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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Huso1identificationBien qu’Albert le Grand semble faire une différence entre l’huso et l’esturgeon, l’huso pourrait évoquer l’une des espèces d’esturgeon présentes dans le Danube, et l’existence de plusieurs espèces justifierait la distinction entre erox et sturio. On trouve en effet l’esturgeon commun (Acipenser sturio Linné, 1758), le sterlet (Acipenser ruthenus Linné, 1758), le grand esturgeon (Acipenser huso Linné, 1758) et le beluga (Huso huso Linné, 1758, à ne pas confondre avec le cétacé portant le même nom et dont certains éléments de l’aspect extérieur pourraient correspondre à la description d’Albert le Grand). Le beluga, de loin le plus grand et le plus gros des esturgeons, pourrait être l’huso d’Albert le Grand. Si le silure peut lui aussi correspondre à une partie de la description, on ne peut cependant guère prétendre qu’il ressemble à l’esturgeon.>
[β] AM
[γ] AM
[δ] AM
49a. [α] L’huso est un poisson sans écailles qui ressemble à l’esturgeon, mais il a la peau blanche et lisse, totalement dépourvue d’écailles et de piquants ; on en trouve qui mesurent vingt-quatre pieds de long2explicationC’est-à-dire presque 7 m. Or, le beluga peut atteindre entre 5 et 6 m de long à l’âge adulte et peser plus d’une tonne. quand ils ont atteint l’âge adulte et d’autres plus petits, selon leur degré de croissance. Il n’a aucun os, sauf dans la tête, [β] et à la place de l’épine dorsale il a, de la tête à la queue, un cartilage muni d’un grand trou, qui semble percé à la tarière ; il n’a pas d’arêtes dans le corps, mais ses nageoires sont attachées au cartilage3explicationCes éléments sont exacts. Comme ils constituent un ajout d’Albert le Grand au texte de Thomas de Cantimpré, on peut penser qu’Albert connaît bien le poisson dont il parle.. [γ] Sa chair, sur le dos, a le goût de la viande de veau et, sur le ventre, le goût de celle du porc, et il a de la graisse mêlée de lard comme le porc. L’esturgeon, en se frottant contre ce poisson, le fait fuir devant lui, si bien qu’ils sont souvent pêchés ensemble ; [δ] et on ne le trouve que dans les eaux que nous avons indiquées4explicationCette précision renvoie au début du chapitre (49 dans l’édition de Stadler), consacré à l’ezox, puisqu’il n’y a pas de mention de fleuve dans le chapitre 49a..
Notes d'identification :
1. Bien qu’Albert le Grand semble faire une différence entre l’huso et l’esturgeon, l’huso pourrait évoquer l’une des espèces d’esturgeon présentes dans le Danube, et l’existence de plusieurs espèces justifierait la distinction entre erox et sturio. On trouve en effet l’esturgeon commun (Acipenser sturio Linné, 1758), le sterlet (Acipenser ruthenus Linné, 1758), le grand esturgeon (Acipenser huso Linné, 1758) et le beluga (Huso huso Linné, 1758, à ne pas confondre avec le cétacé portant le même nom et dont certains éléments de l’aspect extérieur pourraient correspondre à la description d’Albert le Grand). Le beluga, de loin le plus grand et le plus gros des esturgeons, pourrait être l’huso d’Albert le Grand. Si le silure peut lui aussi correspondre à une partie de la description, on ne peut cependant guère prétendre qu’il ressemble à l’esturgeon.
Notes d'explication :
2. C’est-à-dire presque 7 m. Or, le beluga peut atteindre entre 5 et 6 m de long à l’âge adulte et peser plus d’une tonne. |
3. Ces éléments sont exacts. Comme ils constituent un ajout d’Albert le Grand au texte de Thomas de Cantimpré, on peut penser qu’Albert connaît bien le poisson dont il parle. |
4. Cette précision renvoie au début du chapitre (49 dans l’édition de Stadler), consacré à l’ezox, puisqu’il n’y a pas de mention de fleuve dans le chapitre 49a.