CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VI. Les monstres marins.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 03/12/2024. [En ligne : ]
CopierCopier dans le presse-papierSource de référence

Fichier nativement numérique.

Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

L. De tygnis maris [le thon de mer ou le chimpanzé1identificationLe thygnus ou thynnus est le thon (Thunnus thynnus Linné, 1758 ; voir De Saint-Denis 1947, 113 ; D’Arcy Thompson 1947, 79-90) ou le chimpanzé.]

Lieux parallèles : AM, [Tygnus] (24, 124 (57)) ; VB De thynno (17, 132) ; VB De medicinis ex thynno (17, 133) ; HS, Tigruis et trittae (4, 96), Thynnus (4, 97).
2. [α] Plin. nat.9, 47
[β] Plin. nat.9, 50
[γ] Plin. nat.9, 51
[δ] Plin. nat.9, 53
[ε] Plin. nat.8, 72
[α] Le tygnus [le thon] est un monstre marin, à ce que dit Solin. Il a une queue large de deux coudées2explication90 cm environ.. Il pond dans la mer et jamais ailleurs. Il sort sur terre pour se nourrir.[β] Les <tygni> [les thons] abordent le rivage par la droite, mais en sortent par la gauche ; et on pense que cela se produit parce qu’ils voient mieux de l’œil droit, bien que leurs deux yeux soient faibles.[γ] Ils sortent plus volontiers sur la rive quand souffle l’Aquilon3explicationLes thons ne sortent pas sur la terre pour se nourrir, mais ces remarques en apparence fantaisistes s’expliquent sans doute par le mode de migration des thons en Méditerranée. Ils se rapprochent effectivement de la côte qu’ils longent toujours dans la même direction. C’est selon cette observation que l’on a construit les pêcheries fixes (madragues) pour les capturer.. Pline : ils poursuivent les navires, mus par le désir de voir l’action du vent dans leurs voiles ; et ce spectacle les remplit de tant de ravissement qu’ils ne s’effraient pas, même quand on lance contre eux un trident.[δ] En hiver, ils se cachent dans des gouffres. Ils engraissent au point que leur vie dure au plus trois ans4explicationLa longévité du thon rouge est d’environ 15 an ; certains peuvent atteindre 30 ans et peser 500 kg..[ε] En Éthiopie, les tigni [les chimpanzés] sont des bêtes de couleur marron, qui allaitent leurs petits avec les deux mamelles qu’elles ont à la poitrine, à ce que dit Solin5explicationUne étrange confusion s’est produite ici à partir d’une notice de Plin. nat. 8, 72 sur les animaux d’Éthiopie : Lyncas, uulgo frequentes, et sphingas, fusco pilo, mammis in pectore geminis, Aethiopia generat multaque alia monstri similia, « L’Éthiopie produit des lynx, qui sont répandus partout, des sphinx, animaux au poil roux avec deux mamelles sur la poitrine, et beaucoup d’autres animaux monstrueux » (Ernout 1952, 48). L’indication est reprise mais déjà déformée par Sol. coll. 27, 58 : Inter simias habentur et sphinges, vilosae comis, mammis prominulis ac profundis, « Parmi les singes, il y a aussi des sphinx à l’épaisse fourrure, aux longues mamelles profondes »..

Notes d'identification :

1. Le thygnus ou thynnus est le thon (Thunnus thynnus Linné, 1758 ; voir De Saint-Denis 1947, 113 ; D’Arcy Thompson 1947, 79-90) ou le chimpanzé.

Notes d'explication :

2. 90 cm environ. | 

3. Les thons ne sortent pas sur la terre pour se nourrir, mais ces remarques en apparence fantaisistes s’expliquent sans doute par le mode de migration des thons en Méditerranée. Ils se rapprochent effectivement de la côte qu’ils longent toujours dans la même direction. C’est selon cette observation que l’on a construit les pêcheries fixes (madragues) pour les capturer. | 

4. La longévité du thon rouge est d’environ 15 an ; certains peuvent atteindre 30 ans et peser 500 kg. | 

5. Une étrange confusion s’est produite ici à partir d’une notice de Plin. nat. 8, 72 sur les animaux d’Éthiopie : Lyncas, uulgo frequentes, et sphingas, fusco pilo, mammis in pectore geminis, Aethiopia generat multaque alia monstri similia, « L’Éthiopie produit des lynx, qui sont répandus partout, des sphinx, animaux au poil roux avec deux mamelles sur la poitrine, et beaucoup d’autres animaux monstrueux » (Ernout 1952, 48). L’indication est reprise mais déjà déformée par Sol. coll. 27, 58 : Inter simias habentur et sphinges, vilosae comis, mammis prominulis ac profundis, « Parmi les singes, il y a aussi des sphinx à l’épaisse fourrure, aux longues mamelles profondes ».