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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.XXIV. De capitone [le « têtard » : le chabot1identificationThomas de Cantimpré, et à sa suite Vincent de Beauvais (VB 17, 40) et Albert le Grand (AM 24, 27 (20)) décrivent sous les entrées capitatus, i/capito, onis un même poisson, dans lequel il faut reconnaître le chabot (Cottus gobio Linné, 1758) comme le propose Stadler 1920, 1526. Les deux termes capitatus/capito sont dérivés de caput, « la tête », et signifient « qui a une grosse tête ». Les indications concordantes et complémentaires réunies par Thomas de Cantimpré (voir Cipriani 2017, 24, 26 et 97) et Albert le Grand sur la petite taille de l’animal (un demi-pied), sa morphologie (la grosseur de la tête disproportionnée par rapport au reste du corps), sa couleur et son comportement (un poisson qui reste caché entre les pierres) conviennent parfaitement au chabot. On notera que le nom vernaculaire « chabot » remonte probablement lui-même à un étymon latin médiéval, cabos, dérivé de caput.]
[β] TC
[α] Le chabot est un poisson, à ce qu’en dit le Livre des choses, très petit2explicationLe chabot adulte mesure 10 à 20 cm (Muus & Dalström 2003, 172)., rarement assez grand pour atteindre un demi-pied3explicationUn demi-pied fait quinze centimètres environ.. Et il tire son nom de sa nature4explicationSelon Cipriani 2013, 71, cette expression, qui revient de nombreuses fois dans l’ouvrage de Thomas de Cantimpré, et souvent associé au marqueur de citation Liber rerum, est l’indice d’un témoignage visuel., car il a la tête plutôt grande par rapport à la taille du reste du corps. Ce poisson qui vit dans les eaux douces se cache volontiers sous les pierres et entre les rochers. Il possède une large bouche et une tête ronde5explicationLa notice de Thomas de Cantimpré est empruntée à une œuvre presque contemporaine, le Liber rerum. Aristote n’évoque qu’une seule fois le chabot qu’il appelle κόττος (Arist. HA 534 a 1-4). Le chabot vit dans une grande partie de l’Europe, sauf en Europe du Sud, ce qui peut expliquer le silence de la tradition gréco-romaine à son sujet..[β] Ces poissons représentent ceux qui, parce qu’ils écoutent la parole de Dieu d’un cœur très bel et bon, et l’accueillent béants de désir, la retiennent et portent du fruit à force de patience.6explicationThomas se réfère ici à Luc, 8, 15.
Notes d'identification :
1. Thomas de Cantimpré, et à sa suite Vincent de Beauvais (VB 17, 40) et Albert le Grand (AM 24, 27 (20)) décrivent sous les entrées capitatus, i/capito, onis un même poisson, dans lequel il faut reconnaître le chabot (Cottus gobio Linné, 1758) comme le propose Stadler 1920, 1526. Les deux termes capitatus/capito sont dérivés de caput, « la tête », et signifient « qui a une grosse tête ». Les indications concordantes et complémentaires réunies par Thomas de Cantimpré (voir Cipriani 2017, 24, 26 et 97) et Albert le Grand sur la petite taille de l’animal (un demi-pied), sa morphologie (la grosseur de la tête disproportionnée par rapport au reste du corps), sa couleur et son comportement (un poisson qui reste caché entre les pierres) conviennent parfaitement au chabot. On notera que le nom vernaculaire « chabot » remonte probablement lui-même à un étymon latin médiéval, cabos, dérivé de caput.
Notes d'explication :
2. Le chabot adulte mesure 10 à 20 cm (Muus & Dalström 2003, 172). |
3. Un demi-pied fait quinze centimètres environ. |
4. Selon Cipriani 2013, 71, cette expression, qui revient de nombreuses fois dans l’ouvrage de Thomas de Cantimpré, et souvent associé au marqueur de citation Liber rerum, est l’indice d’un témoignage visuel. |
5. La notice de Thomas de Cantimpré est empruntée à une œuvre presque contemporaine, le Liber rerum. Aristote n’évoque qu’une seule fois le chabot qu’il appelle κόττος (Arist. HA 534 a 1-4). Le chabot vit dans une grande partie de l’Europe, sauf en Europe du Sud, ce qui peut expliquer le silence de la tradition gréco-romaine à son sujet. |
6. Thomas se réfère ici à Luc, 8, 15.