- Introduction : Généralités
- II. De anguilla [l’anguille]
- III. De alphoraz [le poisson-écume : le lançon équille ?]
- IV. De astaraz [le poisson-écume : le lançon équille ?]
- V. De alleciis [les harengs]
- VI. De albirez [l’éponge d’Achille]
- VII. De ariete maris [le « bélier de mer » : l’orque]
- VIII. De aureo vellere [la « toison d’or » : la grande nacre]
- IX. De abarenon [l’athérine ?]
- X. De accipendre [l’esturgeon]
- XI. De amio [l’épinoche ? la bonite à dos rayé ?]
- XII. De hanigero [l’orphie]
- XIII. De aforo [l’« écume » : le lançon équille ?]
- XIV. De australi [le « poisson austral »]
- XV. De aranea. [la grande vive ?]
- XVI. De bothis [les flets]
- XVII. De borbothis [les lotes de rivière (ou barbotes)]
- XVIII. De Babylonicis piscibus [les « poissons de Babylone » : les périophtalmes]
- De cetho vel ballena [le cète ou la baleine]
- XIX. De cancro [les crustacés]
- XX. De clautio [le silure]
- XXI. De congris [le congre]
- XXII. De conchis [les coquillages : les argonautes]
- XXIII. De carpera [la carpe]
- XXIV. De capitone [le « têtard » : le chabot]
- XXV. De capitonibus maris [les « têtards de mer »]
- XXVI. De corvis maris [les « corbeaux de mer » : le corb ? le maigre ?]
- De capa [la « cape » ? non identifié ?]
- XXVII. De cochleis [les escargots]
- XXVIII. De die [l’« éphémère »]
- XXIX. De delphinis [les dauphins]
- XXX. De dentrice [le « denté » : le denté ? le pagre ?]
- XXXI. De echino [le rémora, l’oursin]
- XXXII. De ezoceto [l’esturgeon ?]
- XXXIII. De ericio [le « hérisson de mer » : l’oursin]
- XXXIV. De ezochio [l’adonis ?]
- XXXV. De ezochio marino [l’« ezochius marin » : le cachalot]
- XXXVI. De eracliodibus [les loches d’étang ?]
- XXXVII. De fundula. [le « petit poisson de fond »]
- XXXVIII. De gongre [le congre]
- XXXIX. De gobione [le goujon]
- XL. De grano pisce [le poisson « granus » : l’uranoscope ?]
- XLI. De irundine maris [l’« hirondelle de mer »]
- XLII. De kalaoz [le muge cabot]
- XLIII. De kylok [l’anémone de mer]
- XLIV. De lolligine [le calmar]
- XLV. De locusta maris [la « sauterelle » de mer : la langouste]
- XLVI. De lepore maris [le « lièvre de mer » [l’aplysie ? le poisson-globe ?]
- XLVII. De alio lepore [un autre « lièvre » : l’aplysie ?]
- XLVIII. De lucio [le brochet]
- XLIX. De murenis [la murène]
- L. De mugilo [le muge]
- LI. De margaritis [les perles]
- LII. De megari [le maquereau]
- LIII. De multipede [le poulpe]
- LIV. De muricibus [les murex]
- LV. De mure marino [le « rat de mer » : la tortue d’eau douce]
- LVI. De mulo [le « mulet » : le surmulet ou le rouget barbet]
- LVII. De mullo [le « mulet » : le surmulet ?]
- LVIII. De mulagine [le « milan » : l’exocet]
- LIX. De ostreis [les huîtres]
- LX. De purpuris [les pourpres]
- LXI. De pina [la pinne]
- LXII. De pungitivo [le « piquant » : l’épinoche]
- LXIII. De pectine [le « peigne »]
- LXIV. De porco marino [le « porc marin » : non identifié]
- LXV. De pavone maris [e « paon de mer » : non identifié]
- LXVI. De rana maris [la « grenouille de mer » : la baudroie]
- LXVII. De rumbo [le turbot]
- LXVIII. De raithis [les raies]
- LXIX. De salmonibus [les saumons]
- LXX. De sturione [l’esturgeon]
- LXXI. De spongiis [les éponges]
- LXXII. De scolopendris [les scolopendres]
- LXXIII. De stella pisce [le « poisson-étoile » : l’étoile de mer]
- LXXIV. De siluro [le silure]
- LXXV. De solari [le « solaire » : la lote de rivière ?]
- LXXVI. De scatina [l’ange de mer]
- LXXVII. De salpa [la saupe]
- LXXVIII. De sepia [la seiche]
- LXXIX. De scorpione pisce [le poisson « scorpion »]
- LXXX. De sparo [le spare]
- LXXXI. De scauro [le scare]
- LXXXII. De torpedine [la torpille]
- LXXXIII. De trebio [le trebius]
- LXXXIV. De truitis [les truites]
- LXXXV. De tymallo [l’ombre]
- LXXXVI. De vulpibus maris [les « renards de mer » : les requins renards]
- LXXXVII. De uranoscopo [l’uranoscope]
- LXXXVIII. De vipera maris [la « vipère de mer » : la grande vive]
- LXXXIX. De venth qui et aristosus [le venth qui est aussi l’aristosus : l’alose finte]
- XC. De vergilialibus [les poissons des Vergiliae : la brème ?]
- Ichtya
- Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière
- XXXVI. De eracliodibus [les loches d’étang ?]
Source de référence :
Fichier nativement numérique.
XXXVI. De eracliodibus [les loches d’étang ?]1Ce chapitre de Thomas de Cantimpré remonte vraisemblablement à Pline, qui mentionne lui-même Théophraste comme source de ses informations :Piscium genera etiamnum a Theophrasto mira produntur. […] Circa Heracleam et Cromnam et multifariam in Ponto unum genus esse quod extremas fluminum aquas sectetur cauernasque sibi faciat in terra atque in his uiuat, etiam reciprocis amnibus siccato littore ; effodi ergo, motu demum corporum uiuere eos adprobante (Plin. nat. 9, 175-176), « Des espèces de poissons extraordinaires sont encore citées par Théophraste. […] Dans les régions d’Héraclée, de Cromna, et un peu partout dans le Pont il y a une espèce qui vient tout au bord des cours d’eau, se creuse des trous dans la terre et y vit, même lorsque le retrait des fleuves laisse le rivage à sec ; on les déterre donc, seul le mouvement de leur corps révélant leur existence » (De Saint-Denis 1955, 93). Dans leur commentaire d’Albert le Grand (AM 24, 52 (33)), Kitchell & Resnick 1999, 1683, reprennent l’identification faite par Cuvier selon laquelle il s’agirait de la loche d’étang (Misgurnus fossilis Linné, 1758), qui peut vivre longtemps, enterrée, dans le lit des rivières asséchées ou dans la vase du fond des étangs. Elle tombe alors en léthargie, ses fonctions vitales étant réduites au minimum, et peut ainsi survivre à une année d’assèchement (Muus & Dalström 2003, 142). Comme pour le poisson babilonicus, qui figurerait lui aussi chez Théophraste, ils indiquent comme source le De mirabilibus auscultationibus, du Pseudo-Aristote.
2. [α] Plin. nat. 9, 175-176
[α] À ce qu’écrit Théophraste*Thomas ne cite Théophraste que de seconde main d’après Pline., on trouve les poissons eracliodes dans les environs d’Héraclée du Pont. Cette espèce recherche les dernières eaux des rivières en creusant les terres qui sont au milieu entre les fleuves. Et il est étonnant de voir la peine qu’elle prend pour changer une eau contraire3Comme le souligne R. W. Sharples (Theophrastus of Eresius : sources on biology, Brill, 1995, p. 87-88), le propos de Thomas est un peu confus. Peut-être faut-il voir dans contrariam une mélecture de contra aliam et comprendre « pour changer une eau contre une autre » ?. Elle se fait aussi des trous dans le sol, où elle vit même quand les rivières refluent4Ces poissons sont aussi mentionnés par Sénèque dans les Questions naturelles, 3, 16, 5, comme la preuve que la terre contient de l’eau : Inde, ut Theophrastus affirmat, pisces quibusdam locis eruuntur : « De là vient qu’en certains endroits, à ce qu’assure Théophraste, des poissons sont tirés de terre » (Oltramare 1929, 133)..
[α] À ce qu’écrit Théophraste*Thomas ne cite Théophraste que de seconde main d’après Pline., on trouve les poissons eracliodes dans les environs d’Héraclée du Pont. Cette espèce recherche les dernières eaux des rivières en creusant les terres qui sont au milieu entre les fleuves. Et il est étonnant de voir la peine qu’elle prend pour changer une eau contraire3Comme le souligne R. W. Sharples (Theophrastus of Eresius : sources on biology, Brill, 1995, p. 87-88), le propos de Thomas est un peu confus. Peut-être faut-il voir dans contrariam une mélecture de contra aliam et comprendre « pour changer une eau contre une autre » ?. Elle se fait aussi des trous dans le sol, où elle vit même quand les rivières refluent4Ces poissons sont aussi mentionnés par Sénèque dans les Questions naturelles, 3, 16, 5, comme la preuve que la terre contient de l’eau : Inde, ut Theophrastus affirmat, pisces quibusdam locis eruuntur : « De là vient qu’en certains endroits, à ce qu’assure Théophraste, des poissons sont tirés de terre » (Oltramare 1929, 133)..