CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XC. De vergilialibus [les poissons des Vergiliae : la brème ?1identificationVergiliales est un adjectif, tiré de Vergiliae, les Pléiades. Pline lui-même ne nomme pas ces poissons ; Albert le Grand (AM 24, 134 (59)) les appelle Vergiliades d’après le moment où ils naissent. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1705 et n. 324, il peut s’agir de la brème (Abramis brama Linné, 1758 ou Cyprinnus brama Linné, 1758). Cela semble aller dans le sens de la remarque de Cuvier, rapportée par De Saint-Denis 1955, 120 sq., § 69, n. 2, sur les mystérieux poissons de l’époque des Pléiades : « Dans diverses espèces de cyprins, notamment la rose (Cyprinus rutilus Linné, 1758), le gardon (Cyprinus Jeses Linné, 1758) et la brème (Cyprinnus Brama Linné, 1758), le mâle a, pendant le temps du frai, de petites verrues adhérentes à la peau et aux écailles. On a particulièrement observé cette disposition dans une espèce des lacs de la Lombardie que l’on nomme pigo dans ce pays et qui paraît la même que notre gardon ». Les écailles de la brème étant arrondies, l’image des clous ne peut s’appliquer à leur forme, mais doit plutôt, comme l’indique Cuvier, se comprendre comme une indication de relief.]

Lieux parallèles : AM, [Vergiliades] (24, 134 (??)) ; HS, Vergiliales (4, 101).
2. [α] Plin. nat.9, 69
[β] TC
[γ] Si, 19, 23
Les poissons des Vergiliae2philologieVergiliae est le nom latin de la constellation des Pléiades. peuvent tirer leur nom de leur nature. En effet, à ce que dit Pline, [α] il y a deux lacs en Italie, au pied des Alpes, qu’on appelle les lacs Larius3explicationLe Larius est le lac de Côme. et Verbarinus4explicationLe Verbannus , dont le nom antique était Verbarinus, est le lac Majeur.. On y rencontre les poissons dont on vient de parler ; ils se montrent tous les ans à l’époque du lever des Vergiliae uniquement5explicationÀ l’époque de Pline, le lever héliaque des Pléiades se produisait au mois de mai.. Mais le reste du temps ils se cachent. Ils sont remarquables pour leurs écailles très serrées et pointues comme des clous.[β] D’aspect, ils ressemblent à des souliers6explicationLe terme caliga désignait à l’origine la sandale des soldats., si ce n’est qu’ils ont une tête de poisson. Au niveau de la tête, c’est-à-dire au début de leur corps, ils sont petits et étroits comme des souliers, mais ensuite ils s’élargissent beaucoup7explicationLa remarque de Pline ne portait que sur la forme des écailles et les comparait à des clous ; Thomas de Cantimpré change le propos et rapproche le corps tout entier de la forme d’un soulier.. Ils représentent certains méchants qui, par temps de paix, ne se font pas voir et ne se montrent pas aux hommes tels qu’ils sont. Mais à l’époque des Vergiliae, lorsque parfois se produisent des déluges soudains et qu’advient un temps de malheurs, alors leur cruauté montre ses dents ; et si d’abord, c’est-à-dire dans leurs débuts, ils se montrent petits, c’est-à-dire humbles, ensuite pourtant, en temps de malheurs, ils s’épanouissent dans la méchanceté. D’où Salomon8sourcesLa citation provient en fait de l’Ecclésiastique. :[γ] « Il s’humilie de manière perverse car ses entrailles sont pleines de fourberie ».

Notes philologiques :

2. Vergiliae est le nom latin de la constellation des Pléiades.

Notes d'identification :

1. Vergiliales est un adjectif, tiré de Vergiliae, les Pléiades. Pline lui-même ne nomme pas ces poissons ; Albert le Grand (AM 24, 134 (59)) les appelle Vergiliades d’après le moment où ils naissent. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1705 et n. 324, il peut s’agir de la brème (Abramis brama Linné, 1758 ou Cyprinnus brama Linné, 1758). Cela semble aller dans le sens de la remarque de Cuvier, rapportée par De Saint-Denis 1955, 120 sq., § 69, n. 2, sur les mystérieux poissons de l’époque des Pléiades : « Dans diverses espèces de cyprins, notamment la rose (Cyprinus rutilus Linné, 1758), le gardon (Cyprinus Jeses Linné, 1758) et la brème (Cyprinnus Brama Linné, 1758), le mâle a, pendant le temps du frai, de petites verrues adhérentes à la peau et aux écailles. On a particulièrement observé cette disposition dans une espèce des lacs de la Lombardie que l’on nomme pigo dans ce pays et qui paraît la même que notre gardon ». Les écailles de la brème étant arrondies, l’image des clous ne peut s’appliquer à leur forme, mais doit plutôt, comme l’indique Cuvier, se comprendre comme une indication de relief.

Notes de source :

8. La citation provient en fait de l’Ecclésiastique.

Notes d'explication :

3. Le Larius est le lac de Côme. | 

4. Le Verbannus , dont le nom antique était Verbarinus, est le lac Majeur. | 

5. À l’époque de Pline, le lever héliaque des Pléiades se produisait au mois de mai. | 

6. Le terme caliga désignait à l’origine la sandale des soldats. | 

7. La remarque de Pline ne portait que sur la forme des écailles et les comparait à des clous ; Thomas de Cantimpré change le propos et rapproche le corps tout entier de la forme d’un soulier.