CopierCopier dans le presse-papierPour indiquer l’adresse de consultation« Albert Le Grand - Les animaux — Livre XXIV. Les animaux aquatiques.  », in Bibliothèque Ichtya, état du texte au 16/09/2024. [En ligne : ]
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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.

<Nautilus [le nautile ; l’argonaute1identificationLe nautilus (du grec ναυτίλος) décrit ici est un mélange de deux animaux, le nautile (Nautilius pompilius Linné, 1758) et l’argonaute (Argonauta argo Linné, 1758). Ce dernier ressemble à une petite pieuvre, mais il fabrique une nacelle spiralée, fragile, où la femelle abrite sa ponte jusqu’à l’éclosion. Ses deux bras dorsaux sont pourvus d’une membrane dont la finesse pouvait faire penser à la voile d’un navire. L’argonaute se trouve dans les mers chaudes dont la Méditerranée, et il ne doit pas être confondu avec le nautile de l’océan Indien. Celui-ci construit une coquille spiralée, cloisonnée et très solide, dont il occupe la dernière loge. Cependant la description faite par Albert le Grand, qui remonte à Plin. nat. 9, 88, via Thomas de Cantimpré, emprunte des caractéristiques de l’un et de l’autre. L’information donnée au début du texte est propre au nautile, qui se déplace en évacuant l’eau par un siphon, et s’élève à la surface ou s’enfonce dans l’eau en faisant varier la proportion gaz-liquide dans les loges de la coquille. La description des bras évoque au contraire l’argonaute. Dans un autre passage de l’Histoire naturelle (Plin. nat. 9, 94), Pline évoque un animal qu’il appelle nauplius, qui est dans son esprit différent du nautilus et dans lequel nous pouvons reconnaître l’argonaute. Cette présentation, qui concerne cette fois exclusivement l’argonaute, a été reprise par Thomas de Cantimpré dans son chapitre Concha (7, 23); Albert le Grand ne le suit pas sur ce point, contrairement à ce qu’il fait dans le présent chapitre.]>

Source : TC, De nautilo (6, 37).
Lieux parallèles : VB, De narco et nautilo et nube (17, 75) ; HS, Nautilus (4, 63).
2. [α] Plin. nat.9, 882sources« Mais parmi les créatures les plus étonnantes figure celle qu’on appelle nautile et que d’autres appellent pompile. Retourné sur le dos, il monte à la surface des eaux, s’élevant peu à peu, de telle manière qu’ayant évacué toute son eau par un conduit, il flotte facilement, comme allégé de cette sentine. Ensuite, tordant les deux bras qu’il a à l’avant, il tend entre eux une membrane d’une extrême finesse ; tandis que celle-ci forme une voile dans la brise, ramant avec ses autres bras, il se dirige en se servant de sa queue comme gouvernail. Il gagne ainsi la haute mer en se jouant, comme les liburnes ; s’il prend peur, il puise de l’eau et s’enfonce. »
87. [α] Selon Pline, le nautilus est une bête marine des plus admirables : il vient en effet à la surface de la mer et là, pour naviguer plus facilement, il se vide de toute son eau en l’expulsant grâce à un siphon ; ensuite, il retourne ses deux premiers bras et déploie entre eux une membrane d’une extrême finesse ; il rame avec ses autres bras et il se dirige grâce à sa queue bien au milieu3explicationL’élément est présent chez Pline mais il est fantaisiste, comme les bras tendant une voile. ; et c’est ainsi qu’il navigue à l’air libre.

Notes d'identification :

1. Le nautilus (du grec ναυτίλος) décrit ici est un mélange de deux animaux, le nautile (Nautilius pompilius Linné, 1758) et l’argonaute (Argonauta argo Linné, 1758). Ce dernier ressemble à une petite pieuvre, mais il fabrique une nacelle spiralée, fragile, où la femelle abrite sa ponte jusqu’à l’éclosion. Ses deux bras dorsaux sont pourvus d’une membrane dont la finesse pouvait faire penser à la voile d’un navire. L’argonaute se trouve dans les mers chaudes dont la Méditerranée, et il ne doit pas être confondu avec le nautile de l’océan Indien. Celui-ci construit une coquille spiralée, cloisonnée et très solide, dont il occupe la dernière loge. Cependant la description faite par Albert le Grand, qui remonte à Plin. nat. 9, 88, via Thomas de Cantimpré, emprunte des caractéristiques de l’un et de l’autre. L’information donnée au début du texte est propre au nautile, qui se déplace en évacuant l’eau par un siphon, et s’élève à la surface ou s’enfonce dans l’eau en faisant varier la proportion gaz-liquide dans les loges de la coquille. La description des bras évoque au contraire l’argonaute. Dans un autre passage de l’Histoire naturelle (Plin. nat. 9, 94), Pline évoque un animal qu’il appelle nauplius, qui est dans son esprit différent du nautilus et dans lequel nous pouvons reconnaître l’argonaute. Cette présentation, qui concerne cette fois exclusivement l’argonaute, a été reprise par Thomas de Cantimpré dans son chapitre Concha (7, 23); Albert le Grand ne le suit pas sur ce point, contrairement à ce qu’il fait dans le présent chapitre.

Notes de source :

2. « Mais parmi les créatures les plus étonnantes figure celle qu’on appelle nautile et que d’autres appellent pompile. Retourné sur le dos, il monte à la surface des eaux, s’élevant peu à peu, de telle manière qu’ayant évacué toute son eau par un conduit, il flotte facilement, comme allégé de cette sentine. Ensuite, tordant les deux bras qu’il a à l’avant, il tend entre eux une membrane d’une extrême finesse ; tandis que celle-ci forme une voile dans la brise, ramant avec ses autres bras, il se dirige en se servant de sa queue comme gouvernail. Il gagne ainsi la haute mer en se jouant, comme les liburnes ; s’il prend peur, il puise de l’eau et s’enfonce. »

Notes d'explication :

3. L’élément est présent chez Pline mais il est fantaisiste, comme les bras tendant une voile.