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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.LII. De megari [le maquereau1identificationKitchell & Resnick 1999, n. 220, confirment l’identification de Wright 1863, 508, selon lequel le megar est le maquereau (Scomber scombrus Linné, 1758) d’après Alexandre Neckam, De laudibus divinae sapientiae, III, v. 453-454 : allia si piperi sociata assint, / elixa megaris plus placet assa caro, « si on ajoute de l’ail au poivre, la chair du maquereau bouillie avec cet assaisonnement plaît plus que grillée ». C’est aussi le sens donné par Du Cange (1883-1887), s. v. Il est encore mentionné dans Latham et al. 2002, t. 6 (M), s. v. Megaris : les mêmes vers d’Alexandre Neckam y sont cités. Voir enfin Ridel & Zysberg 2006, 1252, s. v. Megarus, megaris ; 1206, s. v. Maquereau. Nous ignorons cependant l’étymologie et le sens exact du mot megar.]
[β] TC
[α] Le maquereau est un poisson de mer, à ce que dit le Livre de la nature. Il fait deux palmes de long2explicationLe palme, qui correspond à la largeur d’une main, est une unité de longueur très variable qu’on peut estimer au Moyen Âge à 7,5 cm environ.. On le trouve à bas coût dans les régions où on le pêche. Mais dans les lieux éloignés où on l’amène une fois salé, sa rareté fait son prix. Cependant, quand il vient d’être pêché et qu’il n’a pas été salé, c’est un mets savoureux3explicationOn trouve un commentaire de même nature plus loin à propos de la raie..[β] Ce poisson représente donc ceux qui, même s’ils sont tenus pour vils par leurs proches, car nul n’est prophète en son pays, obtiennent chaires et honneurs quand ils abordent des lieux inconnus. Les maquereaux peuvent aussi représenter ceux qui, même s’ils sont hommes de peu de réputation et de peu de mérite, sont cependant portés aux nues par les gens de peu qui leur ressemblent, soit qu’ils aient recherché leur pareil dans le crime, soit qu’ils n’aient trouvé personne digne d’honneurs. De là le proverbe dont usent les Français : quand il y a pénurie de gens honnêtes, on asseoit le sot en chaire.
Notes d'identification :
1. Kitchell & Resnick 1999, n. 220, confirment l’identification de Wright 1863, 508, selon lequel le megar est le maquereau (Scomber scombrus Linné, 1758) d’après Alexandre Neckam, De laudibus divinae sapientiae, III, v. 453-454 : allia si piperi sociata assint, / elixa megaris plus placet assa caro, « si on ajoute de l’ail au poivre, la chair du maquereau bouillie avec cet assaisonnement plaît plus que grillée ». C’est aussi le sens donné par Du Cange (1883-1887), s. v. Il est encore mentionné dans Latham et al. 2002, t. 6 (M), s. v. Megaris : les mêmes vers d’Alexandre Neckam y sont cités. Voir enfin Ridel & Zysberg 2006, 1252, s. v. Megarus, megaris ; 1206, s. v. Maquereau. Nous ignorons cependant l’étymologie et le sens exact du mot megar.