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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Borbothae [les lotes1identificationIl faut reconnaître sous l’appellation borbotha la lote de rivière, Lota lota Linné, 1758, que le latin classique désignait par mustela. La forme borbotha est la latinisation d’une des dénominations de la lote en ancien français, attestée vers 1220 selon le Dictionnaire historique de la langue française : la barbote, qu’on trouve aussi sous les formes borbote ou bourbote. Barbote/borbote est un déverbal de borboter au sens de « remouer dans l’eau ou la boue », peut-être influencé par « barbe » par allusion au barbillon qui pend au bout de la mâchoire inférieure de la lote. La lote est la seule espèce de la famille des morues (gadidés) à vivre en eau douce.]>
21. On appelle « lotes » des poissons de fleuve et de lac presque semblables aux anguilles, [α] mais plus petits et dotés d’un gros ventre ; ils gagnent souvent les profondeurs, si bien que dans le lac d’Allemagne qui baigne Constance, on en pêche parfois, à l’hameçon, à trois cents pas de fond2explication450 m environ..
En allemand, [β] certains appellent ce poisson alrutten, d’autres alquappen, d’autres encore lumpen. Sa chair est savoureuse ; sa peau est visqueuse mais elle n’est pas épaisse ; son foie est gros, rond et très savoureux5explicationLa lote est en effet un poisson très apprécié. Son foie, comme celui de la morue, se cuisine mais il ne faut pas le confondre avec le foie de la baudroie (ou lotte) qui lui aussi est comestible et beaucoup plus fréquent sur les étals, frais ou en conserve..
Notes d'identification :
1. Il faut reconnaître sous l’appellation borbotha la lote de rivière, Lota lota Linné, 1758, que le latin classique désignait par mustela. La forme borbotha est la latinisation d’une des dénominations de la lote en ancien français, attestée vers 1220 selon le Dictionnaire historique de la langue française : la barbote, qu’on trouve aussi sous les formes borbote ou bourbote. Barbote/borbote est un déverbal de borboter au sens de « remouer dans l’eau ou la boue », peut-être influencé par « barbe » par allusion au barbillon qui pend au bout de la mâchoire inférieure de la lote. La lote est la seule espèce de la famille des morues (gadidés) à vivre en eau douce.
Notes d'explication :
2. 450 m environ. |
4. Pour désigner la lote de rivière, l’allemand possède encore aujourd’hui les noms aalrutte et quappe, mais lump ou lumpen ne désignent plus un poisson. |
5. La lote est en effet un poisson très apprécié. Son foie, comme celui de la morue, se cuisine mais il ne faut pas le confondre avec le foie de la baudroie (ou lotte) qui lui aussi est comestible et beaucoup plus fréquent sur les étals, frais ou en conserve. |
6. Albert le Grand suit ici TC, 7, 17, et le poisson solaris est décrit plus en détail par Thomas en TC 7, 75. Très bizarrement Thomas de Cantimpré, qui semble ne connaître que les noms vernaculaires de la lote, désigne l’animal vieillissant par un nom emprunté au latin classique, solaris « solaire », mais dans un emploi spécifique sans précédent dans la littérature latine.