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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.II. De abyde [la larve de l’œstre1identificationComme l’ont bien vu Kitchell & Resnick 1999, 1664, n. 57, l’abydes est la larve d’un insecte, l’œstre (œstridae) ; la double nature de l’animal décrit ici s’explique par le fait que les œufs de l’œstre sont pondus dans l’eau, alors que la larve se développe en milieu aérien. L’emprunt à Arist. HA 487 b 3-6 MS est évident : Et quedam animalia vivunt in aqua ; deinde mutantur in aliam formam et vivunt extra, sicut quod nominatur grece ambides. Nam ipsum manet in fluminibus prius, deinde mutatur forma eius et fiet ex eo animal quod dicitur astoroz, et vivit extra, « Et certains animaux vivent dans l’eau, ensuite ils changent de forme et vivent à l’extérieur [de l’eau], comme l’animal qu’on appelle en grec ambides. En effet celui-ci demeure d’abord dans les rivières, ensuite il change de forme, devient l’animal qu’on appelle astoroz, et il vit en dehors de l’eau ». Dans le texte grec, on lit : « Mais certains animaux vivent d’abord dans l’eau, puis changent de forme et vivent hors de l’eau ; c’est le cas des vers de rivière : car de ces vers se forme l’œstre » (Louis 1964, 4). Aussi précis Thomas de Cantimpré soit-il dans son emprunt, ni lui, ni Albert le Grand n’ont sans doute reconnu dans le monstrueux abydes la larve de l’œstre décrite par Aristote.]
[β] TC
[α] L’abydes est un animal marin, à ce que dit Aristote, qui vit d’abord dans l’eau et trouve sa nourriture dans l’eau salée. Puis cet animal change de forme et se métamorphose ; et à ce moment, sortant de l’eau, il se nourrit sur terre. Alors son nom change aussi et on l’appelle astoas. [β] Et voici en quoi il est étonnant : en même temps que la forme de son corps, la nature même de ses mœurs se modifie elle aussi, de telle sorte que son mode de vie, d’abord adapté à l’eau, l’est ensuite à la terre. Et la raison en est que sa vie et ses mœurs évoluent eux aussi suivant ses changements de constitution et d’apparence.
Notes d'identification :
1. Comme l’ont bien vu Kitchell & Resnick 1999, 1664, n. 57, l’abydes est la larve d’un insecte, l’œstre (œstridae) ; la double nature de l’animal décrit ici s’explique par le fait que les œufs de l’œstre sont pondus dans l’eau, alors que la larve se développe en milieu aérien. L’emprunt à Arist. HA 487 b 3-6 MS est évident : Et quedam animalia vivunt in aqua ; deinde mutantur in aliam formam et vivunt extra, sicut quod nominatur grece ambides. Nam ipsum manet in fluminibus prius, deinde mutatur forma eius et fiet ex eo animal quod dicitur astoroz, et vivit extra, « Et certains animaux vivent dans l’eau, ensuite ils changent de forme et vivent à l’extérieur [de l’eau], comme l’animal qu’on appelle en grec ambides. En effet celui-ci demeure d’abord dans les rivières, ensuite il change de forme, devient l’animal qu’on appelle astoroz, et il vit en dehors de l’eau ». Dans le texte grec, on lit : « Mais certains animaux vivent d’abord dans l’eau, puis changent de forme et vivent hors de l’eau ; c’est le cas des vers de rivière : car de ces vers se forme l’œstre » (Louis 1964, 4). Aussi précis Thomas de Cantimpré soit-il dans son emprunt, ni lui, ni Albert le Grand n’ont sans doute reconnu dans le monstrueux abydes la larve de l’œstre décrite par Aristote.