CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 16/09/2024. [En ligne : ]
CopierCopier dans le presse-papierSource de référence

Fichier nativement numérique.

Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Concha [les mollusques bivalves ; l’argonaute1identificationConcha est un terme générique désignant toute sorte de coquillages. Mais dans ce chapitre Albert le Grand, comme Thomas de Cantimpré qu’il suit en tout point, assimile deux types d’animaux qui n’ont rien à voir entre eux : d’une part les mollusques bivalves, comme les moules, qui produisent des perles, et accueillent parfois de petits animaux tels les crabes, dans la première partie de la description, et d’autre part l’argonaute (Argonauta argo Linné, 1758). Celui-ci ressemble à une petite pieuvre, mais il se fabrique une nacelle spiralée, fragile, où la femelle abrite la ponte jusqu’à l’éclosion, et en aucun cas ne vient s’abriter dans la coquille d’un autre animal. Le chapitre est de ce fait extrêmement confus.]>

Source : TC, De conchis (7, 22).
Lieux parallèles : VB, De conchis (17, 44) ; HS, Conchae (4, 22).
2. [α] Plin. nat.9, 942sources« Mucien a rapporté avoir vu dans la Propontide un autre animal qui ressemblait à un navire : sa coquille est carénée à la manière d’une barque, sa poupe est incurvée, sa proue effilée. »
[β] AM
[γ] Plin. nat.9, 944sources« À l’intérieur se cache le nautile, un animal qui ressemble à la seiche, dans le seul but de jouer ». Le terme condi, employé par Pline, a entraîné le contresens de Thomas de Cantimpré et, partant, celui d’Albert le Grand : Pline ne semble avoir compris non plus que l’argonaute secrète sa propre coquille et semble assimiler son comportement à celui des petits crabes qui investissent la coquille des moules.
[δ] AM
30. [α] Les coquillages3traductionEn règle générale, lorsque Thomas de Cantimpré utilise le pluriel dans le titre d’un chapitre, Albert le Grand fait de même, et le pluriel peut souvent se justifier par le fait qu’on traite d’animaux différents mais appartenant à une même catégorie. Ici, Albert le Grand substitue au féminin pluriel de Thomas de Cantimpré (De conchis) un singulier, concha, ce qui provoque une anacoluthe dès la première phrase à moins qu’on ne considère, comme Kitchell & Resnick 1999, 1673, n. 105, qu’il faille prendre concha pour un neutre pluriel (mais par la suite, concha semble redevenir singulier). À cette difficulté s’ajoute que le terme concha, en latin, désigne à la fois la coquille et, de manière générique, les coquillages bivalves. Ainsi, dans la première phrase, le mot concha désigne le coquillage mais la proposition relative ne peut se comprendre que si concha renvoie au sens de « coquille », ce qui est intraduisible en gardant le même terme. Nous utiliserons des parenthèses pour rendre la proposition relative. Il est possible enfin que concha avec h désigne l’espèce, et conca sans h désigne la valve ; mais il est difficile de se fier à cette différence alors que le manuscrit d’Albert présente des variantes constantes dans l’orthographe des noms d’animaux. (le mot conchilia, « coquillage » vient de concha, « coquille ») ont une coquille dure, dont les valves évoquent par leur forme un navire à la poupe arrondie, à la proue effilée, dont le ventre forme la carène et les flancs amples et larges constituent la coque ; [β] ces deux valves se referment l’une contre l’autre ; elles sont noires ou de teinte foncée à l’extérieur, et possèdent à l’intérieur l’éclat de la perle ; et le mollusque se développe à la charnière des valves. [γ] Dans la coquille pénètre un petit animal qu’on appelle « argonaute » ; il a l’aspect de la seiche, mais il est tout petit ; il n’entre que pour jouer et l’animal qui habite la coquille, conscient de l’innocuité de cette compagnie, lui ouvre ses valves ; [δ] et c’est dans ces coquillages qu’on trouve souvent des perles au contact des valves.

Notes d'identification :

1. Concha est un terme générique désignant toute sorte de coquillages. Mais dans ce chapitre Albert le Grand, comme Thomas de Cantimpré qu’il suit en tout point, assimile deux types d’animaux qui n’ont rien à voir entre eux : d’une part les mollusques bivalves, comme les moules, qui produisent des perles, et accueillent parfois de petits animaux tels les crabes, dans la première partie de la description, et d’autre part l’argonaute (Argonauta argo Linné, 1758). Celui-ci ressemble à une petite pieuvre, mais il se fabrique une nacelle spiralée, fragile, où la femelle abrite la ponte jusqu’à l’éclosion, et en aucun cas ne vient s’abriter dans la coquille d’un autre animal. Le chapitre est de ce fait extrêmement confus.

Notes de source :

2. « Mucien a rapporté avoir vu dans la Propontide un autre animal qui ressemblait à un navire : sa coquille est carénée à la manière d’une barque, sa poupe est incurvée, sa proue effilée. » | 

4. « À l’intérieur se cache le nautile, un animal qui ressemble à la seiche, dans le seul but de jouer ». Le terme condi, employé par Pline, a entraîné le contresens de Thomas de Cantimpré et, partant, celui d’Albert le Grand : Pline ne semble avoir compris non plus que l’argonaute secrète sa propre coquille et semble assimiler son comportement à celui des petits crabes qui investissent la coquille des moules.

Notes de traduction :

3. En règle générale, lorsque Thomas de Cantimpré utilise le pluriel dans le titre d’un chapitre, Albert le Grand fait de même, et le pluriel peut souvent se justifier par le fait qu’on traite d’animaux différents mais appartenant à une même catégorie. Ici, Albert le Grand substitue au féminin pluriel de Thomas de Cantimpré (De conchis) un singulier, concha, ce qui provoque une anacoluthe dès la première phrase à moins qu’on ne considère, comme Kitchell & Resnick 1999, 1673, n. 105, qu’il faille prendre concha pour un neutre pluriel (mais par la suite, concha semble redevenir singulier). À cette difficulté s’ajoute que le terme concha, en latin, désigne à la fois la coquille et, de manière générique, les coquillages bivalves. Ainsi, dans la première phrase, le mot concha désigne le coquillage mais la proposition relative ne peut se comprendre que si concha renvoie au sens de « coquille », ce qui est intraduisible en gardant le même terme. Nous utiliserons des parenthèses pour rendre la proposition relative. Il est possible enfin que concha avec h désigne l’espèce, et conca sans h désigne la valve ; mais il est difficile de se fier à cette différence alors que le manuscrit d’Albert présente des variantes constantes dans l’orthographe des noms d’animaux.