CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 07/12/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XVIII. De Babylonicis piscibus [les « poissons de Babylone » : les périophtalmes1identificationThomas de Cantimpré emprunte la description et la dénomination des poissons de Babylone à Pline (Plin. nat. 9, 175) qui lui-même se référait explicitement à Théophraste (voir Theoph. Frgm 171, 2). On reconnaît traditionnellement dans le poisson de Babylone décrit par Pline et par Théophraste le périophtalme (Periophthalmus barbarus Linné, 1766), encore appelé gobie des marais, gobie sauteur ou poisson-grenouille (voir De Saint-Denis 1955, 149 sq., § 175, n. 2 et D’Arcy Thompson 1947, 139).]

Lieux parallèles : AM, [Babilonici] (24, 22 (13)) ; HS, Babilonicus (4, 15).
2. [α] Plin. nat.9, 175
[α] Les poissons de Babylone sont des poissons étonnants qu’on trouve, à ce qu’en décrit Théophraste, aux alentours de Babylone, dans des lieux bien sûr où <…>2traductionLe texte est ici corrompu et il faut vraisemblablement suspecter une lacune après scilicet ubi, le relatif ubi restant en suspens. Le texte de Pline comportait une évocation des régions humides, rigua, orum, aux alentours de Babylone ; on peut alors supposer que Thomas de Cantimpré avait choisi de développer le mot rigua, peu fréquent, par une périphrase « dans des lieux bien sûr où il y a de l’humidité... » qui s’est trouvée altérée par la tradition manuscrite. dans les trous qui restent avec de l’eau après la décrue des fleuves. Ces poissons extraordinaires sortent de ces endroits, ou de ces trous, pour aller chercher leur nourriture et ils se déplacent en prenant appui sur leurs nageoires et en faisant frétiller leur queue3zoologieLes chambres branchiales du périophtalme peuvent contenir de grandes réserves d’eau, ce qui lui permet de subsister à l’air libre. Il s’appuie sur ses nageoires pectorales, très musclées, pour se déplacer en sautillant. On le trouve dans les marais côtiers et dans les mangroves d’Asie.. Leur tête ressemble à celle de la grenouille de mer4explicationEn latin classique, la rana marina est la baudroie (Lophius piscatorius Linné, 1758). On notera cependant que la tête du périophtalme ressemble plus à celle de la grenouille terrestre qu’à celle de la baudroie…, le reste du corps à celui des gobies5explicationOn doit reconnaître dans le mot latin cabiones une déformation de cobiones/gobiones dont il est ici difficile de préciser le sens exact, alors que Pline s’efforce de décrire un poisson exotique qu’il ne connaît qu’à travers les dires de Théophraste. En latin classique, les formes gobio, onis/gobius, i désignent soit le goujon (Gobio gobio Linné, 1758) soit un poisson de mer qui pourrait être le boulereau ou boulerot (Gobius niger Linné, 1758) : voir De Saint-Denis 1947, 43-44 et De Saint-Denis 1955, 149. et leurs branchies ressemblent à celles des autres poissons.

Notes d'identification :

1. Thomas de Cantimpré emprunte la description et la dénomination des poissons de Babylone à Pline (Plin. nat. 9, 175) qui lui-même se référait explicitement à Théophraste (voir Theoph. Frgm 171, 2). On reconnaît traditionnellement dans le poisson de Babylone décrit par Pline et par Théophraste le périophtalme (Periophthalmus barbarus Linné, 1766), encore appelé gobie des marais, gobie sauteur ou poisson-grenouille (voir De Saint-Denis 1955, 149 sq., § 175, n. 2 et D’Arcy Thompson 1947, 139).

Notes d'explication :

4. En latin classique, la rana marina est la baudroie (Lophius piscatorius Linné, 1758). On notera cependant que la tête du périophtalme ressemble plus à celle de la grenouille terrestre qu’à celle de la baudroie… | 

5. On doit reconnaître dans le mot latin cabiones une déformation de cobiones/gobiones dont il est ici difficile de préciser le sens exact, alors que Pline s’efforce de décrire un poisson exotique qu’il ne connaît qu’à travers les dires de Théophraste. En latin classique, les formes gobio, onis/gobius, i désignent soit le goujon (Gobio gobio Linné, 1758) soit un poisson de mer qui pourrait être le boulereau ou boulerot (Gobius niger Linné, 1758) : voir De Saint-Denis 1947, 43-44 et De Saint-Denis 1955, 149.

Notes de traduction :

2. Le texte est ici corrompu et il faut vraisemblablement suspecter une lacune après scilicet ubi, le relatif ubi restant en suspens. Le texte de Pline comportait une évocation des régions humides, rigua, orum, aux alentours de Babylone ; on peut alors supposer que Thomas de Cantimpré avait choisi de développer le mot rigua, peu fréquent, par une périphrase « dans des lieux bien sûr où il y a de l’humidité... » qui s’est trouvée altérée par la tradition manuscrite.