CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VI. Les monstres marins.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XLVIII. De scinnocis [les scinques1identificationScinnocus est une mélecture de scincus (du grec σκιγκός), « le scinque » (Scincus scincus Linné, 1758). Il s’agit d’un reptile apparenté aux sauriens et doté de capacités natatoires. Cependant, la notice de Thomas de Cantimpré, reprise par Albert le Grand (AM 24, 121 (55)), résulte de la contamination de deux phrases de Pline (voir Kitchell & Resnick 1999, 1701, n. 298) : la première établit une comparaison avec le crocodile (Plin. nat. 8, 91 : Similis crocodilo, sed minor etiam ichneumone, est in Nilo natus scincos, « Il naît aussi dans le Nil un animal semblable au crocodile, mais plus petit même que l’ichneumon, le scinque »), mais la seconde, tout à fait inattendue, se réfère à l’écureuil ! (Plin. nat. 8, 138 : Prouident tempestatem et sciuri, obturatisque qua spiraturus est uentus cauernis, ex alia parte aperiunt fores, « Les écureuils, de leur côté, prévoient la tempête, et bouchant leurs trous du côté où le vent va souffler, ils ouvrent une porte dans un autre sens »). L’erreur résulte sans doute d’une confusion paléographique entre les lettres -nc- de scinci (les scinques) et -ur- de sciuri (les écureuils).]

Lieux parallèles : AM, [Scinci] (24, 121 (55)) ; VB De stinco (17, 128) ; HS, Spongia, scuamis et scinti (4, 87), Stoncus sive stincus (4, 88).
2. [α] Sol. coll.32, 29
[β] Plin. nat.8, 138
[α] Les scinques aussi2traductionLe quoque qui n’a guère de sens ici vient de la source de Thomas de Cantimpré, Solin, qui évoque successivement plusieurs animaux d’Égypte vivant dans le Nil. Les scinques succèdent aux crocodiles. habitent en très grand nombre près du Nil, à ce que dit Isidore. Bien que ces bêtes ressemblent aux crocodiles, elles sont beaucoup plus petites et plus fines. Un breuvage qui a été préparé avec leur chair annihile l’effet d’un poison3explicationSur les vertus du scinque, utilisé comme antidote, voir aussi Plin. nat. 28, 120.. [β] En outre, ces bêtes monstrueuses annoncent les tempêtes, et, bouchant leur tanière du côté où le vent doit souffler, elles ouvrent les portes du côté opposé. Et leur queue touffue leur sert de protection.

Notes d'identification :

1. Scinnocus est une mélecture de scincus (du grec σκιγκός), « le scinque » (Scincus scincus Linné, 1758). Il s’agit d’un reptile apparenté aux sauriens et doté de capacités natatoires. Cependant, la notice de Thomas de Cantimpré, reprise par Albert le Grand (AM 24, 121 (55)), résulte de la contamination de deux phrases de Pline (voir Kitchell & Resnick 1999, 1701, n. 298) : la première établit une comparaison avec le crocodile (Plin. nat. 8, 91 : Similis crocodilo, sed minor etiam ichneumone, est in Nilo natus scincos, « Il naît aussi dans le Nil un animal semblable au crocodile, mais plus petit même que l’ichneumon, le scinque »), mais la seconde, tout à fait inattendue, se réfère à l’écureuil ! (Plin. nat. 8, 138 : Prouident tempestatem et sciuri, obturatisque qua spiraturus est uentus cauernis, ex alia parte aperiunt fores, « Les écureuils, de leur côté, prévoient la tempête, et bouchant leurs trous du côté où le vent va souffler, ils ouvrent une porte dans un autre sens »). L’erreur résulte sans doute d’une confusion paléographique entre les lettres -nc- de scinci (les scinques) et -ur- de sciuri (les écureuils).

Notes d'explication :

3. Sur les vertus du scinque, utilisé comme antidote, voir aussi Plin. nat. 28, 120.

Notes de traduction :

2. Le quoque qui n’a guère de sens ici vient de la source de Thomas de Cantimpré, Solin, qui évoque successivement plusieurs animaux d’Égypte vivant dans le Nil. Les scinques succèdent aux crocodiles.