CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

LIV. De muricibus [les murex1identificationLe Murex Linné, 1758, genre de la famille des Muricidae, embrasse plusieurs espèces de même que la Purpura Bruguière, 1789. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le Murex trunculatus Linné, 1758, et le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville. D’Arcy Thompson 1947, 210 ajoute que les Anciens l’ont élevée pour obtenir la pourpre (voir Hayward et al. 1998, 200). Voir aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par Pline et ses successeurs entre le murex et la purpura (du grec πορφύρα, « murex »).]

Lieux parallèles : AM, [Murices] (24, 80 (??)) ; HS, Murix (4, 58).
2. [α] Plin. nat.9, 102
[β] Plin. nat.9, 125
[γ] Plin. nat.9, 126
[δ] Plin. nat.9, 125
[ε] Plin. nat.9, 126
[ζ] Plin. nat.9, 80
[α] Les murex, à ce que dit Pline, sont des coquillages de mer,[β] qui se cachent au lever du Chien2explicationLa constellation du Grand Chien se lève au mois d’août, à l’époque que les Anciens appellent pour cette raison « canicule ».,[γ] et sortent à la saison voulue. Ils sécrètent un liquide précieux[δ] utilisé pour teindre les tissus.[ε] Mais on ne trouve ce suc colorant que dans une seule veine blanche du murex : le reste du corps ne sert à rien. On extrait ce suc colorant de l’animal vivant car il se vide de ce suc en mourant.[ζ] Selon Pline, Mucien affirme que des murènes3philologieLe passage de Pline cité par Thomas concerne bien les murex, mais la tradition manuscrite de Thomas témoigne d’une faute sur le nom du poisson avec une confusion entre murena et murex. Malgré cela, Thomas attribue bien l’information au murex. s’accrochèrent à un navire aux voiles gonflées par les vents, comme on le dit de l’echinus4explicationCe terme peut désigner l’oursin ou le rémora (voir supra, ch. 31, Echinus) ; ici, il s’agit du rémora qui, selon la légende, s’accrochait aux navires et les immobilisait. Le rapprochement malencontreux fait par Thomas de Cantimpré entre le murex et l’echinus (aussi appelé echineis) vient de Plin. nat. 9, 80, car, immédiatement après la mention de l’echineis, Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère effectivement à Mucien., et immobilisèrent ce navire qui amenait au roi Périandre des enfants de la noblesse pour qu’ils soient châtrés. Il ne possède pas d’ouverture ronde, ni de bec qui fasse des excroissances anguleuses, mais il se ferme sur chacun des deux côtés, comme un coquillage.5explicationLa description de Pline, tirée de Mucien, évoquait sans doute un coquillage du type porcelaine (cypraea) dont l’ouverture ventrale, longue et étroite, est bordée de lèvres rentrantes. Il est possible que Thomas ait vu dans cette description une allusion à un coquillage bivalve, peu adaptée au demeurant pour le murex.

Notes philologiques :

3. Le passage de Pline cité par Thomas concerne bien les murex, mais la tradition manuscrite de Thomas témoigne d’une faute sur le nom du poisson avec une confusion entre murena et murex. Malgré cela, Thomas attribue bien l’information au murex.

Notes d'identification :

1. Le Murex Linné, 1758, genre de la famille des Muricidae, embrasse plusieurs espèces de même que la Purpura Bruguière, 1789. André 1986, 212, n. 406, cite en particulier le Murex trunculatus Linné, 1758, et le Murex Brandaris Linné, 1758. C’est cette dernière variété, dont la coquille présente des aspérités pointues, qui serait décrite par Isidore de Séville. D’Arcy Thompson 1947, 210 ajoute que les Anciens l’ont élevée pour obtenir la pourpre (voir Hayward et al. 1998, 200). Voir aussi De Saint-Denis 1947, 71-72, sur la distinction faite par Pline et ses successeurs entre le murex et la purpura (du grec πορφύρα, « murex »).

Notes d'explication :

2. La constellation du Grand Chien se lève au mois d’août, à l’époque que les Anciens appellent pour cette raison « canicule ». | 

4. Ce terme peut désigner l’oursin ou le rémora (voir supra, ch. 31, Echinus) ; ici, il s’agit du rémora qui, selon la légende, s’accrochait aux navires et les immobilisait. Le rapprochement malencontreux fait par Thomas de Cantimpré entre le murex et l’echinus (aussi appelé echineis) vient de Plin. nat. 9, 80, car, immédiatement après la mention de l’echineis, Pline (Plin. nat. 9, 80) décrit le murex, au sujet duquel il se réfère effectivement à Mucien. | 

5. La description de Pline, tirée de Mucien, évoquait sans doute un coquillage du type porcelaine (cypraea) dont l’ouverture ventrale, longue et étroite, est bordée de lèvres rentrantes. Il est possible que Thomas ait vu dans cette description une allusion à un coquillage bivalve, peu adaptée au demeurant pour le murex.