CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Thomas de Cantimpré - Livre de la Nature — Livre VII. Les poissons de mer ou de rivière.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 07/12/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin ; Catherine Jacquemard ; Marie-Agnès Lucas-Avenel.

VIII. De aureo vellere [la « toison d’or » : la grande nacre1identificationStadler 1920, 1608, suivi par Kitchell & Resnick 1999, 1662, n. 47, identifie de façon très convaincante l’aureum vellus décrit par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand (AM 24, 8 (10)) et comme étant la grande nacre, ou jambonneau hérissé (Pinna nobilis Linné, 1758). C’est le plus grand mollusque bivalve de la Méditerranée, et sa taille peut atteindre un mètre. Il vit à moitié enfoncé dans le sédiment. Il était réputé pour son byssus de couleur brune, d’aspect très fin et soyeux et de grande longueur (20 cm parfois). On tissait autrefois les byssus des grandes nacres pour fabriquer une sorte de soie très légère. Pour ce passage, Thomas de Cantimpré revendique comme source Ambroise, qui évoque, parmi les merveilles créées par Dieu le cinquième jour, la « toison d’or » marine et sa laine inimitable : Aureum etiam uellus aqua nutrit et lanam in memorati speciem metalli gignunt litora, cuius colorem nullus adhuc eorum qui fucis diuersis obducunt uellera potuit imitari, adeo naturae maritimae gratiam humana implere nescit industria (Ambr. hex. 5, 11, 33) - « de l’eau provient la toison d’or et les rivages produisent la laine, qui a l’apparence du fameux métal, dont nul foulon n’a pu encore imiter la couleur par ses diverses teintures ; ainsi le travail de l’homme ne sait pas égaler la beauté naturelle de la mer ».]

Lieux parallèles : AM, [Aureum vellus] (24, 8 (10)) ; HS, Aureum vellus (4, 8).
2. [α] Ambr. hex.5, 11, 33
[α] La mer nourrit aussi la toison d’or, comme en témoigne Ambroise, et les rivages produisent une laine qui rappelle l’aspect du métal. Jusqu’à présent, aucun de ceux qui teignent les laines de multiples couleurs, aussi habile artisan fût-il, n’a pu en imiter la couleur. [β] À cette espèce de toison appartient, croit-on, la toison pour qui, en pays troyen, des hommes périrent par milliers, des villes furents incendiées et des nations déportées, à ce que raconte la très ancienne Histoire des Grecs2explicationThomas de Cantimpré fait sans doute référence à l’œuvre de Darès le Phrygien, le De excidio Troiae historia : l’Histoire de la chute de Troie, qui eut un grand succès au Moyen Âge. Albert le Grand dans la notice qu’il consacre à l’aureum vellus (AM 24, 8 (10), renvoie explicitement au récit de Darès le Phrygien..

Notes d'identification :

1. Stadler 1920, 1608, suivi par Kitchell & Resnick 1999, 1662, n. 47, identifie de façon très convaincante l’aureum vellus décrit par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand (AM 24, 8 (10)) et comme étant la grande nacre, ou jambonneau hérissé (Pinna nobilis Linné, 1758). C’est le plus grand mollusque bivalve de la Méditerranée, et sa taille peut atteindre un mètre. Il vit à moitié enfoncé dans le sédiment. Il était réputé pour son byssus de couleur brune, d’aspect très fin et soyeux et de grande longueur (20 cm parfois). On tissait autrefois les byssus des grandes nacres pour fabriquer une sorte de soie très légère. Pour ce passage, Thomas de Cantimpré revendique comme source Ambroise, qui évoque, parmi les merveilles créées par Dieu le cinquième jour, la « toison d’or » marine et sa laine inimitable : Aureum etiam uellus aqua nutrit et lanam in memorati speciem metalli gignunt litora, cuius colorem nullus adhuc eorum qui fucis diuersis obducunt uellera potuit imitari, adeo naturae maritimae gratiam humana implere nescit industria (Ambr. hex. 5, 11, 33) - « de l’eau provient la toison d’or et les rivages produisent la laine, qui a l’apparence du fameux métal, dont nul foulon n’a pu encore imiter la couleur par ses diverses teintures ; ainsi le travail de l’homme ne sait pas égaler la beauté naturelle de la mer ».

Notes d'explication :

2. Thomas de Cantimpré fait sans doute référence à l’œuvre de Darès le Phrygien, le De excidio Troiae historia : l’Histoire de la chute de Troie, qui eut un grand succès au Moyen Âge. Albert le Grand dans la notice qu’il consacre à l’aureum vellus (AM 24, 8 (10), renvoie explicitement au récit de Darès le Phrygien.