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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.LXVI. De rana maris [la « grenouille de mer » : la baudroie1identificationLa baudroie, également appelée lotte de mer ou « crapaud pêcheur » (Lophius piscatorius Linné, 1758), est reconnue dès l’Antiquité pour ses qualités gustatives. Sa peau molle et son aspect repoussant lui ont valu d’être assimilée à la grenouille et au crapaud (sur la rana marina en latin classique, voir De Saint-Denis 1947, 93-94). Aristote emploie le même terme βάτραχος pour désigner la baudroie et la grenouille. Michel Scot a utilisé le terme rana, qui, lorsqu’il est déterminé par marina, signifie « baudroie », mais qui, lorsqu’il est employé seul, désigne presque toujours la grenouille.]
[β] TC
[γ] Ha, 2,6
[α] La grenouille de mer, qui est appelée la « pêcheuse » par Pline, pourchasse elle-même les poissons de cette façon : elle a sous les yeux des antennes proéminentes et, pour prendre ses proies, elle les dresse au-dessus de la vase qu’elle a agitée. Alors les petits poissons bondissent, sans se méfier, dans la vase troublée et se précipitent sans voir le chasseur qui s’y dissimule : quand ils se sont approchés suffisamment, leur ennemi les met en pièces prestement2explicationLa description de sa technique de chasse faite par Pline est quelque peu approximative. La baudroie n’a pas d’antennes, mais un unique appendice mobile, le filament pêcheur, situé en avant de ses yeux, qui lui sert à attirer l’attention de ses proies mais ne lui permet pas de les amener jusqu’à ses mâchoires ; elle se soulève en fait d’un coup, à l’aide de ses nageoires abdominales, et engloutit le poisson aventureux qui se trouve entraîné par le courant d’eau ainsi produit..[β] Ô qu’ils sont nombreux ceux qui, à leur exemple, aspirent aux profits du siècle comme à de la vase agitée, mais se font brutalement avaler et mettre en pièces par l’ennemi du genre humain ! Voici ce que dit le prophète de cette boue : [γ] Comme tu accumules contre toi une boue épaisse !
Notes d'identification :
1. La baudroie, également appelée lotte de mer ou « crapaud pêcheur » (Lophius piscatorius Linné, 1758), est reconnue dès l’Antiquité pour ses qualités gustatives. Sa peau molle et son aspect repoussant lui ont valu d’être assimilée à la grenouille et au crapaud (sur la rana marina en latin classique, voir De Saint-Denis 1947, 93-94). Aristote emploie le même terme βάτραχος pour désigner la baudroie et la grenouille. Michel Scot a utilisé le terme rana, qui, lorsqu’il est déterminé par marina, signifie « baudroie », mais qui, lorsqu’il est employé seul, désigne presque toujours la grenouille.
Notes d'explication :
2. La description de sa technique de chasse faite par Pline est quelque peu approximative. La baudroie n’a pas d’antennes, mais un unique appendice mobile, le filament pêcheur, situé en avant de ses yeux, qui lui sert à attirer l’attention de ses proies mais ne lui permet pas de les amener jusqu’à ses mâchoires ; elle se soulève en fait d’un coup, à l’aide de ses nageoires abdominales, et engloutit le poisson aventureux qui se trouve entraîné par le courant d’eau ainsi produit.