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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XLIII. De kylok [l’anémone de mer1identificationNonobstant la mention de pattes avant et de pattes arrière et la description erronée de la carapace, la description évoque selon toute vraisemblance une anémone de mer (Actiniaria von Ternate, 1897), hypothèse que retiennent aussi Kitchell & Resnick 1999, 1686, à propos du Kyloz d’Albert le Grand.]
[β] Arist. HA, 531 b 8 MS
[α] Le kylok est un poisson de mer, à ce qu’en dit Aristote, et il s’accroche aux pierres. Sa coquille, où il se cache, est semblable à l’argile d’un vase et elle est très dure2explicationMichel Scot a bien rendu l’idée d’Aristote, selon laquelle les actinies s’attachent aux rochers comme d’autres testacés, mais Thomas de Cantimpré ne tient pas compte de la comparaison, qu’il déplace, et il fait de ce fait un important contresens, attribuant la coquille à l’actinie.. La texture de son corps est semblable à la texture de la chair. Cette espèce de poisson perçoit tout ce qui s’approche de lui. Il s’accroche aux rochers avec ses membres postérieurs, mais avec ses membres antérieurs, dont il se sert comme de mains, il attrape tout ce qui, en fait de poissons, passe à proximité de lui3explicationLe contresens vient cette fois de Michel Scot ; la main dont parle Aristote est celle de l’expérimentateur, qui teste la sensiblité de l’actinie ; les pieds viennent de la comparaison avec les bras du poulpe, dont Aristote compare la sensibilté et la capacité de préhension avec les tentacules de l’actinie. Mais nulle part Aristote ne parle des mains et des pieds de l’actinie.. Mais s’il vient à passer quelque créature qu’il ne croit pas pouvoir vaincre, il se gonfle et se contracte et s’agrippe encore plus fermement à la pierre à laquelle il est accroché. Sa bouche se trouve au milieu de son corps.[β] On trouve deux sortes de poissons de cette espèce : l’une, de petite taille, est comestible, c’est pourquoi on la pêche en hiver et on la consomme en été, car elle se conserve longtemps si on l’a recouverte de sel. L’autre sorte est grande et d’une blancheur remarquable ; mais elle est si fragile qu’elle se désagrège au moindre contact et que son organisme se dégrade par temps chaud4explicationL’ensemble des informations provient d’Aristote, à l’exception du sel et de la blancheur qui n’y figurent pas. Mais les informations sont très déformées par Michel Scot. Dans son édition d’Aristote, P. Louis ne donne pas d’identification pour ces deux espèces (Louis 1964, 136-137)..
Notes d'identification :
1. Nonobstant la mention de pattes avant et de pattes arrière et la description erronée de la carapace, la description évoque selon toute vraisemblance une anémone de mer (Actiniaria von Ternate, 1897), hypothèse que retiennent aussi Kitchell & Resnick 1999, 1686, à propos du Kyloz d’Albert le Grand.
Notes d'explication :
2. Michel Scot a bien rendu l’idée d’Aristote, selon laquelle les actinies s’attachent aux rochers comme d’autres testacés, mais Thomas de Cantimpré ne tient pas compte de la comparaison, qu’il déplace, et il fait de ce fait un important contresens, attribuant la coquille à l’actinie. |
3. Le contresens vient cette fois de Michel Scot ; la main dont parle Aristote est celle de l’expérimentateur, qui teste la sensiblité de l’actinie ; les pieds viennent de la comparaison avec les bras du poulpe, dont Aristote compare la sensibilté et la capacité de préhension avec les tentacules de l’actinie. Mais nulle part Aristote ne parle des mains et des pieds de l’actinie. |
4. L’ensemble des informations provient d’Aristote, à l’exception du sel et de la blancheur qui n’y figurent pas. Mais les informations sont très déformées par Michel Scot. Dans son édition d’Aristote, P. Louis ne donne pas d’identification pour ces deux espèces (Louis 1964, 136-137).