CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

XLV. De locusta maris [la « sauterelle » de mer : la langouste1identificationLa locusta marina, comme le karabo, étudié par Thomas au chapitre 31 du livre VI, est la langouste (Palinurus elephas Fabricius, 1787). Littéralement, son nom signifie « sauterelle de mer », ce qui explique les comparaisons présentes dans le chapitre.]

Lieux parallèles : AM, [Locusta] (24, 71 (??)) ; HS, Locusta marina (4, 52).
2. [α] Plin. nat.9, 4
[β] Plin. nat.9, 95
[γ] Plin. nat.9, 96
[δ] Plin. nat.9, 185
[α] La sauterelle de mer, à ce qu’en dit Pline, est un poisson qui mesure quatre coudées de long2explicationQuatre coudées font 1,80 m environ. En réalité, les langoustes peuvent atteindre 50 cm, mais selon De Saint-Denis 1955, 100, qui s’appuie sur Cuvier, « certains sujets arrivent avec l’âge à une longueur de deux mètres, antennes comprises »..[β] Dans la catégorie des animaux qui n’ont pas de sang, les sauterelles sont protégées par une carapace cassante. Elles restent cachées cinq mois durant3explicationLes langoustes sont des animaux nocturnes, qui se cachent le jour dans les anfractuosités de rochers ; mais elles ne disparaissent pas de manière saisonnière. À la saison de la ponte, les femelles gagnent des eaux plus profondes et plus sûres.. À l’arrivée du printemps, elles perdent leur enveloppe comme les serpents4explicationLes mues des langoustes sont beaucoup plus fréquentes, jusqu’à cinq fois par an dans les premières années. Lorsque l’animal vieillit, les mues s’espacent.. Les sauterelles ondoient dans l’eau à la manière des reptiles5explicationLes langoustes nagent mal et se déplacent en marchant près du fond de l’eau ; pour échapper à un danger, elles peuvent bondir rapidement en arrière.. Si personne ne leur cause de frayeur, elles nagent en droite ligne, leurs antennes, qui sont pourvues d’un bout arrondi caractéristique6philologieThomas de Cantimpré cite sa source (Pline, nat. 9, 95) dans une version fautive. Pline évoque en ce passage les antennes (cornua) des sauterelles de mer quae sunt propria rotunditate praepilata, « qui sont émoussées du fait de la forme arrondie qui les caractérise » : praepilatus, de pila, « la balle », est un terme très rare qui sert à qualifier les armes d’entraînement dont le bout est arrondi pour éviter les blessures. Thomas remplace le terme praepilatus par un mot plus courant, praeparatus, préparé, disposé, mais qui fait ici faux-sens., tendues sur les côtés ; mais, quand elles ont peur, redressant leurs antennes, elles marchent de biais sur le côté7explicationLes langoustes se déplacent en files, marchant au fond de l’eau, en période de reproduction, ou par bonds en arrière lorsqu’elles veulent fuir. Les informations données ici sont fantaisistes.. Elles se battent entre elles avec leurs antennes8explicationLes antennes ne servent pas à se battre, mais à explorer le terrain lors des déplacements individuels et à assurer la cohésion du groupe lors de déplacements grégaires.. C’est le seul animal dont, s’il n’est pas cuit vivant à l’eau bouillante, la carapace ne conserve pas sa fermeté, mais devient molle.[γ] Elles vivent sur des fonds rocheux. Elles s’affaiblissent en hiver, engraissent à l’automne et au printemps, surtout quand c’est la pleine lune.[δ] La sauterelle redoute le poulpe au point de mourir si on la place à côté de lui.

Notes philologiques :

6. Thomas de Cantimpré cite sa source (Pline, nat. 9, 95) dans une version fautive. Pline évoque en ce passage les antennes (cornua) des sauterelles de mer quae sunt propria rotunditate praepilata, « qui sont émoussées du fait de la forme arrondie qui les caractérise » : praepilatus, de pila, « la balle », est un terme très rare qui sert à qualifier les armes d’entraînement dont le bout est arrondi pour éviter les blessures. Thomas remplace le terme praepilatus par un mot plus courant, praeparatus, préparé, disposé, mais qui fait ici faux-sens.

Notes d'identification :

1. La locusta marina, comme le karabo, étudié par Thomas au chapitre 31 du livre VI, est la langouste (Palinurus elephas Fabricius, 1787). Littéralement, son nom signifie « sauterelle de mer », ce qui explique les comparaisons présentes dans le chapitre.

Notes d'explication :

2. Quatre coudées font 1,80 m environ. En réalité, les langoustes peuvent atteindre 50 cm, mais selon De Saint-Denis 1955, 100, qui s’appuie sur Cuvier, « certains sujets arrivent avec l’âge à une longueur de deux mètres, antennes comprises ». | 

3. Les langoustes sont des animaux nocturnes, qui se cachent le jour dans les anfractuosités de rochers ; mais elles ne disparaissent pas de manière saisonnière. À la saison de la ponte, les femelles gagnent des eaux plus profondes et plus sûres. | 

4. Les mues des langoustes sont beaucoup plus fréquentes, jusqu’à cinq fois par an dans les premières années. Lorsque l’animal vieillit, les mues s’espacent. | 

5. Les langoustes nagent mal et se déplacent en marchant près du fond de l’eau ; pour échapper à un danger, elles peuvent bondir rapidement en arrière. | 

7. Les langoustes se déplacent en files, marchant au fond de l’eau, en période de reproduction, ou par bonds en arrière lorsqu’elles veulent fuir. Les informations données ici sont fantaisistes. | 

8. Les antennes ne servent pas à se battre, mais à explorer le terrain lors des déplacements individuels et à assurer la cohésion du groupe lors de déplacements grégaires.