CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 21/11/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Serra [la « scie » : la serre1identificationChez Pline, les dénominations serra et pistris désignent le poisson scie (Pristis pristis Linné, 1758), d’après De Saint-Denis 1947, 104, qui précise aussi que le premier terme est moins fréquent que le second. La description qui nous est donnée ici ne correspond cependant pas à cet animal. L’animal pourvu d’ailes gigantesques et qualifié de belua par Albert le Grand (on trouve monstrum chez Thomas de Cantimpré) est un poisson mythique, l’un des rares animaux marins à être traités individuellement dans les bestiaires du Moyen Âge. Animal fabuleux, gigantesque et effrayant, la terrible serre déploie ses ailes pour entraîner les navires dans les profondeurs (voir notamment George & Yapp 1991, 202-205, et surtout 204, fig. 153 ; James-Raoul 2002, 178-179 ; 190-191 ; Leclercq-Marx 2022  ; avec l’aspidochelon, c’est aussi le seul poisson qui ait droit à une représentation figurée dans les premiers bestiaires.]>

Source : TC, De serra (6, 44).
Lieux parallèles : VB, De scilla et serra (17, 127) ; HS, Serra et scilla (4, 82).
2. [α] Physiol.B42sources« Il existe dans la mer une bête qu’on appelle “serre”, pourvue d’ailes immenses. Quand elle voit un navire faire voile sur la mer, elle déploie ses ailes et rivalise avec le navire. Mais quand elle a fait la course contre le navire sur trente ou quarante stades, ne supportant pas l’épreuve, elle abandonne ; et, rabattant ses ailes, elle les replie contre elle. Et les flots de la mer la ramènent, lasse désormais, dans les profondeurs, là où elle était auparavant. »
117. [α] La serre est une énorme bête de la mer, qui a de très larges nageoires et des ailes immenses. Quand cette bête voit un navire faire voile sur la mer, il déploie ses ailes vers le haut dans un sens contraire à l’habitude et rivalise avec lui  ; et quand il a lutté ainsi sur peut-être trente stades3explicationTrente stades équivalent à une mesure oscillant entre 4,5 km et 5,7 km selon la valeur qu’on donne au stade ; quarante stades représentent une distance comprise entre 6,2 km et 7,6 km. (ainsi l’a-t-on constaté) ou plus, il renonce, épuisé et, repliant ses ailes, il se laisse emporter par son propre poids dans les profondeurs jusqu’au lieu où il était auparavant4explicationSi l’on excepte cette dernière précision, la description pourrait faire penser à un albatros..

Notes d'identification :

1. Chez Pline, les dénominations serra et pistris désignent le poisson scie (Pristis pristis Linné, 1758), d’après De Saint-Denis 1947, 104, qui précise aussi que le premier terme est moins fréquent que le second. La description qui nous est donnée ici ne correspond cependant pas à cet animal. L’animal pourvu d’ailes gigantesques et qualifié de belua par Albert le Grand (on trouve monstrum chez Thomas de Cantimpré) est un poisson mythique, l’un des rares animaux marins à être traités individuellement dans les bestiaires du Moyen Âge. Animal fabuleux, gigantesque et effrayant, la terrible serre déploie ses ailes pour entraîner les navires dans les profondeurs (voir notamment George & Yapp 1991, 202-205, et surtout 204, fig. 153 ; James-Raoul 2002, 178-179 ; 190-191 ; Leclercq-Marx 2022  ; avec l’aspidochelon, c’est aussi le seul poisson qui ait droit à une représentation figurée dans les premiers bestiaires.

Notes de source :

2. « Il existe dans la mer une bête qu’on appelle “serre”, pourvue d’ailes immenses. Quand elle voit un navire faire voile sur la mer, elle déploie ses ailes et rivalise avec le navire. Mais quand elle a fait la course contre le navire sur trente ou quarante stades, ne supportant pas l’épreuve, elle abandonne ; et, rabattant ses ailes, elle les replie contre elle. Et les flots de la mer la ramènent, lasse désormais, dans les profondeurs, là où elle était auparavant. »

Notes d'explication :

3. Trente stades équivalent à une mesure oscillant entre 4,5 km et 5,7 km selon la valeur qu’on donne au stade ; quarante stades représentent une distance comprise entre 6,2 km et 7,6 km. | 

4. Si l’on excepte cette dernière précision, la description pourrait faire penser à un albatros.