Source de référence :

Fichier nativement numérique.

X. De cricos [le bernard-l’ermite1]

2. [α] Arist. HA, 530 a 7-21 MS
[β] TC?
[γ] Arist. HA, 530 a 7-21 MS
[δ] TC
[α] Le cricos est un animal marin, à ce que dit Aristote. Il a deux fentes à l’extrémité des pieds2, [β] qui lui font trois doigts avec trois ongles. 3 [γ] Son pied droit est petit, mais son pied gauche est gros, et pour cette raison, quand il se promène, il fait porter tout le poids du corps sur son pied gauche. Sa peau est une carapace, lisse, noire et rouge à certains endroits4. Quel que soit le support auquel il s’attache, il s’y attache très fortement5. Si le ciel est clair, cet animal se promènera librement ; et quand les vents se lèveront, il s’accrochera aux pierres, s’immobilisera et ne bougera plus. Et il est vraiment très étonnant que cet animal soit libre de ses mouvements par temps clair, mais devienne infirme et faible par gros temps. [δ] Le cricos, monstre de la mer, est l’image des jeunes gens dissipés du siècle : ils ont un pied droit petit ou n’en ont pas du tout – et ce pied est l’amour qu’ils doivent porter à Dieu ou à leurs parents – quand, aspirant à des amours clandestines, ils séduisent les jeunes filles et que, s’attachant fortement à elles, quelles qu’elles soient, ils préfèrent offenser Dieu, leurs parents et leurs proches plutôt que renoncer à persévérer dans leur erreur. Leur peau, c’est-à-dire ce qui recouvre leur fourberie, et qu’ils appellent amour, est comme la carapace <de l’animal>, c’est-à-dire une chose légère, friable et fragile, et elle est noire, c’est-à-dire honteuse, tout en portant la rougeur du péché. Il a deux fentes sur les pieds, qui font trois doigts séparés : ce sont les deux mauvaises intentions dans l’amour qui sont de tromper et de déshonorer, par lesquelles les jeunes filles abusées sont triplement spoliées, perdant leur pureté, l’honneur de leur âme et tous les biens que les séducteurs peuvent leur dérober.