CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Cricos [le bernard-l’ermite1identificationLe cricos est le bernard-l’ermite (Pagurus bernhardus Linné, 1758) dont une pince est plus forte que l’autre. Pline en dit quelques mots dans le livre 9 (Plin. nat. 9, 98 ; Plin. nat. 9, 142) ; mais les informations de ce chapitre viennent d’Aristote (Arist. HA 530 a 7-21 MS) par le biais de Thomas de Cantimpré. Aristote différenciait plusieurs sortes de bernard-l’ermite, qui se sont trouvés confondus en un seul dans le texte de Thomas de Cantimpré. Le nom cricos a sans doute été forgé à partir du nom grec du buccin, κήρυξ, υκος, par l’intermédiaire du kiroket de Michel Scot.]>

Source : TC, De cricos (6, 10).
Lieux parallèles : VB, De chilone et cricho (17, 105) ; HS, Chilon et circhos (4, 21).
2. [α] Arist. HA, 530 a 7-21 MS2sources« Et un autre animal appartenant à cette espèce, appelé brita, a les deux pieds fissurés à leur extrémité. Le pied droit est petit, le pied gauche est grand, et pour cette raison, quand il marche, il fait porter tout le poids de son corps sur le pied gauche. Et la coquille de cet animal est lisse, noire et ronde, et il ressemble, par son aspect, à l’animal qu’on appelle kiroket. L’organe qu’on appelle mathoz [hépatopancréas] n’est pas noir chez lui, mais rouge. Il reste fixé à sa coquille en s’y accrochant fermement. Quand l’air est serein, cet animal quitte son rocher et se promène ; et quand les vents se lèvent, il se colle aux pierres, reste immobile et ne bouge pas ». Albert le Grand abrège ici les informations issues d’Aristote et abandonne le commentaire allégorique propre à Thomas de Cantimpré. S’il reprend le contresens de Thomas de Cantimpré sur l’hépatopancréas, il supprime le passage aberrant sur les doigts de l’animal et essaie d’apporter plus de clarté à un texte confus.
34. [α] Le cricos, dit-on, est un animal dont la patte gauche est grande et longue mais la patte droite très courte ; la carapace qui le protège est molle ; elle est noire, tachetée de rouge3zoologieDans le texte d’Aristote, c’est l’hépatopancréas d’une des espèces de bernard-l’ermite qui se différencie des autres par sa couleur. Albert le Grand reprend ici le contresens fait par Thomas de Cantimpré sur le terme mathoz, utilisé par Michel Scot pour désigner cet organe.. Lorsque le temps est beau, il se promène librement ; il fait alors reposer tout son corps sur la patte gauche et traîne l’autre derrière lui. Mais quand le ciel est nuageux, il se colle aux rochers et reste immobile. Lorsque cet animal se colle à un autre, quel qu’il soit, on a beaucoup de mal à l’en détacher4explicationCette phrase, qui évoque plutôt un mollusque de type crépidule, est visiblement une tentative de corriger l’un des contresens de Thomas de Cantimpré en remplaçant les termes cuicumque rei, peu compréhensibles, par une réalité plus significative..

Notes d'identification :

1. Le cricos est le bernard-l’ermite (Pagurus bernhardus Linné, 1758) dont une pince est plus forte que l’autre. Pline en dit quelques mots dans le livre 9 (Plin. nat. 9, 98 ; Plin. nat. 9, 142) ; mais les informations de ce chapitre viennent d’Aristote (Arist. HA 530 a 7-21 MS) par le biais de Thomas de Cantimpré. Aristote différenciait plusieurs sortes de bernard-l’ermite, qui se sont trouvés confondus en un seul dans le texte de Thomas de Cantimpré. Le nom cricos a sans doute été forgé à partir du nom grec du buccin, κήρυξ, υκος, par l’intermédiaire du kiroket de Michel Scot.

Notes de source :

2. « Et un autre animal appartenant à cette espèce, appelé brita, a les deux pieds fissurés à leur extrémité. Le pied droit est petit, le pied gauche est grand, et pour cette raison, quand il marche, il fait porter tout le poids de son corps sur le pied gauche. Et la coquille de cet animal est lisse, noire et ronde, et il ressemble, par son aspect, à l’animal qu’on appelle kiroket. L’organe qu’on appelle mathoz [hépatopancréas] n’est pas noir chez lui, mais rouge. Il reste fixé à sa coquille en s’y accrochant fermement. Quand l’air est serein, cet animal quitte son rocher et se promène ; et quand les vents se lèvent, il se colle aux pierres, reste immobile et ne bouge pas ». Albert le Grand abrège ici les informations issues d’Aristote et abandonne le commentaire allégorique propre à Thomas de Cantimpré. S’il reprend le contresens de Thomas de Cantimpré sur l’hépatopancréas, il supprime le passage aberrant sur les doigts de l’animal et essaie d’apporter plus de clarté à un texte confus.

Notes d'explication :

4. Cette phrase, qui évoque plutôt un mollusque de type crépidule, est visiblement une tentative de corriger l’un des contresens de Thomas de Cantimpré en remplaçant les termes cuicumque rei, peu compréhensibles, par une réalité plus significative.