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VI. De cetho [le cète1]

2. [α] JV, Or. 90
[β] Plin. nat. 9, 4
[γ] JV, Or. 90
[δ] ?
[ε] TC?
[ζ] ?
[η] JV , Or. 90
[θ] Plin. nat. 9, 21
[ι] Exp. 5, 13
[κ] Exp. 5, 13
[λ] Arist. HA, 566 b 22-23 MS
[μ] Arist. HA, 566 b 18-19 MS
[ν] Arist. HA, 566 b 3-4 MS
[ξ] Plin. nat. 9, 16
[α] De tous les poissons, le cète est le plus grand, à ce que dit Isidore2. [β] La mer nourrit cet animal d’une grandeur de quatre arpents. [γ] Sa bouche est percée d’ouvertures étroites, si bien qu’il n’avale que de petits poissons qu’il dévore grâce à son haleine parfumée3 4 et les attirant à lui il les engloutit dans son ventre. [δ] Il a en effet dans la gorge une sorte de peau qui ressemble à une membrane, ; percée de nombreuses ouvertures, elle empêche tout ce qui est gros d’entrer dans son ventre. [ε] Il a cependant une bouche grande et large5, qui, croit-on, avala le prophète Jonas, un si petit séjour, assurément, suffisant à un si grand hôte. [ζ] Quand il est jeune, le cète a des dents noires, qui blanchissent surtout quand il vieillit6. Il a la bouche sur le front7. Ces poissons crachent parfois l’eau qu’ils ont avalée, si bien qu’ils engloutissent souvent une flotte sous ce déluge de pluie mais ils font aussi couler des navires par leurs mouvements et les tourbillons qu’ils causent8. [η] , Pour cette raison, quand la tempête se lève sur la mer, ils se dressent au-dessus des flots. [θ] Les baleines, selon Pline, portent leurs petits quand ils sont malades et sans force ; [ι] et, selon l’Experimentator, elles les abritent dans leur gueule quand ils sont petits. Elles font la même chose quand elles voient qu’une tempête menace ; et après la tempête, elles recrachent leurs petits9. [κ] Quand le petit d’une baleine se trouve dans l’incapacité de suivre sa mère parce qu’il n’y a pas assez d’eau, celle-ci crache en direction de son petit de l’eau qu’elle prend dans sa bouche, formant comme un fleuve, afin de le libérer quand il s’est échoué sur le rivage.[λ] Les mères baleines accompagnent longtemps leurs petits lorsqu’ils sont devenus adultes. [μ] Ces animaux grandissent vite ; leur croissance dure dix ans. [ν] N’ayant pas de branchies, ils respirent par un conduit ; [ξ] ce que font peu d’animaux marins.
3. [ο] JV, Or. 90
[π] ?
[ρ] JV, Or. 90
[ς] ?
[σ] Bas. hex. 7, 4, 5
[τ] Bas. hex. 7, 5, 1
[υ] Ambr. hex. 5, 11, 32
[ο] Certains cètes sont si grands qu’ils semblent être des îles ou des montagnes. [π] Isidore : ils ont parfois le dos couvert de sable10 ; [ρ] quand les marins, poussés par la tempête, y accostent, heureux d’avoir trouvé une terre sur laquelle s’arrêter et échapper aux flots, ils jettent l’ancre, affalent les voiles et, espérant se reposer, allument des feux sur ce qu’ils prennent pour une terre ferme. Quand la bête sent les flammes, il se met en mouvement brutalement et sans prévenir, plonge et entraîne avec lui dans les profondeurs aussi bien les hommes que les navires. [ς] Basile le Grand dit la même chose qu’Isidore : la baleine porte une grande quantité de sable sur son dos. [σ] Idem :quand tu verras des cètes qui reviennnent, réunis en troupeaux nombreux, tu auras l’impression de voir dévaler un torrent très rapide. [τ] Moi j’ai vu ce spectacle et j’ai admiré la sagesse de Dieu. [υ] Ces monstres sont d’une infinie grandeur dans l’océan Atlantique, à ce que dit Ambroise, au point que tu penseras, en les voyant, que ce sont des montagnes dont les sommets très élevés se dressent jusqu’au ciel.
4. [φ] LR ?
[φ] Voici comment, dit-on, on capture un cète. Quand il a dépassé l’âge de trois ans, le cète s’accouple avec sa femelle, la baleine11. Très vite, en plein accouplement, sa verge perd toute capacité de procréer, si bien qu’il ne peut plus s’accoupler ; mais, entrant dans les flots de la haute mer, il grandit à tel point que l’homme n’a plus les moyens de le capturer12. On peut donc l’attraper avant qu’il n’ait trois ans, et, selon le Liber rerum, voici de quelle manière* : les pêcheurs, notant le lieu où se trouve le cète, se réunissent là sur de nombreux navires et, donnant un concert de flûtes et de pipeaux autour de lui, ils l’encerclent tandis qu’il les suit : le cète, en effet, aime ce genre de sons14. Et quand les pêcheurs le voient immobile près des navires, fasciné par le son de la musique, ils lancent sans se faire voir sur le dos du cète un instrument préparé à cet effet, pointu aux extrémités, ressemblant à un croc hérissé de dents de fer et, <toujours> sans se faire voir, ils s’éloignent. Presque aussitôt, si l’instrument a vraiment blessé l’animal, le cète gagne le fond de la mer et, se frottant le dos sur le fond, il enfonce violemment le fer dans ses blessures, jusqu’à ce que celui-ci, ayant traversé la graisse, atteigne au-dessous la chair vive ; et ainsi l’eau salée de la mer, suivant le fer, pénètre dans la plaie et, l’animal meurt de ses blessures. Une fois mort, le cète flotte sur l’eau, jusqu’à ce que les pêcheurs se dirigent vers sa dépouille, s’en approchent avec des cordes, puis le tirent jusqu’au rivage avec grande joie, car ils sont sûrs d’être bien pourvus grâce à tant de provisions15.