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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Vergiliades [les « poissons des Pléiades » : la brème1identificationVergiliades est une déformation de Vergiliales, adjectif tiré de Vergiliae, les Pléiades. Pline lui-même ne nomme pas ces poissons ; Thomas de Cantimpré les appelle Vergiliales d’après le moment où ils naissent, et Albert le Grand reprend le nom, en le déformant légèrement. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1705, et n. 324, il peut s’agir de la brème (Abramis brama Linné, 1758 ou Cyprinnus brama Linné, 1758). Cela semble aller dans le sens de la remarque de Cuvier, rapportée par De Saint-Denis 1955, 120 sq. (§ 69, n. 2) sur les mystérieux poissons de l’époque des Pléiades : « Dans diverses espèces de cyprins, notamment la rose (Cyprinus rutilus Linné, 1758), le gardon (Cyprinus Jeses Linné, 1758) et la brème (Cyprinnus Brama Linné, 1758), le mâle a, pendant le temps du frai, de petites verrues adhérentes à la peau et aux écailles. On a particulièrement observé cette disposition dans une espèce des lacs de la Lombardie que l’on nomme pigo dans ce pays et qui paraît la même que notre gardon. » Les écailles de la brème étant arrondies, l’image des clous ne peut s’appliquer à leur forme, mais doit plutôt, comme l’indique Cuvier, se comprendre comme une indication de relief.]>
134. [α] Selon Pline, les brèmes sont des poissons qui vivent dans deux lacs d’Italie, le Larius3explicationC’est le lac de Côme. et l’Iterbatianus4explicationLe terme Verbannus a été mal lu ou copié, et le V s’est transformé en It. C’est l’actuel lac Majeur., qui s’étendent au pied des Alpes. Ils n’apparaissent qu’au moment du lever des Pléiades et demeurent cachés le reste du temps. Ces poissons ont de belles écailles, pointues comme des clous ; ils sont petits au niveau de la tête et s’élargissent ensuite comme des sandales5sourcePline dit simplement que les écailles de ce poisson sont pointues comme les clous qu’on utilise sur les souliers. Chez Thomas de Cantimpré, qu’Albert le Grand suit aveuglément, le contresens est déjà présent et la comparaison avec les clous de soulier a donné lieu à deux images : les écailles sont semblables à des clous, et la forme générale du poisson évoque un soulier..
Notes d'identification :
1. Vergiliades est une déformation de Vergiliales, adjectif tiré de Vergiliae, les Pléiades. Pline lui-même ne nomme pas ces poissons ; Thomas de Cantimpré les appelle Vergiliales d’après le moment où ils naissent, et Albert le Grand reprend le nom, en le déformant légèrement. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1705, et n. 324, il peut s’agir de la brème (Abramis brama Linné, 1758 ou Cyprinnus brama Linné, 1758). Cela semble aller dans le sens de la remarque de Cuvier, rapportée par De Saint-Denis 1955, 120 sq. (§ 69, n. 2) sur les mystérieux poissons de l’époque des Pléiades : « Dans diverses espèces de cyprins, notamment la rose (Cyprinus rutilus Linné, 1758), le gardon (Cyprinus Jeses Linné, 1758) et la brème (Cyprinnus Brama Linné, 1758), le mâle a, pendant le temps du frai, de petites verrues adhérentes à la peau et aux écailles. On a particulièrement observé cette disposition dans une espèce des lacs de la Lombardie que l’on nomme pigo dans ce pays et qui paraît la même que notre gardon. » Les écailles de la brème étant arrondies, l’image des clous ne peut s’appliquer à leur forme, mais doit plutôt, comme l’indique Cuvier, se comprendre comme une indication de relief.
Notes de source :
2. « […] Il existe deux lacs en Italie, au pied des Alpes, appelés Larius et Verbannus ; chaque année des poissons y naissent au moment du lever des pléiades ; ils sont remarquables par leurs écailles nombreuses et pointues, semblables à des clous de souliers, et on ne les voit qu’aux environs de ce mois. »