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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Astaraz [le poisson-écume : le lançon équille1identificationLes matériaux réunis par Aristote sur le seul poisson-écume, l’ἀφρός, en Arist. HA 569 a 26 - b 23 et 569 b 28 - 570 a 3, ont été compris par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand comme concernant deux espèces distinctes : l’asforam et l’astaram/asturam/astaraz. Kitchell & Resnick 1999, 1661, n. 41, à la suite de Stadler 1920, 476, supposent à l’origine de cette confusion un contresens sur le nom de la constellation Arcturos, mentionné en Arist. HA 569 b 3, et compris à tort comme désignant un poisson.]>
[β] Arist. HA, 569 b 17 MS3sources« Et on voyait les poissons de ce genre grouiller dans l’écume, comme les vers grouillent dans le fumier ».
[γ] Arist. HA, 569 b 4 MS4sources« Il existe une espèce qui naît de la boue et du sable ».
[δ] Arist. HA, 569 b 9-10? MS5sources« […] et il vit dans des endroits ombragés et quand le temps s’adoucit et que la terre se réchauffe […] ».
[ε] Arist. HA, 569 b 4-7 MS6sources« Et la preuve que ce poisson naît de la terre, c’est que, quand le temps est froid, les pêcheurs ne peuvent pas le prendre ; si le jour est lumineux, les pêcheurs peuvent le prendre car il monte du fond et cherche la chaleur ».
[ζ] AM
[η] Arist. HA, 569 b 20 MS8sources« Et quand l’année a été très pluvieuse et chaude, cette espèce sera abondante ».
5. [α] L’astaraz est un poisson qui naît dans l’écume des eaux de pluie au printemps et à l’automne. [β] et qui grouille dans celles-ci comme les vers dans les excréments des animaux.[γ] On dit aussi qu’il naît de la boue. [δ] Ce poisson, qui ne supporte pas la lumière du soleil, se réfugie dans l’ombre que les arbres projettent sur l’eau : [ε] ils aiment pourtant la chaleur et, lorsqu’ils la cherchent, nagent du fond de l’eau vers la rive. [ζ] Ils abondent au moment de la sécheresse7sourcesCette indication ne figure pas chez Thomas de Cantimpré, à moins qu’Albert le Grand ne l’ait empruntée à la comparaison avec les scarabées qui, l’été, naissent des cadavres des chevaux. Elle est en contradiction avec la phrase qui suit., [η] mais il abondent quand les pluies sont nombreuses et chaudes ils abondent <aussi>9explicationLa description de l’astaraz se nourrit de plusieurs notations démarquées d’Aristote sans doute par l’intermédiaire de Thomas de Cantimpré. On relève ainsi une première similitude avec Arist. HA 569 b 4-7 : « voici la preuve que [la menuaille qu’on appelle écume] monte parfois du fond : quand il fait froid, les pêcheurs n’en prennent pas, mais ils en prennent quand il fait doux, comme si ces poissons montaient du fond vers la chaleur » (Louis 1968, 95). La suite offre des ressemblances avec le texte d’Arisote (Arist. HA 569 b 8-23), mais résumé et interprété assez librement : « Ces poissons se forment dans les endroits ombragés et marécageux, lorsque par beau temps le sol est échauffé […] et il s’en forme quelquefois également, lorsque beaucoup d’eau tombe du ciel, dans l’écume que produit l’eau de pluie, et c’est pourquoi on l’appelle « écume ». Et parfois, quand il fait beau, est emportée, sur la surface de la mer, de l’écume qui renferme le poisson-écume : il se trouve, comme les vers dans le fumier, en tous les points de la surface de l’écume où il s’est formé. C’est pourquoi bien souvent ce poisson est apporté de la haute mer. Ces poissons abondent, et on en prend en très grande quantité lorsque l’année est humide et chaude » (Louis 1968, 95-96)..
Notes d'identification :
1. Les matériaux réunis par Aristote sur le seul poisson-écume, l’ἀφρός, en Arist. HA 569 a 26 - b 23 et 569 b 28 - 570 a 3, ont été compris par Thomas de Cantimpré et Albert le Grand comme concernant deux espèces distinctes : l’asforam et l’astaram/asturam/astaraz. Kitchell & Resnick 1999, 1661, n. 41, à la suite de Stadler 1920, 476, supposent à l’origine de cette confusion un contresens sur le nom de la constellation Arcturos, mentionné en Arist. HA 569 b 3, et compris à tort comme désignant un poisson.
Notes de source :
2. « Et cela se produit toute l’année, sauf à une courte période puisque cela s’arrête au moment du lever d’Arcturus, à l’automne, et au début du printemps ». La transmission de l’information ici est très perturbée, à la fois parce que Michel Scot ne comprend pas ce que dit Aristote (« Aussi, à part une courte période, il s’en forme pour ainsi dire pendant tout le reste de l’année : en effet, à partir du lever d’Arcturos à l’automne, on en trouve en permanence jusqu’au printemps » (Louis 1968, 95)) et parce que Thomas de Cantimpré et Albert le Grand disent le contraire de Michel Scot, sans pour autant pouvoir revenir à l’information d’origine donnée par Aristote. |
3. « Et on voyait les poissons de ce genre grouiller dans l’écume, comme les vers grouillent dans le fumier ». |
4. « Il existe une espèce qui naît de la boue et du sable ». |
5. « […] et il vit dans des endroits ombragés et quand le temps s’adoucit et que la terre se réchauffe […] ». |
6. « Et la preuve que ce poisson naît de la terre, c’est que, quand le temps est froid, les pêcheurs ne peuvent pas le prendre ; si le jour est lumineux, les pêcheurs peuvent le prendre car il monte du fond et cherche la chaleur ». |
7. Cette indication ne figure pas chez Thomas de Cantimpré, à moins qu’Albert le Grand ne l’ait empruntée à la comparaison avec les scarabées qui, l’été, naissent des cadavres des chevaux. Elle est en contradiction avec la phrase qui suit. |
8. « Et quand l’année a été très pluvieuse et chaude, cette espèce sera abondante ».
Notes d'explication :
9. La description de l’astaraz se nourrit de plusieurs notations démarquées d’Aristote sans doute par l’intermédiaire de Thomas de Cantimpré. On relève ainsi une première similitude avec Arist. HA 569 b 4-7 : « voici la preuve que [la menuaille qu’on appelle écume] monte parfois du fond : quand il fait froid, les pêcheurs n’en prennent pas, mais ils en prennent quand il fait doux, comme si ces poissons montaient du fond vers la chaleur » (Louis 1968, 95). La suite offre des ressemblances avec le texte d’Arisote (Arist. HA 569 b 8-23), mais résumé et interprété assez librement : « Ces poissons se forment dans les endroits ombragés et marécageux, lorsque par beau temps le sol est échauffé […] et il s’en forme quelquefois également, lorsque beaucoup d’eau tombe du ciel, dans l’écume que produit l’eau de pluie, et c’est pourquoi on l’appelle « écume ». Et parfois, quand il fait beau, est emportée, sur la surface de la mer, de l’écume qui renferme le poisson-écume : il se trouve, comme les vers dans le fumier, en tous les points de la surface de l’écume où il s’est formé. C’est pourquoi bien souvent ce poisson est apporté de la haute mer. Ces poissons abondent, et on en prend en très grande quantité lorsque l’année est humide et chaude » (Louis 1968, 95-96).