CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 16/09/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Porcus marinus [le « porc marin » : non identifié1identificationToutes les informations de ce chapitre viennent de Thomas de Cantimpré. Trois identifications ont été proposées pour le porcus marinus, suite à ce qu’en dit Appion cité par Plin. nat. 32, 19 : Apion piscium maximum esse tradit porcum, quem Lacedaemoni orthagoriscum uocent ; grunnire eum, cum capiatur. De Saint-Denis 1947, 90, suivi par André 1986, 190, n. 348, avait proposé d’y voir le marsouin (Phocoena phocoena Linné, 1758), plutôt que de suivre l’interprétation de J. Cotte, lequel y voit le poisson-lune, comme orthagoriscus et orbis. De Saint-Denis 1966a, 86-87, § 19, n. 1, rappelle ces deux possibilités, mais il semble donner sa préférence à la proposition d’A. C. Andrews, selon laquelle il s’agit du silure glane (Silurus glanis Linné, 1758). Il reste que, dans les trois cas, Pline (Plin. nat. 32, 56, cité infra, ch. 71, 3), suivi par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, en fait un poisson venimeux, doté d’un piquant sur le dos, détail qui n’est pas commenté par De Saint-Denis. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1695, n. 252, ce détail inciterait à identifier ce poisson comme étant le poisson-scorpion ou le saint-pierre, et Albert le Grand, dans la suite de Thomas de Cantimpré, aurait réuni plusieurs animaux.]>

Source : TC, De porco marino (7, 64).
Lieux parallèles : VB, De porco marino (17, 80) ; HS, Porcus marinus (4, 71).
2. [α] Plin. nat.32, 562sources« Parmi les venins que possèdent les poissons, il y a <celui des> piquants que possède sur le dos le porc marin, dont les piqûres causent une grande souffrance ; pour les soigner, on utilise les déchets produits par le reste du corps de ces poissons. »
[β] Isid. orig.12, 6, 124sources« Les porcs marins (marsouins) appelés communément suilli, parce qu’à la recherche de leur nourriture, ils fouillent la terre sous les eaux à la façon du porc (sus). Ce qui leur sert de bouche est au niveau de la gorge et, à moins de plonger leur museau dans les sables, ils ne recueillent pas de quoi se nourrir » (André 1986, 190).
[γ] AM
95. Selon Pline, le porc marin est un poisson comestible qui ressemble au porc sous bien des aspects. En effet, sa tête est semblable à celle du porc et il a la langue mobile comme lui. Il a aussi les organes internes et les côtes disposés comme le porc. Presque toute sa chair passe en graisse et en embonpoint. Mais il diffère du porc par son cri. [α] Il a sur le dos des aiguillons au venin très redoutable. Mais le propre fiel3sourcePline indique comme remède le limus ex reliquo corpore, « le mucus qui recouvre le reste du corps de l’animal » ; peut-être dérouté par ces termes, Thomas de Cantimpré choisit d’indiquer un remède plus classique, le fiel de l’animal responsable de la piqûre. Albert le Grand ne va pas vérifier et le suit aveuglément. de ces animaux constitue un remède contre la piqûre de ces aiguillons. [β] Ils font de grands efforts pour se procurer leur nourriture : en effet, au fond de l’eau, ils fouissent le sol comme les porcs [γ] et, pour cette raison, ces animaux ne sont pas ceux que nous avons coutume d’appeler « porcs » et dont nous avons parlé précédemment5sourcesVoir AM, DA, 6, 2, 7..

Notes d'identification :

1. Toutes les informations de ce chapitre viennent de Thomas de Cantimpré. Trois identifications ont été proposées pour le porcus marinus, suite à ce qu’en dit Appion cité par Plin. nat. 32, 19 : Apion piscium maximum esse tradit porcum, quem Lacedaemoni orthagoriscum uocent ; grunnire eum, cum capiatur. De Saint-Denis 1947, 90, suivi par André 1986, 190, n. 348, avait proposé d’y voir le marsouin (Phocoena phocoena Linné, 1758), plutôt que de suivre l’interprétation de J. Cotte, lequel y voit le poisson-lune, comme orthagoriscus et orbis. De Saint-Denis 1966a, 86-87, § 19, n. 1, rappelle ces deux possibilités, mais il semble donner sa préférence à la proposition d’A. C. Andrews, selon laquelle il s’agit du silure glane (Silurus glanis Linné, 1758). Il reste que, dans les trois cas, Pline (Plin. nat. 32, 56, cité infra, ch. 71, 3), suivi par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand, en fait un poisson venimeux, doté d’un piquant sur le dos, détail qui n’est pas commenté par De Saint-Denis. Selon Kitchell & Resnick 1999, 1695, n. 252, ce détail inciterait à identifier ce poisson comme étant le poisson-scorpion ou le saint-pierre, et Albert le Grand, dans la suite de Thomas de Cantimpré, aurait réuni plusieurs animaux.

Notes de source :

2. « Parmi les venins que possèdent les poissons, il y a <celui des> piquants que possède sur le dos le porc marin, dont les piqûres causent une grande souffrance ; pour les soigner, on utilise les déchets produits par le reste du corps de ces poissons. » | 

4. « Les porcs marins (marsouins) appelés communément suilli, parce qu’à la recherche de leur nourriture, ils fouillent la terre sous les eaux à la façon du porc (sus). Ce qui leur sert de bouche est au niveau de la gorge et, à moins de plonger leur museau dans les sables, ils ne recueillent pas de quoi se nourrir » (André 1986, 190). | 

5. Voir AM, DA, 6, 2, 7.