Fichier nativement numérique.
Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Ezox1identificationLe terme ezox pose problème et semble recouvrir des réalités zoologiques très différentes, ainsi que le souligne d’emblée Albert le Grand lui-même. La structure même de la notice, la seule à être divisée en deux parties, 49 et 49a, témoigne sans doute de l’indécision de l’auteur. Notons par ailleurs que si la notice huso (49a) vient pour une bonne partie de la notice consacrée par Thomas de Cantimpré à l’ezox (6, 32), la notice ezox d’Albert le Grand est strictement personnelle. Dans leur commentaire, Kitchell & Resnick 1999, 1682, proposent de voir dans l’ezox et le salmo un même poisson à différents stades d’évolution, ezox désignant le saumon à l’âge adulte, au moment où il regagne les rivières et où l’on observe la modification des mâchoires mentionnée dans le texte. Deroux 2008, 458-460, affirme par ailleurs que l’ezox dont parle Pline est un saumon, appelé « charognard » dans certaines régions de France (le mot est d’ailleurs d’origine gauloise), et l’appellation vernaculaire lahse fournie par Albert le Grand semble aller elle aussi dans ce sens, le terme lachs, en allemand moderne, désignant bien le saumon. Mais Albert le Grand lui-même ouvre une autre possibilité d’identification en signalant le lien entre l’ezox et un poisson appelé huso. Comme chez Pline, on pourrait alors voir dans l’ezox l’esturgeon (Acipenser sturio Linné, 1758). Pour ajouter à la confusion, le mot ezox a été choisi par les nomenclateurs pour désigner le brochet Ezox lucius Linné, 1758. Dès lors, il semble prudent de rappeler le commentaire de De Saint-Denis 1947, XXVII, à propos de ce poisson : « Esox, qui désignait un poisson du Rhin (on ne peut préciser davantage : saumon ? esturgeon ? brochet ?), a été accaparé par les naturalistes pour dénommer le genre brochet ». >
Notes d'identification :
1. Le terme ezox pose problème et semble recouvrir des réalités zoologiques très différentes, ainsi que le souligne d’emblée Albert le Grand lui-même. La structure même de la notice, la seule à être divisée en deux parties, 49 et 49a, témoigne sans doute de l’indécision de l’auteur. Notons par ailleurs que si la notice huso (49a) vient pour une bonne partie de la notice consacrée par Thomas de Cantimpré à l’ezox (6, 32), la notice ezox d’Albert le Grand est strictement personnelle. Dans leur commentaire, Kitchell & Resnick 1999, 1682, proposent de voir dans l’ezox et le salmo un même poisson à différents stades d’évolution, ezox désignant le saumon à l’âge adulte, au moment où il regagne les rivières et où l’on observe la modification des mâchoires mentionnée dans le texte. Deroux 2008, 458-460, affirme par ailleurs que l’ezox dont parle Pline est un saumon, appelé « charognard » dans certaines régions de France (le mot est d’ailleurs d’origine gauloise), et l’appellation vernaculaire lahse fournie par Albert le Grand semble aller elle aussi dans ce sens, le terme lachs, en allemand moderne, désignant bien le saumon. Mais Albert le Grand lui-même ouvre une autre possibilité d’identification en signalant le lien entre l’ezox et un poisson appelé huso. Comme chez Pline, on pourrait alors voir dans l’ezox l’esturgeon (Acipenser sturio Linné, 1758). Pour ajouter à la confusion, le mot ezox a été choisi par les nomenclateurs pour désigner le brochet Ezox lucius Linné, 1758. Dès lors, il semble prudent de rappeler le commentaire de De Saint-Denis 1947, XXVII, à propos de ce poisson : « Esox, qui désignait un poisson du Rhin (on ne peut préciser davantage : saumon ? esturgeon ? brochet ?), a été accaparé par les naturalistes pour dénommer le genre brochet ».
Notes d'explication :
2. Cf. l’allemand der Lachs, le saumon. |
3. Cette observation, exacte, est le produit d’une modification qui s’opère à l’âge adulte, lorsque le saumon regagne les eaux douces pour frayer. |
4. La couleur orangée de la chair du saumon provient des caroténoïdes, qui se trouvent dans la chaîne alimentaire, notamment dans les algues microscopiques mangées par les crevettes dont se nourrit le saumon en mer. Elle est donc moins marquée quand le saumon revient en rivière. Mais la couleur de la chair du saumon varie fortement d’une espèce à l’autre.