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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XLIV. De serra [« la serre » : animal fabuleux1identificationChez Pline, les dénominations serra et pistris désignent le poisson scie (Pristis pristis Linné, 1758) : De Saint-Denis 1947, 104. Thomas de cantimpré distingue deux « serres » (voir ci-dessous TC, 6, 45), dont la première correspond à l’un des rares animaux marins traités individuellement dans les bestiaires du Moyen Âge. Animal fabuleux, gigantesque et effrayant, la terrible serra déploie ses ailes pour entraîner les navires dans les profondeurs. Avec l’aspidochelon, c’est le seul poisson qui ait droit à une représentation figurée dans les premiers bestiaires. Voir notamment George & Yapp 1991, 202-205, et surtout 204, fig. 153, James-Raoul 2002, 178-179 ; 190-191 et Leclercq-Marx 2022..]
[α] La serre est une bête marine, à ce que dit Isidore, qui a un corps gigantesque, des plumes très larges et des ailes immenses. Quand ce monstre voit un navire faire voile sur la mer, il déploie ses ailes au-dessus des eaux dans un sens contraire à l'habitude et rivalise avec lui. Puis, quand la serre a mené cette lutte pendant trente ou même quarante stades2explicationTrente stades équivalent à une mesure oscillant entre 4,5 km et 5,7 km selon la valeur qu’on donne au stade ; quarante stades représentent une distance comprise entre 6,2 km et 7,6 km. parfois sans pouvoir l’emporter, relâchant finalement son effort, elle abandonne et, abaissant ses ailes, elle les replie le long de son corps. Les flots la ramènenent, lasse, à l’endroit d’où elle était venue, dans les profondeurs de la mer3explicationSi l’on excepte cette dernière précision, la description pourrait faire penser à un albatros..
Notes d'identification :
1. Chez Pline, les dénominations serra et pistris désignent le poisson scie (Pristis pristis Linné, 1758) : De Saint-Denis 1947, 104. Thomas de cantimpré distingue deux « serres » (voir ci-dessous TC, 6, 45), dont la première correspond à l’un des rares animaux marins traités individuellement dans les bestiaires du Moyen Âge. Animal fabuleux, gigantesque et effrayant, la terrible serra déploie ses ailes pour entraîner les navires dans les profondeurs. Avec l’aspidochelon, c’est le seul poisson qui ait droit à une représentation figurée dans les premiers bestiaires. Voir notamment George & Yapp 1991, 202-205, et surtout 204, fig. 153, James-Raoul 2002, 178-179 ; 190-191 et Leclercq-Marx 2022..
Notes d'explication :
2. Trente stades équivalent à une mesure oscillant entre 4,5 km et 5,7 km selon la valeur qu’on donne au stade ; quarante stades représentent une distance comprise entre 6,2 km et 7,6 km. |
3. Si l’on excepte cette dernière précision, la description pourrait faire penser à un albatros.