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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XXX. De dentrice [le « denté » : le denté ? le pagre ?1identificationThomas de Cantimpré et, à sa suite, Albert le Grand considèrent que les poissons évoqués successivement par Isidore de Séville sous les noms de pagrus et dentix ne sont qu’un seul et même animal. Le dentix/dentex/dentrix est mentionné par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 23), Apicius (XXX 10, 3, 6-7) et Columelle (XXX 8, 16, 8), mais sans que les informations données permettent une identification certaine. Ainsi, De Saint-Denis 1947, 32 qualifie le dentix de poisson inconnu avant d’avancer prudemment l’hypothèse du denté vulgaire (Dentex dentex Linné, 1758, ou Sparus dentex Linné, 1758). André 1986, 195, n. 360-361, dans son commentaire d’Isidore de Séville, fait état de l’hypothèse de De Saint-Denis, puis de celle de Capponi qui, partant des renseignements fournis par Columelle, identifie le dentix au pagre. Le p(h)agrus/p(h)ager est évoqué par Pline (Plin. nat; 9, 57 ; 32,113 ; 32, 150) ou Ovide (Ov. hal. 107). On peut retirer de ces passages que le pagrus serait un poisson pélagique de couleur vermeille et se nourrissant de coquillages, détails qui renvoient au denté à gros yeux (Dentex macrophthalmus Bloch, 1791), au pagre ordinaire (Pagrus pagrus Linné, 1758) ou au pageot commun (Pagellus erythrinus Linné, 1758) ; Pline distingue, d’autre part, un pagrus fluviatilis (Plin. nat. 32, 113) ce qui laisse supposer que le nom de pagrus a été également donné en latin à un poisson de rivière : voir De Saint-Denis 1947, 80-81. Le denté et le pagre appartiennent à la même famille des Sparidae.]
[β] TC
[α] Le dentrix ou pagre, à ce qu’en dit Isidore, tire son nom de sa nature, parce qu’il possède des dents solides, grandes et nombreuses, qui lui permettent d’attaquer des huîtres ou des poissons inoffensifs.[β] Ces poissons désignent ceux qui exercent leur domination avec cruauté et possèdent de sinistres serviteurs pour exécuter leurs basses-œuvres et poursuivre dans leurs retranchements, comme des huîtres, les pauvres et ceux qui mènent une honnête vie de labeur.
Notes d'identification :
1. Thomas de Cantimpré et, à sa suite, Albert le Grand considèrent que les poissons évoqués successivement par Isidore de Séville sous les noms de pagrus et dentix ne sont qu’un seul et même animal. Le dentix/dentex/dentrix est mentionné par Isidore de Séville (Isid. orig. 12, 6, 23), Apicius (XXX 10, 3, 6-7) et Columelle (XXX 8, 16, 8), mais sans que les informations données permettent une identification certaine. Ainsi, De Saint-Denis 1947, 32 qualifie le dentix de poisson inconnu avant d’avancer prudemment l’hypothèse du denté vulgaire (Dentex dentex Linné, 1758, ou Sparus dentex Linné, 1758). André 1986, 195, n. 360-361, dans son commentaire d’Isidore de Séville, fait état de l’hypothèse de De Saint-Denis, puis de celle de Capponi qui, partant des renseignements fournis par Columelle, identifie le dentix au pagre. Le p(h)agrus/p(h)ager est évoqué par Pline (Plin. nat; 9, 57 ; 32,113 ; 32, 150) ou Ovide (Ov. hal. 107). On peut retirer de ces passages que le pagrus serait un poisson pélagique de couleur vermeille et se nourrissant de coquillages, détails qui renvoient au denté à gros yeux (Dentex macrophthalmus Bloch, 1791), au pagre ordinaire (Pagrus pagrus Linné, 1758) ou au pageot commun (Pagellus erythrinus Linné, 1758) ; Pline distingue, d’autre part, un pagrus fluviatilis (Plin. nat. 32, 113) ce qui laisse supposer que le nom de pagrus a été également donné en latin à un poisson de rivière : voir De Saint-Denis 1947, 80-81. Le denté et le pagre appartiennent à la même famille des Sparidae.