CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Jean de Cuba - Hortus sanitatis, Tractatus de piscibus IV.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 13/10/2024. [En ligne : ]
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Hortus sanitatis : Livre IV, Les Poissons, Catherine Jacquemard, Brigitte Gauvin, Marie-Agnès Lucas-Avenel, Presses universitaires de Caen, Caen, 2013.consultable en ligne

Capitulum I2apparatcaput 1 1536.

Abremon, achandes, accipender3apparataccipenser 1536 ut semper., albirem et alphoram

Abremon, achandes, accipender, albirem et alphoram (Épernay, BM, Inc. 3017)

1. VB SN, 17, 29, 1
[α] TC nat.7, 9
Ex Libro de naturis rerum7philologieVincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré. Seuls les chapitres de Thomas de Cantimpré n’ont pas été repris, le texte des livres 6 et 7 du Liber de natura rerum devant, en effet, faire l’objet d’une prochaine publication.. [α] Abremon8philologieKitchell & Resnick 1999, 1660, n. 49, dans leur commentaire au chapitre d’Albert le Grand (AM 24, 9 (10)) consacré au poisson abremon, suggèrent d’expliquer le nom abremon par une corruption de l’expression ab arena, « qui vient du sable ». Un étymon latin, même séduisant, est délicat à justifier pour un terme qui, de toute évidence, s’inscrit, avant le latin, dans une tradition gréco-orientale., alias9apparatalas 1536. abarenon, est piscis, ut dicit Aristoteles, multum fecundus ovis, nec aliorum10apparatpost aliorum hab. ea 1491 VB. more contactu11apparatcontractu 1491. maris12philologieLe traducteur médiéval de l’Hortus sanitatis a compris maris comme le génitif de mas, « le mâle », en voyant peut-être dans ce passage une allusion à la fécondation externe des œufs de la femelle par la laitance du poisson mâle. Mais ce mode de reproduction, très fréquent chez les poissons ovipares, était bien connu des Anciens, et on comprendrait mal en quoi l’athérine ferait figure d’exception. Il faut donc plutôt interpréter maris comme le génitif de mare, « la mer ». La notice de Thomas de Cantimpré gloserait alors l’observation aristotélicienne, en insistant sur l’incapacité de l’athérine à expulser directement ses œufs dans l’eau, à la différence des autres poissons. Il reste que la formulation de Thomas de Cantimpré est ambiguë (quelle réalité précise réside derrière les expressions ova concepta parit / fetus educit ?) et ne permet pas de restituer avec sûreté la nature exacte des connaissances qu’il a retirées de sa lecture d’Aristote. parit, sed naturali quodam instinctu ventrem suum ad arenam fricat, quae contactu aspera est et gustu salsa. Sicque ova concepta parit ; et post tempus debitum fetus educit.
2. VB SN, 17, 29, 2
[β] AS 2, 8, 27c14sourcesPiscis abren hora tempestatis maris natos suos in ventre salvat et post tempestatem evomit eos (Iorach cité d’après Arnold de Saxe).
Jorath in libro De animalibus13philologieVincent de Beauvais cite toujours Iorach de seconde main d’après Arnold de Saxe.. [β] Piscis abren15apparatabremon1536. hora tempestatis maris natos suos in ventre salvat ; et post tempestatem evomit eos.
3. VB SN, 17, 29, 3
[γ] AS 2, 7, 26d16sourcesSicut piscis achandes sollicitus de pullis suis navibus maris aderet et fiunt immobiles naves omnibus propter ipsum (Iorach cité d’après Arnold de Saxe).
Idem. [γ] Achandes piscis sollicitus de pullis suis navibus maris adhaeret ; sicque propter ipsum omnino fiunt immobiles naves.
4. VB SN, 17, 29, 4
[δ] TC nat.7, 10
Ex Libro de naturis rerum17philologieVincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré.. [δ] Accipender est, ut dicit Plinius, piscis apud antiquos nobilissimus. Hic18apparatqui VB. solus contra morem omnium piscium habet squamas toto corpore ad os versas.
5. VB SN, 17, 29, 5
[ε] Plin. nat.9, 6019sourcesApud antiquos piscium nobilissimus habitus accipenser, unus omnium squamis ad os uersis contra quam in nando meant, nullo nunc in honore est, quod quidem miror, cum sit rarus inuentu. Quidam eum elopem uocant.
Plinius libro IX. [ε] Apud antiquos piscis nobilissimus habitus accipender, unus omnium squamis ad os versis contra aquam nando meat. Nullo nunc in honore est, quod quidem miror, cum sit rarus20apparatratus Prüss1. inventu. Quidam eum elopem vocant.
6. VB SN, 17, 29, 5
[ε] compil.
[ζ] TC nat.7, 6
In21apparatin — supra non hab. VB. libro ut supra22philologieVincent de Beauvais reprend fidèlement Thomas de Cantimpré.. [ζ] Albirem est piscis marinus habens cutem adeo spissam et duram ac firmam ut ea milites utantur pro galeis.
7. VB SN, 17, 29, 5
[ζ] compil.
[η] TC nat.7, 3
In23apparatin — libro non hab. VB. eodem libro24philologieVincent de Beauvais suit ici encore de très près Thomas de Cantimpré. Notons cependant que le texte de Thomas de Cantimpré, tel qu’édité par Boese, donne la leçon aqua, nominatif sujet de ascenderit : « quand le niveau de l’eau a remonté ». Mais le Speculum naturale, tel que donné dans les deux éditions de Vincent de Beauvais consultées et l’Hortus sanitatis ont aquam : « lorsqu’il a regagné l’eau », leçon fautive qui trahit Thomas de Cantimpré et Aristote. La notice de Thomas de Cantimpré recompose une série d’informations empruntées à Aristote dans la traduction de Michel Scot : Arist. HA 569 a 12-16 MS Et quidam pisces generantur ex limo et arena sine coitu et ovis, et precipue in loco, qui dicitur Kanidaon. Et dicunt, quod iste locus desiccatur, quando incipit apparere Canis, et aufertur limus et putredo ab illo loco. Et quando revertetur aqua ad illum locum, generabuntur in eo parvi pisces de genere fastatleon ; Arist. HA 569 a 25 - b 1 MS Manifestum est ergo ex hoc, quod diximus, quod quidam pisces generantur per se sine ovis et sine coitu, et quidam a limo et quidam ab harena et quidam per putrefactionem, que est super aquam, sicut asroz, quod est exaquem, et hoc, quod dicitur exaquem, non gingnitur neque habet vermem ; et quando pertransierit magnum tempus, movetur generaliter alius ab eo ; Arist. HA 569 b 28 - 570 a 2 MS Et quod dicitur afforoz non gignitur et est humidum, et vita eius est modico tempore, sicut diximus superius. Et dissolvitur, quousque solummodo remaneant ex eo occuli et caput. Et dicunt naute, quod si saliatur, durabit diu.. [η] Alphoram est piscis qui non gignitur, sed in loco lutoso ubi non est aqua ex25apparatet VB2. ipsius luti putredine in modum vermiculi creatur ; postea, cum ascenderit aqua26apparataqua correximus ex TC : aquam 1491 Prüss1 1536 VB., crescit in piscem. Durat autem modico tempore citoque dissolvitur.

Notes d’apparat :

2. caput 1 1536. | 

3. accipenser 1536 ut semper. | 

4. abrenone VBd. | 

5. albitrez vel albitrem VB2 ut semper albirez VBd ut semper. | 

6. alphoraz vel alphoram VB2 ut semper.  | 

9. alas 1536. | 

10. post aliorum hab. ea 1491 VB. | 

11. contractu 1491. | 

15. abremon1536. | 

18. qui VB. | 

20. ratus Prüss1. | 

21. in — supra non hab. VB. | 

23. in — libro non hab. VB. | 

25. et VB2. | 

26. aqua correximus ex TC : aquam 1491 Prüss1 1536 VB.

Notes philologiques :

7. Vincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré. Seuls les chapitres de Thomas de Cantimpré n’ont pas été repris, le texte des livres 6 et 7 du Liber de natura rerum devant, en effet, faire l’objet d’une prochaine publication. | 

8. Kitchell & Resnick 1999, 1660, n. 49, dans leur commentaire au chapitre d’Albert le Grand (AM 24, 9 (10)) consacré au poisson abremon, suggèrent d’expliquer le nom abremon par une corruption de l’expression ab arena, « qui vient du sable ». Un étymon latin, même séduisant, est délicat à justifier pour un terme qui, de toute évidence, s’inscrit, avant le latin, dans une tradition gréco-orientale. | 

12. Le traducteur médiéval de l’Hortus sanitatis a compris maris comme le génitif de mas, « le mâle », en voyant peut-être dans ce passage une allusion à la fécondation externe des œufs de la femelle par la laitance du poisson mâle. Mais ce mode de reproduction, très fréquent chez les poissons ovipares, était bien connu des Anciens, et on comprendrait mal en quoi l’athérine ferait figure d’exception. Il faut donc plutôt interpréter maris comme le génitif de mare, « la mer ». La notice de Thomas de Cantimpré gloserait alors l’observation aristotélicienne, en insistant sur l’incapacité de l’athérine à expulser directement ses œufs dans l’eau, à la différence des autres poissons. Il reste que la formulation de Thomas de Cantimpré est ambiguë (quelle réalité précise réside derrière les expressions ova concepta parit / fetus educit ?) et ne permet pas de restituer avec sûreté la nature exacte des connaissances qu’il a retirées de sa lecture d’Aristote. | 

13. Vincent de Beauvais cite toujours Iorach de seconde main d’après Arnold de Saxe. | 

17. Vincent de Beauvais suit fidèlement Thomas de Cantimpré. | 

22. Vincent de Beauvais reprend fidèlement Thomas de Cantimpré. | 

24. Vincent de Beauvais suit ici encore de très près Thomas de Cantimpré. Notons cependant que le texte de Thomas de Cantimpré, tel qu’édité par Boese, donne la leçon aqua, nominatif sujet de ascenderit : « quand le niveau de l’eau a remonté ». Mais le Speculum naturale, tel que donné dans les deux éditions de Vincent de Beauvais consultées et l’Hortus sanitatis ont aquam : « lorsqu’il a regagné l’eau », leçon fautive qui trahit Thomas de Cantimpré et Aristote. La notice de Thomas de Cantimpré recompose une série d’informations empruntées à Aristote dans la traduction de Michel Scot : Arist. HA 569 a 12-16 MS Et quidam pisces generantur ex limo et arena sine coitu et ovis, et precipue in loco, qui dicitur Kanidaon. Et dicunt, quod iste locus desiccatur, quando incipit apparere Canis, et aufertur limus et putredo ab illo loco. Et quando revertetur aqua ad illum locum, generabuntur in eo parvi pisces de genere fastatleon ; Arist. HA 569 a 25 - b 1 MS Manifestum est ergo ex hoc, quod diximus, quod quidam pisces generantur per se sine ovis et sine coitu, et quidam a limo et quidam ab harena et quidam per putrefactionem, que est super aquam, sicut asroz, quod est exaquem, et hoc, quod dicitur exaquem, non gingnitur neque habet vermem ; et quando pertransierit magnum tempus, movetur generaliter alius ab eo ; Arist. HA 569 b 28 - 570 a 2 MS Et quod dicitur afforoz non gignitur et est humidum, et vita eius est modico tempore, sicut diximus superius. Et dissolvitur, quousque solummodo remaneant ex eo occuli et caput. Et dicunt naute, quod si saliatur, durabit diu.

Notes de source :

14. Piscis abren hora tempestatis maris natos suos in ventre salvat et post tempestatem evomit eos (Iorach cité d’après Arnold de Saxe). | 

16. Sicut piscis achandes sollicitus de pullis suis navibus maris aderet et fiunt immobiles naves omnibus propter ipsum (Iorach cité d’après Arnold de Saxe). | 

19. Apud antiquos piscium nobilissimus habitus accipenser, unus omnium squamis ad os uersis contra quam in nando meant, nullo nunc in honore est, quod quidem miror, cum sit rarus inuentu. Quidam eum elopem uocant.