CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XXVIII. De die [l’« éphémère »1identificationIl y a ici contresens sur le texte d’Aristote qui décrit, sous le nom d’éphémère (εφήμερον), non pas un poisson mais un insecte, doté de quatre pattes et de quatre ailes : « Sur les eaux de l’Hypanis, le fleuve de la région du Bosphore cimmérien, on voit au moment du solstice d’été, emportés au fil du courant, des espèces de sachets plus gros que des grains de raisin d’où sort, quand ils se déchirent, un animal ailé à quatre pattes. Il vit et il vole jusqu’au soir, mais à mesure que le soleil décline, il s’affaiblit, et il meurt quand le soleil se couche, après n’avoir vécu qu’une seule journée, d’où son nom d’éphémère » (Arist. HA 552 b 20, Louis 1968, 43) ; « Les non-sanguins à pieds multiples, qu’ils volent ou marchent, ont plus de quatre points d’appui pour se mouvoir ; par exemple l’animal appelé éphémère a quatre pieds et quatre ailes : il se singularise non seulement par la durée de sa vie, qui lui vaut son nom, mais encore par cette particularité qu’il est ailé tout en étant quadrupède » (Arist. HA 490 a 34, Louis 1964, 13).]

Lieux parallèles : AM, [Dies] (24, 41 (29)) ; VB, De dentrice et die (17, 47) ; VB, De effimerone et escaro (17, 52) ; HS, Dies (4, 28) ; HS, Effimerion (4, 33).
2. [α] Arist. HA, 490 a 31 MS
[β] TC
[α] Le dies [l’éphémère] est un poisson de mer, à ce qu’en dit Aristote, qui, une fois adulte, ne vit que l’espace d’une journée. Et c’est pourquoi on l’appelle éphémère, puisqu’un seul jour voit sa naissance, sa maturité et sa fin rapide.[β] Et en cela, la nature est vraiment merveilleuse, elle qui contraint un animal créé seulement pour la vie à quitter la vie si vite. Et on ici remarque le zèle du Créateur, car cet animal possède deux nageoires2traductionLe mot latin ala peut désigner l’aile chez les oiseaux et les insectes, ou la nageoire chez les poissons. Thomas de Cantimpré considérant le dies comme un poisson, nous adoptons dans notre traduction le sens de nageoire qui correspondait nécessairement à sa compréhension du texte d’Aristote. et des pieds, tandis qu’il est dépourvu de sang. Mais quel intérêt pour lui d’avoir des pieds ou des nageoires quand il est destiné à un si bref office ? En vérité, la raison suffisante en est que les merveilles de Dieu sont célébrées dans ses créatures3explicationThomas de Cantimpré justifie dans des termes très proches l’existence de l’echinus (TC 6, 31, 25)..

Notes d'identification :

1. Il y a ici contresens sur le texte d’Aristote qui décrit, sous le nom d’éphémère (εφήμερον), non pas un poisson mais un insecte, doté de quatre pattes et de quatre ailes : « Sur les eaux de l’Hypanis, le fleuve de la région du Bosphore cimmérien, on voit au moment du solstice d’été, emportés au fil du courant, des espèces de sachets plus gros que des grains de raisin d’où sort, quand ils se déchirent, un animal ailé à quatre pattes. Il vit et il vole jusqu’au soir, mais à mesure que le soleil décline, il s’affaiblit, et il meurt quand le soleil se couche, après n’avoir vécu qu’une seule journée, d’où son nom d’éphémère » (Arist. HA 552 b 20, Louis 1968, 43) ; « Les non-sanguins à pieds multiples, qu’ils volent ou marchent, ont plus de quatre points d’appui pour se mouvoir ; par exemple l’animal appelé éphémère a quatre pieds et quatre ailes : il se singularise non seulement par la durée de sa vie, qui lui vaut son nom, mais encore par cette particularité qu’il est ailé tout en étant quadrupède » (Arist. HA 490 a 34, Louis 1964, 13).

Notes d'explication :

3. Thomas de Cantimpré justifie dans des termes très proches l’existence de l’echinus (TC 6, 31, 25).

Notes de traduction :

2. Le mot latin ala peut désigner l’aile chez les oiseaux et les insectes, ou la nageoire chez les poissons. Thomas de Cantimpré considérant le dies comme un poisson, nous adoptons dans notre traduction le sens de nageoire qui correspondait nécessairement à sa compréhension du texte d’Aristote.