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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Monachus maris [le « moine de mer » : l’ange de mer 1identificationCette créature marine semble difficile à identifier. On connaît le phoque moine (Monachus monachus Hermann, 1779), qui est aussi appelé phoque de Méditerranée. Mais celui-ci n’a rien d’un monstre dangereux, et il évite plutôt les hommes qu’il ne cherche à les attirer. On peut penser au monkfish des Anglais, « l’ange » en français, espèce de squale (Squalus squatina Linné, 1758). De fait, le Dictionary of Medieval Latin from British sources 2001, fasc. 6, M, 1826, recense, s. v. monachus, le piscis monachus, qu’il reconnaît comme étant le Squatina angelus d’après Gerv. Tilb. 3, 63 : illic [in oceano Britannico] piscis monachus ad medium ventrem squama monachali piscem tegit. Ce passage rappelle Thomas de Cantimpré et Albert le Grand qui précisent justement qu’on aperçoit l’animal dans la mer de Bretagne. Mais on ne trouve plus la ressemblance avec la tonsure du moine. Kitchell & Resnick 1999, 1693, n. 235, renoncent à l’identifier. Le nom latin du poisson a cependant, semble-t-il, éveillé l’imagination des savants de la Renaissance : Rondelet xvi, 20 (De pisce monachi habitu), l’a décrit et représenté comme un calmar géant à tête de moine.?]>
Notes d'identification :
1. Cette créature marine semble difficile à identifier. On connaît le phoque moine (Monachus monachus Hermann, 1779), qui est aussi appelé phoque de Méditerranée. Mais celui-ci n’a rien d’un monstre dangereux, et il évite plutôt les hommes qu’il ne cherche à les attirer. On peut penser au monkfish des Anglais, « l’ange » en français, espèce de squale (Squalus squatina Linné, 1758). De fait, le Dictionary of Medieval Latin from British sources 2001, fasc. 6, M, 1826, recense, s. v. monachus, le piscis monachus, qu’il reconnaît comme étant le Squatina angelus d’après Gerv. Tilb. 3, 63 : illic [in oceano Britannico] piscis monachus ad medium ventrem squama monachali piscem tegit. Ce passage rappelle Thomas de Cantimpré et Albert le Grand qui précisent justement qu’on aperçoit l’animal dans la mer de Bretagne. Mais on ne trouve plus la ressemblance avec la tonsure du moine. Kitchell & Resnick 1999, 1693, n. 235, renoncent à l’identifier. Le nom latin du poisson a cependant, semble-t-il, éveillé l’imagination des savants de la Renaissance : Rondelet xvi, 20 (De pisce monachi habitu), l’a décrit et représenté comme un calmar géant à tête de moine.