CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VI. Les monstres marins.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

IX. De caab1identificationLe caab, d’un mot arabe désignant un os du pied, le talus ou astragale, est un monstre littéraire issu d’une mauvaise lecture des passages d’Aristote sur l’éléphant et le chameau.

Lieux parallèles : AM, [Cahab] (24, 33 (25)) ; VB, De caab et cane marino (17, 103) ; HS, Caab (4, 17).
2. [α] TC
[β] Arist. HA, 497 b 21-30 MS
[γ] Arist. HA, 499 a 22 MS
[δ] Arist. HA, 497 b 21-30 MS
[ε] TC?
[α] Le caab est un animal marin à ce que dit Aristote2explicationC’est sans doute le passage sur les capacités natatoires de l’éléphant qui a amené Thomas de Cantimpré à classer le caab dans les animaux marins.,[β] qui a des pieds petits en regard de son corps, grand par ailleurs3traductionMichel Scot (Arist. HA 497 b 21-30 MS) écrit : « et il a deux cahab [chevilles] qui sont courtes par rapport à sa taille » ; dans ce passage de la traduction de Michel Scot, Thomas de Cantimpré a sans doute pris le terme cahab, utilisé par Scot dans le sens de « cheville » ou « astragale » pour le nom d’un nouvel animal.. [γ] Ses pieds sont semblables à ceux de la vache4traductionMichel Scot (Arist. HA 499 a 22 MS) écrit : « et il existe à chaque pied une astragale semblable à celle du pied de la vache ». Le fait que Thomas de Cantimpré ait retenu ce passage, où il est question des pieds du chameau, confirme bien qu’il prend le nom cahab pour celui d’un animal..[δ] Mais il a un pied long5explicationIl s’agit de la trompe de l’éléphant., dont il se sert comme d’une main pour toutes ses actions, puisque c’est avec ce pied qu’il prend la nourriture et la porte à sa bouche et qu’il arrache tout ce qu’il veut. Et ce pied est fait de cartilage, mais non d’os. Lorsque le caab nage dans l’eau, il y respire6traductionMichel Scot écrit : Arist. HA 497 b 21-30 MS : «  Il a une trompe, longue, grande, et il l’utilise comme les hommes utilisent leurs mains ; elle est telle qu’elle lui permet de prendre sa nourriture, de la porter à sa bouche et qu’il peut même apporter à son maître ce qu’il désire ; avec elle, il arrache les arbres et, lorsqu’il nage dans l’eau, elle lui sert à respirer et à rejeter l’eau ; et cette trompe est faite de cartilage ». Thomas de Cantimpré a-t-il bien saisi la fonction de la trompe de l’éléphant dans le processus de respiration ? Ce n’est pas sûr, et le lien entre l’organe et la fonction respiratoire, présent chez Aristote, a disparu.  ; [ε] en respirant il emmagasine l’eau dans son corps en l’inspirant, et lorsqu’il est plein d’eau, il regagne la surface, recrache l’eau et ainsi il respire.7explicationLa fin du passage de Thomas de Cantimpré est vraisemblablement une glose de l’auteur sur l’utilisation que fait l’éléphant de sa trompe pour respirer, mais semble en contradiction avec la phrase précédente. Aristote s’étonnait devant la capacité de l’éléphant, qui est capable de parcourir plusieurs kilomètres à la nage, à rester sous l’eau en respirant juste de temps à autre avec sa trompe. On sait désormais que cet animal possède une structure pulmonaire particulière, car la cavité pleurale est emplie de tissu conjonctif et non de liquide comme chez l’homme. Cette disposition permet aux poumons de l’éléphant de supporter la différence de pression entre l’extérieur et l’intérieur de l’eau sans que les vaisseaux pulmonaires n’éclatent. On retrouve une disposition assez similaire chez les lamantins et les dugongs.

Notes d'identification :

1. Le caab, d’un mot arabe désignant un os du pied, le talus ou astragale, est un monstre littéraire issu d’une mauvaise lecture des passages d’Aristote sur l’éléphant et le chameau.

Notes d'explication :

2. C’est sans doute le passage sur les capacités natatoires de l’éléphant qui a amené Thomas de Cantimpré à classer le caab dans les animaux marins. | 

5. Il s’agit de la trompe de l’éléphant. | 

7. La fin du passage de Thomas de Cantimpré est vraisemblablement une glose de l’auteur sur l’utilisation que fait l’éléphant de sa trompe pour respirer, mais semble en contradiction avec la phrase précédente. Aristote s’étonnait devant la capacité de l’éléphant, qui est capable de parcourir plusieurs kilomètres à la nage, à rester sous l’eau en respirant juste de temps à autre avec sa trompe. On sait désormais que cet animal possède une structure pulmonaire particulière, car la cavité pleurale est emplie de tissu conjonctif et non de liquide comme chez l’homme. Cette disposition permet aux poumons de l’éléphant de supporter la différence de pression entre l’extérieur et l’intérieur de l’eau sans que les vaisseaux pulmonaires n’éclatent. On retrouve une disposition assez similaire chez les lamantins et les dugongs.

Notes de traduction :

3. Michel Scot (Arist. HA 497 b 21-30 MS) écrit : « et il a deux cahab [chevilles] qui sont courtes par rapport à sa taille » ; dans ce passage de la traduction de Michel Scot, Thomas de Cantimpré a sans doute pris le terme cahab, utilisé par Scot dans le sens de « cheville » ou « astragale » pour le nom d’un nouvel animal. | 

4. Michel Scot (Arist. HA 499 a 22 MS) écrit : « et il existe à chaque pied une astragale semblable à celle du pied de la vache ». Le fait que Thomas de Cantimpré ait retenu ce passage, où il est question des pieds du chameau, confirme bien qu’il prend le nom cahab pour celui d’un animal. | 

6. Michel Scot écrit : Arist. HA 497 b 21-30 MS : «  Il a une trompe, longue, grande, et il l’utilise comme les hommes utilisent leurs mains ; elle est telle qu’elle lui permet de prendre sa nourriture, de la porter à sa bouche et qu’il peut même apporter à son maître ce qu’il désire ; avec elle, il arrache les arbres et, lorsqu’il nage dans l’eau, elle lui sert à respirer et à rejeter l’eau ; et cette trompe est faite de cartilage ». Thomas de Cantimpré a-t-il bien saisi la fonction de la trompe de l’éléphant dans le processus de respiration ? Ce n’est pas sûr, et le lien entre l’organe et la fonction respiratoire, présent chez Aristote, a disparu.