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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XVII. De delphinis alterius generis [« Les dauphins d’une autre espèce1identificationCet animal évoque par sa description la petite serre (serra minor), animal fabuleux décrit infra au ch. 45. On trouve dans Ernout 1952, 134, § 91-92, n. 2, la remarque suivante à propos de la description par Pline du combat entre cet animal et le crocodile : « le combat entre le crocodile et le dauphin à aiguillon (qui serait, d’après Cuvier, le Squalus acanthias, s’il n’est pas complètement imaginaire) se retrouve chez Sénèque NQ IV, 2, 13, qui cite comme sa source T. Claudius Balbillus, qui fut préfet d’Égypte depuis 55 av. J.-C., et semble avoir écrit un traité sur les merveilles de l’Égypte… ». L’aiguillat (Squalus acanthias Linné, 1758) n’ayant guère à voir avec l’animal décrit ici, et aucun animal n’ayant le comportement décrit par Pline et ses épigones, le « dauphin d’une autre espèce » nous semble relever de l’imagination plus que de la zoologie. »]
[β] Sol. coll.32, 28
[α] Il y a, dans le Nil, une autre espèce de dauphin, dont le dos est pourvu de crêtes acérées. Ces dauphins incitent vivement les crocodiles à aller nager et, nageant eux-mêmes sous l’eau, ils les trompent et les tuent par une astuce frauduleuse. En effet ils incisent de leurs crêtes acérées les ventres souples des crocodiles et les font périr.[β] Les crocodiles voient mal sous l’eau ; sur terre, en revanche, ils ont une vue très perçante2explicationL’observation est exacte. Les yeux sont recouverts par trois paupières, dont une transparente qui protège l’œil pendant la plongée et affaiblit la vue. Hors de l’eau, ils ont une vue perçante, de jour comme de nuit.
Notes d'identification :
1. Cet animal évoque par sa description la petite serre (serra minor), animal fabuleux décrit infra au ch. 45. On trouve dans Ernout 1952, 134, § 91-92, n. 2, la remarque suivante à propos de la description par Pline du combat entre cet animal et le crocodile : « le combat entre le crocodile et le dauphin à aiguillon (qui serait, d’après Cuvier, le Squalus acanthias, s’il n’est pas complètement imaginaire) se retrouve chez Sénèque NQ IV, 2, 13, qui cite comme sa source T. Claudius Balbillus, qui fut préfet d’Égypte depuis 55 av. J.-C., et semble avoir écrit un traité sur les merveilles de l’Égypte… ». L’aiguillat (Squalus acanthias Linné, 1758) n’ayant guère à voir avec l’animal décrit ici, et aucun animal n’ayant le comportement décrit par Pline et ses épigones, le « dauphin d’une autre espèce » nous semble relever de l’imagination plus que de la zoologie.
Notes d'explication :
2. L’observation est exacte. Les yeux sont recouverts par trois paupières, dont une transparente qui protège l’œil pendant la plongée et affaiblit la vue. Hors de l’eau, ils ont une vue perçante, de jour comme de nuit.