CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 07/12/2024. [En ligne : ]
CopierCopier dans le presse-papierSource de référence

Fichier nativement numérique.

Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XVII. De borbothis [les lotes de rivière (ou barbotes1identificationThomas de Cantimpré décrit ici la lote de rivière (Lota lota Linné, 1758), dont il ne semble connaître que les appellations vernaculaires. L’appellation latinisée borbotha qu’il propose est directement calquée sur l’ancien français barbote (parfois graphié barbotte) qui désigne la lote de rivière. C’est le même animal qu’on trouve ailleurs sous le nom de mustela. La barbote, qu’on trouve aussi sous les formes borbote ou bourbote, vient de borboter, qui signifie « remuer dans l’eau ou la boue », avec peut-être l’influence de la barbe par allusion au barbillon qui pend au bout de la mâchoire inférieure de la lote. La lote est la seule espèce de la famille des morues (gadidés) à vivre en eau douce.)]

Borbothae : cf. De solari, ch. 7, 75.
Lieux parallèles : AM, [Borbothae] (24, 21 (13)) ; VB, De borbotha, et botha, et brena (17, 35) ; HS, Borbotha (4, 13).
2. [α] TC?
[α] Les borbotes2sourcesSelon Cipriani 2017, 58-60, ce type de notice, avec de nombreux termes vernaculaires qu’on peut rattacher au flamand, à l’allemand ou au picard, est caractéristique du style auctorial de Thomas de Cantimpré. [les lotes], comme elles sont couramment appelées en français, sont des poissons de rivière. Elles paraissent avoir des points communs avec l’anguille, car elles sont visqueuses et on les dépiaute comme l’anguille. Elles ont la peau noire, leur chair est savoureuse, et surtout leur foie qu’elles ont meilleur que tous les poissons et qui est exquis. Leur tête est grosse comparée à leur corps, leur grande bouche s’ouvre très largement. Quand elles ont dépassé douze ans d’âge, elles grandissent pour atteindre une taille imposante ; elles changent alors de nom pour s’appeler les solaris, dont on parlera ci-dessous3explicationLe poisson solaris est décrit en TC 7, 75. Très bizarrement Thomas de Cantimpré, qui ne connaît que les noms vernaculaires de la lote, désigne l’animal vieillissant par un nom emprunté au latin classique, solaris « solaire », mais dans un emploi spécifique sans précédent dans la littérature latine.. Les poissons nommés « borbotes » en français s’appellent en allemand lumpe ou quappe selon des parlers différents4explicationLe nom de la lote de rivière est encore aujourd’hui en allemand quappe..

Notes d'identification :

1. Thomas de Cantimpré décrit ici la lote de rivière (Lota lota Linné, 1758), dont il ne semble connaître que les appellations vernaculaires. L’appellation latinisée borbotha qu’il propose est directement calquée sur l’ancien français barbote (parfois graphié barbotte) qui désigne la lote de rivière. C’est le même animal qu’on trouve ailleurs sous le nom de mustela. La barbote, qu’on trouve aussi sous les formes borbote ou bourbote, vient de borboter, qui signifie « remuer dans l’eau ou la boue », avec peut-être l’influence de la barbe par allusion au barbillon qui pend au bout de la mâchoire inférieure de la lote. La lote est la seule espèce de la famille des morues (gadidés) à vivre en eau douce.

Notes de source :

2. Selon Cipriani 2017, 58-60, ce type de notice, avec de nombreux termes vernaculaires qu’on peut rattacher au flamand, à l’allemand ou au picard, est caractéristique du style auctorial de Thomas de Cantimpré.

Notes d'explication :

3. Le poisson solaris est décrit en TC 7, 75. Très bizarrement Thomas de Cantimpré, qui ne connaît que les noms vernaculaires de la lote, désigne l’animal vieillissant par un nom emprunté au latin classique, solaris « solaire », mais dans un emploi spécifique sans précédent dans la littérature latine. | 

4. Le nom de la lote de rivière est encore aujourd’hui en allemand quappe.