XIV. De ceruleo.
[β] Sol. coll.52, 412sources[…] anguillas ad tricenos pedes longas educat Ganges. quem Statius Stabiosus inter paecipua miracula ait vermibus abundare caeruleis nomine et colore. hi bina habent brachia longitudinis cubita non minus sena, adeo robustis viribus, ut elephantos ad potum ventitantes mordicus conprehensa ipsorum manu rapiant in profundum. Solin lui-même avait pris ses informations chez Pline : In Gange Indiae platanistas vocant, rostro delphini et cauda, magnitudine autem XVI cubitorum. In eodem esse Statius Sebosus haud modico miraculo adfert vermes, branchiis binis, sex cubitorum, caeruleos, qui nomen a facie traxerunt. His tantas esse vires, ut elephantos ad potus venientes mordicus comprehensa manu eorum abstrahant (Plin. nat. 9, 46).
[α] Ceruleum, ut Solinus dicit, monstrum est marinum[β] nomine et colore, quod Ganges fluvius educat. Haec bestia bina habet brachia3philologieCe passage semble très corrompu. Chez Pline on a branchiis, les branchies, au nombre de deux, et c’est l’animal qui mesure six coudées ; Solin a transformé les deux branchies en deux bras (brachiis) et leur a donné une longueur de six coudées. Thomas de Cantimpré reprend Solin et ses erreurs. longitudine cubiti non minus sena. Hoc monstrum adeo robustum est viribus, ut immanes bestias ad portum4philologieLà encore, le texte a subi une altération : chez Pline et Solin, les cerulea attrapent les éléphants qui viennent à la rivière pour boire (ad potus chez Pline, ad potum chez Solin). Dans le texte de Thomas de Cantimpré, les éléphants ont disparu et potum est devenu portum, « le port », ajoutant un peu plus de confusion au passage. venientes morsibus comprehensas brachiis5philologiebrachiis (« par les bras ») est issu d’une mauvaise lecture de Solin par Thomas de Cantimpré : l’ablatif absolu comprehensa manu (« après leur avoir saisi la trompe ») a cessé d’être compris sans doute après que le terme elephantos a disparu ; Thomas de Cantimpré a essayé de le rendre par un ablatif de la partie ; manu ne lui ayant pas paru un terme adapté à la morphologie animale, il a sans doute suppléé brachiis. rapiat in profundum.
Notes philologiques :
3. Ce passage semble très corrompu. Chez Pline on a branchiis, les branchies, au nombre de deux, et c’est l’animal qui mesure six coudées ; Solin a transformé les deux branchies en deux bras (brachiis) et leur a donné une longueur de six coudées. Thomas de Cantimpré reprend Solin et ses erreurs. |
4. Là encore, le texte a subi une altération : chez Pline et Solin, les cerulea attrapent les éléphants qui viennent à la rivière pour boire (ad potus chez Pline, ad potum chez Solin). Dans le texte de Thomas de Cantimpré, les éléphants ont disparu et potum est devenu portum, « le port », ajoutant un peu plus de confusion au passage. |
5. brachiis (« par les bras ») est issu d’une mauvaise lecture de Solin par Thomas de Cantimpré : l’ablatif absolu comprehensa manu (« après leur avoir saisi la trompe ») a cessé d’être compris sans doute après que le terme elephantos a disparu ; Thomas de Cantimpré a essayé de le rendre par un ablatif de la partie ; manu ne lui ayant pas paru un terme adapté à la morphologie animale, il a sans doute suppléé brachiis.
Notes de source :
2. […] anguillas ad tricenos pedes longas educat Ganges. quem Statius Stabiosus inter paecipua miracula ait vermibus abundare caeruleis nomine et colore. hi bina habent brachia longitudinis cubita non minus sena, adeo robustis viribus, ut elephantos ad potum ventitantes mordicus conprehensa ipsorum manu rapiant in profundum. Solin lui-même avait pris ses informations chez Pline : In Gange Indiae platanistas vocant, rostro delphini et cauda, magnitudine autem XVI cubitorum. In eodem esse Statius Sebosus haud modico miraculo adfert vermes, branchiis binis, sex cubitorum, caeruleos, qui nomen a facie traxerunt. His tantas esse vires, ut elephantos ad potus venientes mordicus comprehensa manu eorum abstrahant (Plin. nat. 9, 46).