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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XXX. De kylion [l’uranoscope1identificationCe poisson possède toutes sortes de noms, kylion chez Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, kylo, kylone et kylon, selon les éditions, dans l’Hortus sanitatis. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1687, kylion serait une forme abrégée du mot grec καλλιώνυμος, et ce poisson serait l’uranoscope (Uranoscopus scaber Linné, 1758). C’est ce qu’on peut déduire d’un passage du texte grec d’Aristote que Michel Scot n’a pas conservé (Arist. HA 506 b 14-15) et dont on trouve trace chez Ael. NA 13, 4 : « Aristote dit de ce poisson qu’il a une vésicule biliaire volumineuse qui est située sur le lobe droit du foie, et qu’il a le foie sur le côté gauche » (Zucker 2002, 88). L’inversion des organes n’est cependant pas signalée dans le texte grec d’Aristote qui nous est parvenu. Toujours selon Élien, le trait qui confère la célébrité à ce poisson est la quantité de bile qu’il produit. ?]
[β] Arist. HA, 520 a 16 MS
[α] Le kylion est un animal marin très étonnant, à ce que dit Aristote, en qui la nature semble soit s’être trompée, croit-on, soit avoir changé la disposition qu’elle suit d’ordinaire. Mais que personne n’aille croire que la nature s’est trompée : elle a en effet bien organisé chaque chose, et pour chacune elle a créé ce qui est bien et juste. En effet, alors que chez tous les êtres vivants sur terre, aussi bien les petits que les grands, elle a placé le foie à droite, la rate à gauche, [β] chez le kylion, pourtant, elle a placé la rate à droite et le foie à gauche2explicationL’inversion du foie et de la rate est la seule caractéristique pour laquelle le kylion semble avoir été célèbre, et c’est l’unique indication que donnent Thomas de Cantimpré et Albert le Grand. Arist. HA 507 a 21-26 mentionne à deux reprises l’inversion des deux organes comme une monstruosité, mais il ne cite pas d’animal présentant ce phénomène qui n'apparaît que chez Michel Scot (m<u>lti pisces habent epar in sinistro et splen in dextro, ut kili). Rondelet, suivant Élien, signale à propos de ce poisson le caractère particulièrement développé de la vésicule biliaire (Libri de piscibus marinis, X, 13) et la quantité de fiel qu’il produit (ibid., III, 20), mais il ne dit rien d’une inversion des organes..
Notes d'identification :
1. Ce poisson possède toutes sortes de noms, kylion chez Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, kylo, kylone et kylon, selon les éditions, dans l’Hortus sanitatis. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1687, kylion serait une forme abrégée du mot grec καλλιώνυμος, et ce poisson serait l’uranoscope (Uranoscopus scaber Linné, 1758). C’est ce qu’on peut déduire d’un passage du texte grec d’Aristote que Michel Scot n’a pas conservé (Arist. HA 506 b 14-15) et dont on trouve trace chez Ael. NA 13, 4 : « Aristote dit de ce poisson qu’il a une vésicule biliaire volumineuse qui est située sur le lobe droit du foie, et qu’il a le foie sur le côté gauche » (Zucker 2002, 88). L’inversion des organes n’est cependant pas signalée dans le texte grec d’Aristote qui nous est parvenu. Toujours selon Élien, le trait qui confère la célébrité à ce poisson est la quantité de bile qu’il produit.
Notes d'explication :
2. L’inversion du foie et de la rate est la seule caractéristique pour laquelle le kylion semble avoir été célèbre, et c’est l’unique indication que donnent Thomas de Cantimpré et Albert le Grand. Arist. HA 507 a 21-26 mentionne à deux reprises l’inversion des deux organes comme une monstruosité, mais il ne cite pas d’animal présentant ce phénomène qui n'apparaît que chez Michel Scot (m<u>lti pisces habent epar in sinistro et splen in dextro, ut kili). Rondelet, suivant Élien, signale à propos de ce poisson le caractère particulièrement développé de la vésicule biliaire (Libri de piscibus marinis, X, 13) et la quantité de fiel qu’il produit (ibid., III, 20), mais il ne dit rien d’une inversion des organes.