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LI. De margaritis [les perles1]

2. [α] JV, Or. 90
[β] Sol. coll. 54, 24
[γ] Sol. coll. 54, 25
[δ] Sol. coll. 54, 26
[ε] Sol. coll. 54, 27
[ζ] Sol. coll. 54, 26
[η] Sol. coll. 54, 27
[θ] Sol. coll. 54, 26
[ι] Sol. coll. 54, 27
[κ] Isid. orig. 12, 6, 48-49
Voici quelle est l’origine des perles, à ce que dit Solin : [α] les coquilles, où on les trouve, gagnent de nuit le rivage et conçoivent les perles de la rosée du ciel2. [β] Si la substance qu’elles ont recueillie est limpide, les gemmesa’ sont blanches ; si elle est trouble, elles sont ternes et pâles, ou voilées de rouille. [γ] De plus, à chaque fois qu’elles reçoivent la semence de l’air matinal, la perle a plus d’éclat ; mais si c’est le soir, elle devient plus sombre ; et plus elles ont absorbé de rosée, plus elles produisent des pierres4 de grande taille5. Si un éclair illumine soudain les coquilles ouvertes, elles sont oppressées par une crainte intempestive et elles se renferment sous le coup d’une panique subite : alors, ou elles avortent, ou elles produisent des gemmes d’une seule pièce6. [δ] Les coquilles sont capables d’un sentiment qui les retient de souiller leur progéniture. Lorsque le sol darde des rayons brûlants et incandescents, de peur que les pierres ne soient obscurcies par un excès de chaleur, les coquilles descendent dans les profondeurs. [ε] On ne trouve jamais deux perles dans une même coquille, c’est pourquoi la plupart des gens les appellent unio7. [ζ] Les averses de grêle font jaunir les pierres dans les coquilles8. [η] Elles craignent les pièges des pêcheurs, si bien qu’elles se dissimulent très souvent au milieu des rochers. Elles nagent en bancs, et celle qui a le plus d’expérience prend la tête du banc. Si elle se fait attraper, les autres se dispersent. [θ] Dans l’eau, la perle est molle, mais une fois qu’elle en est retirée, elle devient dure comme une pierre. [ι] Il ne s’en trouve pas qui dépassent une demi-once9. [κ] Par ailleurs, on prétend que, durant leur séjour dans les coquilles, elles croissent et décroissent avec la lune10.
3. [λ] Plin. nat. 9, 113
[ν] Plin. nat. 9, 114
[ξ] TC
[ο] Plin. nat. 9, 119
[π] Plin. nat. 9, 120
[ρ] Plin. nat. 9, 121
[ς] Plin. nat. 9, 121
[σ] Plin. nat. 9, 121
[λ] II existe une grande variété de blancheur. Le plus bel éloge à rendre à la couleur, c’est quand les gemmes brillent avec l’intensité de l’alun11. [μ] Il y en a qui sont oblongues parce qu’elles proviennent de coquilles de cette forme12. [ν] Les femmes s’enorgueillissent de porter à leurs doigts ou à leurs oreilles les gemmes des perles, attachées par deux ou trois. [ξ] Plongées dans le vinaigre elles se désagrègent très rapidement ; rapportons le propos de Pline sur le sujet. [ο] La dernière reine d’Égypte, Cléopâtre, possédait deux perles extraordinaires dont lui avaient fait présent des rois de l’Orient. Alors que son mari, Antoine, se gavait chaque jour de mets coûteux, la royale putain se mit à railler sa table d’un air effronté et prétendit qu’elle absorberait en un seul service six millions de sesterces, c’est-à-dire cent fois plus que lui-même à sa table13. Le roi s’étonna de cette parole. [π] Ils firent donc un pari ; alors, Cléopâtre fit dresser une table à laquelle elle prit place et fit seulement apporter devant elle un récipient avec du vinaigre. [ρ] Elle retira de ses oreilles une seule perle. [ς] Après qu’elle l’eut jetée dans le vinaigre, la perle se décomposa en se liquéfiant et la reine l’avala. [σ] Elle porta aussitôt la main à l’autre, mais Plancus, qui arbitrait le pari royal, ne voulut pas que disparût ce chef d’œuvre de la nature et il proclama la défaite d’Antoine. [τ] Cette pierre, broyée et préparée selon la recette appropriée, guérit les maux d’estomac. Elle possède, à ce qu’on prétend, une vertu pacificatrice et confère une bonne santé mentale et physique, une bonne santé mentale notamment, car elle rend chaste celui qui la porte14.