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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XIV. De australi [le « poisson austral »1identificationThomas de Cantimpré recopie fidèlement une bévue d’Isidore de Séville qui a fait de la constellation du Poisson austral un poisson de mer (voir André 1986, 200, n. 375).]
[α] Le poisson austral s’appelle ainsi, à ce que dit Isidore, soit parce qu’il recueille dans sa bouche le flot des ondes, soit parce que ce poisson apparaît lorsque les Pléiades se rapprochent de la période de leur coucher2explicationL’erreur d’Isidore de Séville s’explique par un contresens sur un passage de Servius. Commentant un passage desGéorgiques de Virgile (Verg. georg. 4, 234-235) : aut eadem sidus fugiens ubi Piscis aquosi / tristior hibernas caelo descendit in undas, « lorsque la même [Pléiade] fuyant la constellation du Poisson aqueux descend avec tristesse du ciel dans les eaux hivernales », Servius a ainsi expliqué l’expression virgilienne Piscis aquosi (le Poisson aqueux) :Australem Piscem significat, qui Aquarii undam ore suscipit, « c’est le Poisson austral qui est désigné, lui qui avale dans sa bouche l’eau du Verseau ». Servius faisait alors allusion à la représentation traditionnelle du Poisson austral recevant dans sa bouche les flots répandus par le Verseau, Aquarius. La double bévue d’Isidore de Séville, qui n’a reconnu ni la constellation du Poisson, dans l’expression sidus Piscis aquosi, « la constellation du Poisson aqueux », ni celle du Verseau, dans Aquarii undas, « les eaux du Verseau », s’explique mal et sans doute a-t-il disposé d’un exemplaire corrompu du texte de Servius pour ne pas être alerté par le contexte, qui évoquait le coucher des Pléiades, et passer à côté de l’allusion aux représentations figurées des deux constellations, à moins que ces images aient été moins diffusées qu’on pourrait le supposer..
Notes d'identification :
1. Thomas de Cantimpré recopie fidèlement une bévue d’Isidore de Séville qui a fait de la constellation du Poisson austral un poisson de mer (voir André 1986, 200, n. 375).
Notes d'explication :
2. L’erreur d’Isidore de Séville s’explique par un contresens sur un passage de Servius. Commentant un passage desGéorgiques de Virgile (Verg. georg. 4, 234-235) : aut eadem sidus fugiens ubi Piscis aquosi / tristior hibernas caelo descendit in undas, « lorsque la même [Pléiade] fuyant la constellation du Poisson aqueux descend avec tristesse du ciel dans les eaux hivernales », Servius a ainsi expliqué l’expression virgilienne Piscis aquosi (le Poisson aqueux) :Australem Piscem significat, qui Aquarii undam ore suscipit, « c’est le Poisson austral qui est désigné, lui qui avale dans sa bouche l’eau du Verseau ». Servius faisait alors allusion à la représentation traditionnelle du Poisson austral recevant dans sa bouche les flots répandus par le Verseau, Aquarius. La double bévue d’Isidore de Séville, qui n’a reconnu ni la constellation du Poisson, dans l’expression sidus Piscis aquosi, « la constellation du Poisson aqueux », ni celle du Verseau, dans Aquarii undas, « les eaux du Verseau », s’explique mal et sans doute a-t-il disposé d’un exemplaire corrompu du texte de Servius pour ne pas être alerté par le contexte, qui évoquait le coucher des Pléiades, et passer à côté de l’allusion aux représentations figurées des deux constellations, à moins que ces images aient été moins diffusées qu’on pourrait le supposer.