CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

VI. De albirez [l’éponge d’Achille1identificationL’albirez est une éponge que l’Antiquité gréco-romaine désignait sous le nom d’éponge d’Achille :achilleios/achillium (Stadler 1920, 1604, et Kitchell & Resnick 1999, 1662, n. 45 ; voir aussi D’Arcy Thompson 1947, 23, pour l’achilleios grec ; De Saint-Denis 1947, 1, pour l’achillium latin). Le terme albirez et la description de l’animal remontent à la traduction d’un passage d’Aristote (Arist. HA 548 b 2 MS) par Michel Scot. De Saint-Denis 1947, 1, à la suite de Cotte 1944, identifie l’achillium avec l’éponge de toilette, Euspongia (Spongia) officinalis Linné, 1758 ; Stadler 1920, 1604, (à propos d’AM 5, 69, albuzet AM 24, 6 (9), albiroz), reconnaît dans l’achilleios d’Aristote l’Euspongia Zimocca Schmidt, 1862.]

Lieux parallèles : AM, [Albyroz] (24, 6 (9)) ; VB, De abrenone, et achande et accipendre, albirez alphoraz (17, 29) ; HS, Albirem (4, 1).
2. [α] ?
[β] Arist. HA, 548 a 33 MS
[δ] Arist. HA, 548 a 33 MS
[α] L’albirez est un poisson de mer, à ce qu’en dit Aristote, de l’espèce des poissons qu’on appelle rugana [éponges ?]. [β] Le poisson albirez a une peau très épaisse[γ] et si dure et si solide que les soldats se servent de cette peau en guise de casque. Elle possède, en effet, par nature, la propriété innée de pouvoir résister à des chocs violents. Les soldats ont donc l’habitude de lui donner la forme d’un bonnet[δ] et de la glisser sous leur casque de fer, et elle empêche d’avoir mal quand on reçoit sur la tête un coup d’épée ou de quelque autre arme2explicationAristote distingue trois espèces d’éponges, dont l’achilleios (albuz dans la traduction latine de Michel Scot, d’où les formes médiévales albirem/albyroz) de meilleure qualité, qu’on met sous les casques et les jambières pour amortir les chocs ; Aristote affirme précisément qu’il s’agit d’atténuer l’effet de résonance provoqué par le coup : « [les éponges d’Achille] sont les plus fines, les plus serrées et les plus solides : on les met sous les casques et les jambières, et le coup fait moins de bruit » (Louis 1968, 30). Plin. nat. 9, 148, distingue lui aussi trois espèces d’éponges et précise que l’achillium est utilisé dans la confection des pinceaux ; mais il semble ignorer son usage militaire..

Notes d'identification :

1. L’albirez est une éponge que l’Antiquité gréco-romaine désignait sous le nom d’éponge d’Achille :achilleios/achillium (Stadler 1920, 1604, et Kitchell & Resnick 1999, 1662, n. 45 ; voir aussi D’Arcy Thompson 1947, 23, pour l’achilleios grec ; De Saint-Denis 1947, 1, pour l’achillium latin). Le terme albirez et la description de l’animal remontent à la traduction d’un passage d’Aristote (Arist. HA 548 b 2 MS) par Michel Scot. De Saint-Denis 1947, 1, à la suite de Cotte 1944, identifie l’achillium avec l’éponge de toilette, Euspongia (Spongia) officinalis Linné, 1758 ; Stadler 1920, 1604, (à propos d’AM 5, 69, albuzet AM 24, 6 (9), albiroz), reconnaît dans l’achilleios d’Aristote l’Euspongia Zimocca Schmidt, 1862.

Notes d'explication :

2. Aristote distingue trois espèces d’éponges, dont l’achilleios (albuz dans la traduction latine de Michel Scot, d’où les formes médiévales albirem/albyroz) de meilleure qualité, qu’on met sous les casques et les jambières pour amortir les chocs ; Aristote affirme précisément qu’il s’agit d’atténuer l’effet de résonance provoqué par le coup : « [les éponges d’Achille] sont les plus fines, les plus serrées et les plus solides : on les met sous les casques et les jambières, et le coup fait moins de bruit » (Louis 1968, 30). Plin. nat. 9, 148, distingue lui aussi trois espèces d’éponges et précise que l’achillium est utilisé dans la confection des pinceaux ; mais il semble ignorer son usage militaire.