impurs comme ceux qui vivent sur la terre.
[δ] Verg. georg.4, 1695sourcesredolentque thymo flagrantia mella.
[ε] Is, 11, 66sourcesHabitabit lupus cum agno.
[ζ] Is, 11, 77sourceset leo quasi bos comedet paleas.
[η] Verg. Aen.1, 6398sourcesarte laboratae vestes ostroque superbo.
6. Ajoute à cela cette faveur : les animaux que nous craignons sur terre, nous les aimons dans l’eau. Et de fait ces animaux, dangereux quand ils sont terrestres, sont inoffensifs dans l’eau : les serpents eux-mêmes n’y ont plus de venin ! Le lion est effrayant sur la terre, doux dans les flots. La murène, dont on dit qu’il y a en elle quelque chose de dangereux, est un plat très recherché. La grenouille, horrible dans les marais, est un ornement des flots et l’emporte sur presque tous les aliments. Si quelqu’un veut en savoir plus, qu’il interroge les pêcheurs à différents endroits, car personne ne peut tout connaître. Bien sûr, méfie-toi des chiens dans la mer aussi : l’Apôtre enseigne qu’ils ne sont pas les bienvenus à l’Église et qu’il faut s’en méfier quand il dit : [γ] « Prenez garde aux chiens, prenez garde aux ouvriers du mal. » La belette dégage une odeur forte sur terre, agréable dans l’eau. La belette terrestre sait riposter : elle se venge par sa mauvaise odeur. L’autre reste aussi agréable en captivité que libre. Et je ne te laisserai pas de côté, thymallus, sans t’avoir honoré de quelques mots, toi qui as tiré ton nom d’une fleur : que tu aies été nourri par les eaux du Tessin ou celles du doux Athésis, tu es une fleur. Un mot, en bref, le prouve mieux encore, c’est ce qu’on a dit, spirituellement, de celui qui exhale une douce odeur : « Il sent comme une fleur ou un poisson » ; ainsi on dit la même chose de l’odeur du poisson et de celle de la fleur. Quoi de plus beau que ton aspect ? Quoi de plus agréable que ta douceur ? Quoi de plus parfumé que ton odeur ? [δ] Le parfum du miel, tu l’exhales de tout ton corps ! Que dire de la délicatesse du corbeau de mer ou même de celle du loup ? Les agneaux ignorent la peur de ces loups ! La faveur accordée aux eaux, où les lions eux-mêmes fuient les veaux, est si grande que cette parole du prophète, à propos de la sainteté de l’Église, leur convient tout à fait : [ε] « Alors les loups et les agneaux paîtront ensemble ; [ζ] le lion et le bœuf mangeront ensemble la paille. » Et ce n’est pas surprenant, puisque dans l’Église aussi l’eau baptismale, après avoir lavé la méchanceté des vilains, les rend semblables aux innocents. Pourquoi mentionner encore les pourpres, [η] qui parent les banquets des rois, et dont on teint leurs vêtements ? Des eaux provient ce qui est vénéré chez les rois, c’est des eaux que provient cet éclat. Ajoute à cela les porcs de mer que même les Juifs apprécient, parce qu’il n’est rien d’impur que l’eau ne puisse purifier : c’est pour cela qu’ils ne peuvent les considérer impurs comme ceux qui vivent sur la terre.