CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

De capa [la « cape » ? non identifié1identificationLe terme de capa est déjà un problème en lui-même puisque le seul sens attesté est celui du vêtement, cape ou chappe. En ce qui concerne l’identification, le problème est tout aussi complexe. Dans son édition en ligne Mattia Cipriani identifie la capa comme étant le triton géant, Charonia tritonis Linné, 1758, mais sans donner d’explication, sans doute d’après la mention de sa taille et de sa présence abondante en Grèce. Si vraiment capa est un triton, il faudrait plutôt penser à Charonia variegata Lamarck, 1816, seule espèce présente en Méditerranée. Mais certains éléments, comme le byssus (qui ne peut concerner qu’un bivalve) ne correspondent pas au triton. D’ailleurs, dans son article « In dorso colorem habet... », dans les tableaux finaux, M. Cipriani ajoute une seconde indentification possible, Pinna nobilis Linné, 1758, la pinne ou jambonneau de mer (Cipriani 2017, 97). Mais la pinne ne saurait correspondre au reste de la description. Si l’on s’intéresse maintenant à l’usage de la capa comme coupe à boire, on trouve bien quelques coquillages polis et sertis pour servir de hanaps mais il s’agit de pièces d’orfévrerie extrêmement rares et précieuses, et les coquillages utilisés sont des nautiles ou de gros turbinés. Les illustrateurs, perplexes, ont représenté soit un petit quadrupède, dans la lignée de l’illustration du manuscrit de Valenciennes, soit un coquillage bivalve au fond de l’eau comme dans le manuscrit de Grenade (voir Gauvin 2022, § 51). Ni Vincent de Beauvais ni Albert le Grand n’ont repris ce chapitre, et Boese l’a éliminé de son édition. Nous le faisons cependant figurer ici car il est présent dans tous les manuscrits. ?]

2.
3. [α] ?
[α] La capa est un animal marin de l’espèce des coquillages. Sa coquille, presque oblongue, atteint quasiment une coudée. Son enveloppe2traductionLe sens de scrobra paraît clair au vu du contexte, mais nous n’en avons pas trouvé d’attestation dans les bases disponibles sur Brepolis ni ailleurs. extérieure, lisse et polie comme une perle3explicationCela peut correspondre à la description des coquilles de nautiles (ou d’autres coquillages) utilisées en hanaps, une fois qu’on a éliminé leur couche extérieure et qu’on a poli la nacre située en-dessous., laisse passer la lumière et on en fait des récipients pour contenir le vin à boire4explication L’auteur veut-il dire que la coquille du triton entre dans la fabrication du verre ? . L’animal de ces coquillages possède, d’un côté, une laine rougeâtre5explicationLe byssus n’est présent que chez les bivalves. qui, appliquée sur les ulcères de l’oreille, en attire et en vide le pus. On trouve en Grèce une grande quantité des ces coquillages.

Notes d'identification :

1. Le terme de capa est déjà un problème en lui-même puisque le seul sens attesté est celui du vêtement, cape ou chappe. En ce qui concerne l’identification, le problème est tout aussi complexe. Dans son édition en ligne Mattia Cipriani identifie la capa comme étant le triton géant, Charonia tritonis Linné, 1758, mais sans donner d’explication, sans doute d’après la mention de sa taille et de sa présence abondante en Grèce. Si vraiment capa est un triton, il faudrait plutôt penser à Charonia variegata Lamarck, 1816, seule espèce présente en Méditerranée. Mais certains éléments, comme le byssus (qui ne peut concerner qu’un bivalve) ne correspondent pas au triton. D’ailleurs, dans son article « In dorso colorem habet... », dans les tableaux finaux, M. Cipriani ajoute une seconde indentification possible, Pinna nobilis Linné, 1758, la pinne ou jambonneau de mer (Cipriani 2017, 97). Mais la pinne ne saurait correspondre au reste de la description. Si l’on s’intéresse maintenant à l’usage de la capa comme coupe à boire, on trouve bien quelques coquillages polis et sertis pour servir de hanaps mais il s’agit de pièces d’orfévrerie extrêmement rares et précieuses, et les coquillages utilisés sont des nautiles ou de gros turbinés. Les illustrateurs, perplexes, ont représenté soit un petit quadrupède, dans la lignée de l’illustration du manuscrit de Valenciennes, soit un coquillage bivalve au fond de l’eau comme dans le manuscrit de Grenade (voir Gauvin 2022, § 51). Ni Vincent de Beauvais ni Albert le Grand n’ont repris ce chapitre, et Boese l’a éliminé de son édition. Nous le faisons cependant figurer ici car il est présent dans tous les manuscrits.

Notes d'explication :

3. Cela peut correspondre à la description des coquilles de nautiles (ou d’autres coquillages) utilisées en hanaps, une fois qu’on a éliminé leur couche extérieure et qu’on a poli la nacre située en-dessous. | 

4.  L’auteur veut-il dire que la coquille du triton entre dans la fabrication du verre ?  | 

5. Le byssus n’est présent que chez les bivalves.

Notes de traduction :

2. Le sens de scrobra paraît clair au vu du contexte, mais nous n’en avons pas trouvé d’attestation dans les bases disponibles sur Brepolis ni ailleurs.