Capitulum XIX2apparatcaput 17 1536.
Cetus
Cetus (Épernay, BM, Inc. 3017)
[α] TC nat.6, 6, 1
[β] TC nat.6, 6, 9
[γ] TC nat.6, 6, 6-7
[δ] TC nat.6, 6, 2-3
[ε] TC nat.6, 6, 7-8
[ζ] TC nat.6, 6, 9-11
[η] TC nat.6, 6, 21-25
[θ] TC nat.6, 6, 28-47
Ex Libro de naturis rerum3philologieL’Hortus sanitatis reprend ici dans son intégralité le chapitre 42 du Speculum naturale, dont la matière est exclusivement tirée du Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré (TC 6, 6). Les écarts constatés entre le texte fourni par Vincent de Beauvais et celui édité par Boese peuvent résulter d’un travail de Vincent de Beauvais sur sa source, mais plus probablement de l’utilisation par Vincent de Beauvais d’une version différente de celle retenue par Boese (voir sur ce point Balaena, ch. 14, 6).. [α] Cetus4philologieLe terme cetus est ici masculin, alors que Virgile conservait encore une forme neutre directement calquée du grec dans l’expression immania cete (Verg. Aen. 5, 822). est piscium maximus5philologieVincent de Beauvais, lorsqu’il cite Thomas de Cantimpré, a très régulièrement supprimé des extraits qu’il a retenus, les mentions d’auteurs qui s’y trouvaient à l’origine. Comme l’a montré Roy 1990, 248-250, sans doute a-t-il été sensible au fait que Thomas de Cantimpré récrivait ses sources et faisait ainsi œuvre personnelle ; peut-être a-t-il eu aussi le souci de ne pas dévaloriser à la fois son informateur et son propre travail, qui serait apparu comme une compilation de seconde main. Quoi qu’il en soit, le fragment TC 6, 6, 1-12, est précédé chez Thomas de Cantimpré de la formule ut Isidorus dicit, et nous n’en avons pas retrouvé la trace dans l’œuvre authentique d’Isidore de Séville. Les Étymologies, en particulier, ne contiennent qu’une brève explication du mot cetus (Isid. orig. 12, 6, 7)., [β] habens os in fronte [γ] magnum et patulum [δ] et oris meatus strictos. [ε] In juventute dentes habet nigros, in senectute albos. [ζ] Hi pisces aliquando fluctus haustos ita eructuant ut alluvie nimbosa plerumque classem navigantium deprimant ; sed et, cum in mari tempestas oritur, se super fluctus attollunt et6apparatet… mergunt : ut… mergant VBd. commotionibus ac turbinibus naves mergunt. [η] Arenas aliquando dorsis sustollunt, in quibus ingruente tempestate nautae terram se invenisse gaudentes, anchoris jactis7apparatanchoris jactis : anchora jactis 1491 Prüss1 anchora jacta 1536.8philologieThomas de Cantimpré indique comme source de ce renseignement Isidorus, sans que nous ayons pu repérer une quelconque similitude avec l’œuvre d’Isidore de Séville., falsa firmitate quiescunt ; ac9apparatat 1536. ignes accensos10apparataccensas 1536 per errorem. belua sentiens subito commota se mergit et homines cum navibus in profundum trahit. [θ] Cetus, postquam aetatem annorum trium excedit, cum balaena coit, et in ipso mox coitu virtute virgae genitalis emutilatur, ita quod ultra coire nequit, sed intrans alti maris pelagus in tantum excrescit ut nulla hominum arte capi possit. Infra tres igitur annos aetatis suae capi potest. Capiuntur autem sic : piscatores, locum ubi cetus est notantes, illic congregantur cum navibus multis, factoque circa eum fistularum ac tubarum concentu,
Operationes
[ι] VB SN, 17, 41, 4
A. Actor15philologieLe fragment introduit par le marqueur Actor dans le Speculum naturale constitue donc un commentaire personnel de Vincent de Beauvais inséré dans un montage de citations. Vincent de Beauvais fait ici référence au chapitre 17, 33, où il traite de l’aspidochelon ; l’auteur de l’Hortus sanitatis n’a pas eu besoin de changer un seul mot de son modèle pour renvoyer au chapitre 5, Aspidochelon. Cependant, l’Hortus sanitatis, à partir de la première édition de Prüss, en donnant le texte idem de balaena dicitur, « on dit la même chose de la baleine », déforme le propos initial de Vincent de Beauvais idem et balaena dicitur, « il [sc. le cète] est aussi appelé baleine ».. [ι] Cetus, ut fertur, quando ludit in mari, signum est tempestatis. Idem et16apparatde Prüss1 et de 1536. balaena dicitur. Hujus generis est aspidochelone, de quo dictum est supra.
[ι] compil.
[κ] VB SN, 17, 43, 1
B. Isidorus17apparatisidorus non hab. VB.18philologieLa référence à Isidore de Séville est erronée et semble bien un ajout fautif introduit par l’auteur de l’Hortus sanitatis. En effet, dans le Speculum naturale, ce fragment, qui ouvre le chapitre consacré par Vincent de Beauvais à la nourriture et au sperme du cète, n’est introduit par aucune référence bibliographique, sinon la mention très vague, figurant en incise : ut legitur, « à ce qu’on lit ». On peut donc supposer que Vincent de Beauvais a ici fait part d’une observation personnelle, mais en oubliant de la signaler comme telle par le marqueur Actor. Il pourrait aussi s’agir de la fin de la citation du Liber de natura rerum qui occupe le chapitre précédent dans le Speculum naturale, bien qu’on ne retrouve pas la trace du fragment dans l’édition de Boese : comme nous l’avons déjà indiqué, Vincent de Beauvais a pu disposer d’une version de l’œuvre de Thomas de Cantimpré différente de celle éditée par Boese.. [κ] Cetus autem, ut legitur, non comedit ut alii pisces masticando cibumque dentibus comminuendo, sed tantummodo glutiendo et intra corpus retinendo.
[λ] TC nat.6, 6, 2-6
C. Item19apparatex libro de naturis (natura VBd) rerum VB2.20philologieLe renvoi Item propre à l’Hortus sanitatis continue de mettre le passage sous le patronage fautif d’Isidore de Séville. En revanche, dans le Speculum naturale, la référence est bien introduite par le marqueur approprié, Ex libro de natura rerum.. [λ] Habet21apparatpost habet hab. enim VB. oris meatus, ut dictum est, strictos ; unde non nisi parvos pisciculos deglutit, quos odorifero anhelitu suo attrahens ad se ac devorans in ventrem suum mittit. Habet enim in gutture quandam pellem membranae similem, quae multis meatibus perforata non sinit quicquam magni ingredi ventrem.
[μ] AS 2, 7, 26c22sourcesCetus, vel aspedo, cum sperma proicit in coitu suo cum femina, quod superfluit ex ipso spermate supernatat aque, et colligitur ambra (Iorach cité d’après Arnold de Saxe).
D. Jorath. [μ] Cum autem cetus sperma projicit in coitu suo cum femina, quod superfluit ex ipso spermate supernatat aquam23apparataquae 1491 1536 VB., et colligitur ambra.
[ν] Circa instans, , De ambra, 24sourcesAmbra dicitur sperma ceti. Alii dicunt quod sit secundina que post partum emittitur. hoc est autem falsum (Matthaeus Platearius, Circa instans, 1939, p. 14).
[ξ] compil.
Platearius. [ν] Ambra dicitur esse sperma ceti25apparatpost ceti hab. id est balenae VB., [ξ] ut26apparatut — capitulo XX om. 1536 non hab. VB. superius dictum est in tractatu primo de herbis capitulo XX27philologieL’auteur de l’Hortus sanitatis accorde au chapitre 20 du traité De herbis un long développement à l’ambre gris, qu’il se contente ici de rappeler en lui apportant de brefs compléments. Les informations contenues dans ce chapitre sont tirées des Pandectes de Mattheus Silvaticus (De ambra, ch. 36), qui lui-même emprunte très largement sa matière à Serapion (Liber aggregatus in medicinis simplicibus, 1525, ch. 196, Hambra, fol. 150-151) avec, en particulier, la liste presque exhaustive de toutes les hypothèses avancées sur la nature et l’origine de l’ambre gris..
[ο] Avic. canon, 2, 2, 6328sourcesAmbra, secundum quod existimo, est manatio fontis in mari.
E. Avicenna. [ο] Ambra, ut aestimo, est manatio fontis29apparatfontis correximus ex Avic. : fortis 1491 Prüss1 1536 VB. in mari. Melior est grisea [fortis]30apparatfortis delevimus., deinde varia, post citrina.
[π] Avic. canon, 2, 2, 63
[ρ] compil.
F. 31philologieLa tradition textuelle d’Avicenne est ici très perturbée, si on en juge d’après le témoignage des premières éditions. Nous citons le passage d’après l’édition de 1555 en indiquant les variantes des éditions de 1483 et 1486 : Melior est aselcheti [grissia fortis aselcheti 1483 1486], deinde alazarach [varia 1483 1486], post eam citrinam, et deterior est nigra ; adulteratur cum gypso et cera et laudano et ex ambra bona eius species ; nigra [adulteratur — nigra om. 1483 1486] mala, quae multoties assumitur ex ventre piscis, qui eam comedit et moritur.[π] Et adulteratur cum gypso et cera et laudano32apparatladano VB2.. Nigra specie mala est. [ρ] De virtute33apparatde virtute — fuit non hab. VB. ambrae etiam superius satis dictum fuit.
Notes d’apparat :
2. caput 17 1536. |
6. et… mergunt : ut… mergant VBd. |
7. anchoris jactis : anchora jactis 1491 Prüss1 anchora jacta 1536. |
9. at 1536. |
10. accensas 1536 per errorem. |
11. atque 1536. |
12. vulneri 1536. |
13. intrudit 1536. |
16. de Prüss1 et de 1536. |
17. isidorus non hab. VB. |
19. ex libro de naturis (natura VBd) rerum VB2. |
21. post habet hab. enim VB. |
23. aquae 1491 1536 VB. |
25. post ceti hab. id est balenae VB. |
26. ut — capitulo XX om. 1536 non hab. VB. |
29. fontis correximus ex Avic. : fortis 1491 Prüss1 1536 VB. |
30. fortis delevimus. |
32. ladano VB2. |
33. de virtute — fuit non hab. VB.
Notes philologiques :
3. L’Hortus sanitatis reprend ici dans son intégralité le chapitre 42 du Speculum naturale, dont la matière est exclusivement tirée du Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré (TC 6, 6). Les écarts constatés entre le texte fourni par Vincent de Beauvais et celui édité par Boese peuvent résulter d’un travail de Vincent de Beauvais sur sa source, mais plus probablement de l’utilisation par Vincent de Beauvais d’une version différente de celle retenue par Boese (voir sur ce point Balaena, ch. 14, 6). |
4. Le terme cetus est ici masculin, alors que Virgile conservait encore une forme neutre directement calquée du grec dans l’expression immania cete (Verg. Aen. 5, 822). |
5. Vincent de Beauvais, lorsqu’il cite Thomas de Cantimpré, a très régulièrement supprimé des extraits qu’il a retenus, les mentions d’auteurs qui s’y trouvaient à l’origine. Comme l’a montré Roy 1990, 248-250, sans doute a-t-il été sensible au fait que Thomas de Cantimpré récrivait ses sources et faisait ainsi œuvre personnelle ; peut-être a-t-il eu aussi le souci de ne pas dévaloriser à la fois son informateur et son propre travail, qui serait apparu comme une compilation de seconde main. Quoi qu’il en soit, le fragment TC 6, 6, 1-12, est précédé chez Thomas de Cantimpré de la formule ut Isidorus dicit, et nous n’en avons pas retrouvé la trace dans l’œuvre authentique d’Isidore de Séville. Les Étymologies, en particulier, ne contiennent qu’une brève explication du mot cetus (Isid. orig. 12, 6, 7). |
8. Thomas de Cantimpré indique comme source de ce renseignement Isidorus, sans que nous ayons pu repérer une quelconque similitude avec l’œuvre d’Isidore de Séville. |
14. Thomas de Cantimpré emprunte ici sa matière à un Liber rerum dont il signale dans son prologue la qualité, mais aussi l’extrême concision : Librum vero rerum libellum admodum parvum inveni, qui etiam de naturis rerum plurima comprehendit. |
15. Le fragment introduit par le marqueur Actor dans le Speculum naturale constitue donc un commentaire personnel de Vincent de Beauvais inséré dans un montage de citations. Vincent de Beauvais fait ici référence au chapitre 17, 33, où il traite de l’aspidochelon ; l’auteur de l’Hortus sanitatis n’a pas eu besoin de changer un seul mot de son modèle pour renvoyer au chapitre 5, Aspidochelon. Cependant, l’Hortus sanitatis, à partir de la première édition de Prüss, en donnant le texte idem de balaena dicitur, « on dit la même chose de la baleine », déforme le propos initial de Vincent de Beauvais idem et balaena dicitur, « il [sc. le cète] est aussi appelé baleine ». |
18. La référence à Isidore de Séville est erronée et semble bien un ajout fautif introduit par l’auteur de l’Hortus sanitatis. En effet, dans le Speculum naturale, ce fragment, qui ouvre le chapitre consacré par Vincent de Beauvais à la nourriture et au sperme du cète, n’est introduit par aucune référence bibliographique, sinon la mention très vague, figurant en incise : ut legitur, « à ce qu’on lit ». On peut donc supposer que Vincent de Beauvais a ici fait part d’une observation personnelle, mais en oubliant de la signaler comme telle par le marqueur Actor. Il pourrait aussi s’agir de la fin de la citation du Liber de natura rerum qui occupe le chapitre précédent dans le Speculum naturale, bien qu’on ne retrouve pas la trace du fragment dans l’édition de Boese : comme nous l’avons déjà indiqué, Vincent de Beauvais a pu disposer d’une version de l’œuvre de Thomas de Cantimpré différente de celle éditée par Boese. |
20. Le renvoi Item propre à l’Hortus sanitatis continue de mettre le passage sous le patronage fautif d’Isidore de Séville. En revanche, dans le Speculum naturale, la référence est bien introduite par le marqueur approprié, Ex libro de natura rerum. |
27. L’auteur de l’Hortus sanitatis accorde au chapitre 20 du traité De herbis un long développement à l’ambre gris, qu’il se contente ici de rappeler en lui apportant de brefs compléments. Les informations contenues dans ce chapitre sont tirées des Pandectes de Mattheus Silvaticus (De ambra, ch. 36), qui lui-même emprunte très largement sa matière à Serapion (Liber aggregatus in medicinis simplicibus, 1525, ch. 196, Hambra, fol. 150-151) avec, en particulier, la liste presque exhaustive de toutes les hypothèses avancées sur la nature et l’origine de l’ambre gris. |
31. La tradition textuelle d’Avicenne est ici très perturbée, si on en juge d’après le témoignage des premières éditions. Nous citons le passage d’après l’édition de 1555 en indiquant les variantes des éditions de 1483 et 1486 : Melior est aselcheti [grissia fortis aselcheti 1483 1486], deinde alazarach [varia 1483 1486], post eam citrinam, et deterior est nigra ; adulteratur cum gypso et cera et laudano et ex ambra bona eius species ; nigra [adulteratur — nigra om. 1483 1486] mala, quae multoties assumitur ex ventre piscis, qui eam comedit et moritur.
Notes de source :
22. Cetus, vel aspedo, cum sperma proicit in coitu suo cum femina, quod superfluit ex ipso spermate supernatat aque, et colligitur ambra (Iorach cité d’après Arnold de Saxe). |
24. Ambra dicitur sperma ceti. Alii dicunt quod sit secundina que post partum emittitur. hoc est autem falsum (Matthaeus Platearius, Circa instans, 1939, p. 14). |
28. Ambra, secundum quod existimo, est manatio fontis in mari.