CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VI. Les monstres marins.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XI. De celethi [les sélaciens1identificationCelethy est un terme générique qui désigne l’ensemble des sélaciens. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1677, c’est une corruption du grec σελάχη. Si la traduction de Michel Scot, suivie par Thomas de Cantimpré, réduit le groupe des sélaciens à un animal unique, Albert le Grand comprend qu’il s’agit d’un terme générique et précise (AM 24, 35 (25)) : Genus est animalis multas sub se continens species, « c’est un genre d’animal qui compte de nombreuses espèces ».]

Lieux parallèles : AM, [Celethi] (24, 35 (25)) ; VB, De celethi ac ceruleo (17, 104) ; HS, Celethy (4, 20).
2. [α] Arist. HA, 489 b 11MS
[β] Arist. HA, 537 a 30 MS
[γ] ?
[α] Le celethi, à ce que dit Aristote, est un animal marin qui, contrairement aux autres monstres de la terre ou de la mer, produit des œufs dans sa matrice2explicationLes sélaciens ont visiblement intrigué les Anciens par leur mode de reproduction. En effet, ils mettent au monde des petits vivants après avoir été ovipares intérieurement, ce qui a peut-être poussé Thomas de Cantimpré à ranger l’espèce parmi les monstres.. Quand les œufs, au terme du délai nécessaire, sont arrivés à maturité dans la matrice, il en sort des vers3traductionNous conservons ici le terme employé par la science médiévale, mais il s’agit bien des alevins.. Une fois que la mère les a mis au monde, les petits acquièrent leur forme achevée, et l’animal devient semblable à ses parents dans un délai incroyablement court après sa naissance4traductionDans le texte grec d’Aristote, on peut lire, à propos des sélaciens : « pour ce qui est des vivipares, certains portent en eux-mêmes des œufs, par exemple les sélaciens, les autres ont en eux-mêmes des petits vivants, par exemple l’homme et le cheval » (Louis 1964, 10). La traduction de Michel Scot glose le texte d’Aristote et le dénature singulièrement ; or, Thomas de Cantimpré la suit fidèlement : « et nous devons savoir que certains animaux, qui mettent au monde des animaux, produisent d’abord dans leur matrice des œufs, et, que, quand ceux-ci sont parvenus à maturité, il en sort un animal semblable à un ver ; et, quand ce ver est mis au monde, il prend sa forme définitive et devient un animal semblable à l’animal marin qu’on appelle en grec celecii ».. [β] Cet animal a le sommeil lourd, au point qu’on peut l’attraper à la main5explicationC’est le détail qui figure sur les illustrations de ce chapitre.. [γ] Cet animal a un gros cœur en regard de son corps, et il est cependant très craintif .

Notes d'identification :

1. Celethy est un terme générique qui désigne l’ensemble des sélaciens. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1677, c’est une corruption du grec σελάχη. Si la traduction de Michel Scot, suivie par Thomas de Cantimpré, réduit le groupe des sélaciens à un animal unique, Albert le Grand comprend qu’il s’agit d’un terme générique et précise (AM 24, 35 (25)) : Genus est animalis multas sub se continens species, « c’est un genre d’animal qui compte de nombreuses espèces ».

Notes d'explication :

2. Les sélaciens ont visiblement intrigué les Anciens par leur mode de reproduction. En effet, ils mettent au monde des petits vivants après avoir été ovipares intérieurement, ce qui a peut-être poussé Thomas de Cantimpré à ranger l’espèce parmi les monstres. | 

5. C’est le détail qui figure sur les illustrations de ce chapitre.

Notes de traduction :

3. Nous conservons ici le terme employé par la science médiévale, mais il s’agit bien des alevins. | 

4. Dans le texte grec d’Aristote, on peut lire, à propos des sélaciens : « pour ce qui est des vivipares, certains portent en eux-mêmes des œufs, par exemple les sélaciens, les autres ont en eux-mêmes des petits vivants, par exemple l’homme et le cheval » (Louis 1964, 10). La traduction de Michel Scot glose le texte d’Aristote et le dénature singulièrement ; or, Thomas de Cantimpré la suit fidèlement : « et nous devons savoir que certains animaux, qui mettent au monde des animaux, produisent d’abord dans leur matrice des œufs, et, que, quand ceux-ci sont parvenus à maturité, il en sort un animal semblable à un ver ; et, quand ce ver est mis au monde, il prend sa forme définitive et devient un animal semblable à l’animal marin qu’on appelle en grec celecii ».