CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Helcus [le phoque1identificationLe latin avait plusieurs mots pour désigner le phoque (Phoca vitulina Linné, 1758) : deux appellations venues du grec, phoca/foca et felchus (ou helcus), et deux noms latins, bos marinus et vitulus marinus qui tirent sans doute leur origine du mugissement de l’animal (De Saint-Denis 1947, 117). Le mot helcus, quant à lui, pourrait venir du grec ἑλκῶ, « traîner ».]>

Source : TC, De helco (6, 22).
Renvois internes : cf. Foca, ch. 53 ; Koky, ch. 65.
Lieux parallèles : HS, Elcus (4, 30).
2. [α] AM
[β] Plin. nat.9, 42
[γ] AM
[δ] Plin. nat.9, 42
[ε] Plin. nat.9, 42
[ζ] Plin. nat.9, 41
47. [α] Le phoque est le veau marin, dont nous avons beaucoup parlé dans les livres précédents. [β] Il a une peau couverte de poils et tachée de noir et de blanc. Cet animal met ses petits au monde sur la terre ferme, les nourrit à la mamelle et ne les conduit à la mer qu’au bout de douze jours ; et on a du mal à le tuer si on ne le frappe pas à l’endroit du cerveau. [γ] Quand il dort, il ronfle si fort que son ronflement semble un mugissement2explicationChez Pline, comme chez Thomas de Cantimpré, qui le suit fidèlement, le cri du phoque évoque le mugissement ; chez Albert le Grand, qui associe le son produit par l’animal à son sommeil légendaire, c’est le ronflement de l’animal qui rappelle le mugissement.. [δ] Parmi tous les animaux, c’est lui qui a le sommeil le plus lourd3explicationLe sommeil du phoque était devenu proverbial à Rome, comme on le voit par exemple dans les Satires de Juvénal : Cf. Juv. 3, 236-238 : Raedarum transitus arto / uicorum inflexu et stantis conuicia mandrae / eripient somnum Druso uitulisque marinis, « le passage des voitures dans les ruelles étroites et sinueuses, les cris du troupeau immobilisé ôteraient le sommeil à Drusus ou à des veaux marins ». ; c’est la raison pour laquelle sa nageoire droite, dont il se sert pour nager, possède, dit-on, des vertus soporifiques si l’homme la place sous sa tempe. [ε] Sur un morceau de peau qu’on a arraché, les poils de cet animal, où qu’ils se trouvent, indiquent par leur disposition et leur degré de verticalité le flux et le reflux de la mer4explicationAlbert le Grand revient ici à l’information donnée par Pline, que Thomas de Cantimpré avait déformée. ; [ζ] et la peau des autres animaux marins couverts de poils a la même propriété5explicationPlusieurs propriétés magiques étaient attribuées à la peau de phoque, et Suétone rapporte par exemple comment l’empereur Auguste en avait toujours une avec lui pour se protéger de la foudre (Suet. Aug. 90)..

Notes d'identification :

1. Le latin avait plusieurs mots pour désigner le phoque (Phoca vitulina Linné, 1758) : deux appellations venues du grec, phoca/foca et felchus (ou helcus), et deux noms latins, bos marinus et vitulus marinus qui tirent sans doute leur origine du mugissement de l’animal (De Saint-Denis 1947, 117). Le mot helcus, quant à lui, pourrait venir du grec ἑλκῶ, « traîner ».

Notes d'explication :

2. Chez Pline, comme chez Thomas de Cantimpré, qui le suit fidèlement, le cri du phoque évoque le mugissement ; chez Albert le Grand, qui associe le son produit par l’animal à son sommeil légendaire, c’est le ronflement de l’animal qui rappelle le mugissement. | 

3. Le sommeil du phoque était devenu proverbial à Rome, comme on le voit par exemple dans les Satires de Juvénal : Cf. Juv. 3, 236-238 : Raedarum transitus arto / uicorum inflexu et stantis conuicia mandrae / eripient somnum Druso uitulisque marinis, « le passage des voitures dans les ruelles étroites et sinueuses, les cris du troupeau immobilisé ôteraient le sommeil à Drusus ou à des veaux marins ». | 

4. Albert le Grand revient ici à l’information donnée par Pline, que Thomas de Cantimpré avait déformée. | 

5. Plusieurs propriétés magiques étaient attribuées à la peau de phoque, et Suétone rapporte par exemple comment l’empereur Auguste en avait toujours une avec lui pour se protéger de la foudre (Suet. Aug. 90).