CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
CopierCopier dans le presse-papierSource de référence

Fichier nativement numérique.

Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

IV. De astaraz [le poisson-écume : le lançon équille1identificationLa description de l’astaraz remonte à des indications données par Aristote sur le poisson-écume, l’ἀφρός (aphros), Arist. HA 569 a 26 - b 23 et 569 b 28 - 570 a 3 ; Thomas de Cantimpré a cru comprendre qu’elles concernaient deux espèces distinctes : l’asforam et l’astaram/asturam. Cette confusion s’explique sans doute par un contresens sur le nom de la constellation Arcturos, mentionné en Arist. HA 569 b 3, et compris à tort comme désignant un poisson : voir Stadler 1920, 476 ; Kitchell & Resnick 1999, 1661, n. 41. Si on adopte l’identification du poisson-écume avec le lançon équille proposée par Louis (Louis 1973, 86), la notice sur l’astaraz recueillerait des renseignements collectés à l’origine sur le lançon équille (Ammodytes tobianus Linné 1758), mais contaminés par les aléas de la transmission de l’œuvre d’Aristote. ?]

Astaraz : cf. De alphoraz, ch. 7, 3 ; De aforo, ch. 7, 13.
Lieux parallèles : AM, [Astaraz] (24, 5 (9)) ; HS, Asturam (4, 7).
2. [α] Arist. HA, 569 a 24 MS
[β] Arist. HA, 569 b 17 MS
[γ] Arist. HA, 569 b 4 MS
[δ] Arist. HA, 569 b 9? MS
[ε] Arist. HA, 569 b 17 MS
[α] L’astaraz est un poisson qui, à ce qu’en dit Aristote, naît en automne et au début du printemps.[β] On voit, en effet, ces sortes de poissons grouiller dans l’écume des eaux de pluie quand elle s’est amassée près des rives, comme les vers de scarabée grouillent dans le crottin de cheval en été.[γ] D’autres, cependant, ont dit qu’ils naissent de la fange que produit la terre, mais se nourrissent de la fange laissée par la pluie. Quand le temps est au froid, on ne peut pas facilement les attraper, car ils se cachent dans les anfractuosités et dans les trous ; et si la journée est claire, ils remontent vers la terre, sur les rives, et recherchent la chaleur.[δ] Mais la lumière du soleil leur est contraire et nocive, si bien qu’ils recherchent l’ombre des arbres, sous laquelle ils s’abritent du soleil.[ε] Par ailleurs, quand l’année a été très pluvieuse et chaude, on trouve cette espèce en abondance.

Notes d'identification :

1. La description de l’astaraz remonte à des indications données par Aristote sur le poisson-écume, l’ἀφρός (aphros), Arist. HA 569 a 26 - b 23 et 569 b 28 - 570 a 3 ; Thomas de Cantimpré a cru comprendre qu’elles concernaient deux espèces distinctes : l’asforam et l’astaram/asturam. Cette confusion s’explique sans doute par un contresens sur le nom de la constellation Arcturos, mentionné en Arist. HA 569 b 3, et compris à tort comme désignant un poisson : voir Stadler 1920, 476 ; Kitchell & Resnick 1999, 1661, n. 41. Si on adopte l’identification du poisson-écume avec le lançon équille proposée par Louis (Louis 1973, 86), la notice sur l’astaraz recueillerait des renseignements collectés à l’origine sur le lançon équille (Ammodytes tobianus Linné 1758), mais contaminés par les aléas de la transmission de l’œuvre d’Aristote.