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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Testeum [non identifié1identificationSi la parenté étymologique avec testudo et le nom même de l’animal peuvent faire penser à la tortue marine (Chelonioidea Bauer, 1893), l’ensemble des indications n’a rien à voir avec cet animal : elles proviennent d’un passage d’Aristote mal compris consacré à l’alimentation de certains coquillages, dans lequel le mot grec ὀστρακόδερμα (littéralement « les testacés », animaux porteurs d’une coquille au nombre desquels on compte les escargots et les huîtres) a été traduit par Michel Scot par animalia testea, littéralement « les animaux testacés » ; mais il semble que le mot testea ait ensuite été compris comme le pluriel d’un nom d’animal de genre neutre, le testeum, pourvu de mœurs étranges du fait de la défomation complète du passage. Voir Kitchell & Resnick 1999, 1703, et n. 308. ?]>
[β] Arist. HA, 590 a 23-27 MS4sources« Et il est clair qu’il y a de l’eau douce dans la mer et qu’on peut l’en extraire ; si en effet un homme prend de la terre, en fait un vase, le bouche et le place dans la mer, vide, pendant un jour et une nuit, il se remplira d’eau douce. »
125. Le testeum est un animal marin qui doit son nom à la dureté de sa peau. Sous l’effet de la salinité de la mer, sa peau se contracte et devient si épaisse et dure que, comme la chaleur naturelle intérieure de l’animal ne peut s’évacuer par les pores, elle devient pour lui une cause de maladie ; [α] et alors il gagne les eaux douces dans lesquelles sa peau s’affine et où il recouvre sa bonne santé, comme à l’origine ; quand il l’a retrouvée, l’animal revient aux eaux de la mer dans lesquelles sa peau s’épaissit à nouveau. Et ainsi, elle se modifie souvent elle-même3explicationLe texte donne seipsam, qui ne peut renvoyer qu’à pellis ; mais il n’est pas impossible que le texte soit fautif et qu’il faille lire seipsum, renvoyant à testeum. ;[β] cependant, de la mer, il n’absorbe que les eaux douces qui s’y trouvent, comme nous l’avons prouvé auparavant dans ce livre de sciences grâce à un vase d’argile placé dans l’eau5explicationCe qu’Albert le Grand présente comme une expérience personnelle est en fait un récit détaillé déjà présent chez Arist. HA 590 a 23 MS et repris par Thomas de Cantimpré..
Notes d'identification :
1. Si la parenté étymologique avec testudo et le nom même de l’animal peuvent faire penser à la tortue marine (Chelonioidea Bauer, 1893), l’ensemble des indications n’a rien à voir avec cet animal : elles proviennent d’un passage d’Aristote mal compris consacré à l’alimentation de certains coquillages, dans lequel le mot grec ὀστρακόδερμα (littéralement « les testacés », animaux porteurs d’une coquille au nombre desquels on compte les escargots et les huîtres) a été traduit par Michel Scot par animalia testea, littéralement « les animaux testacés » ; mais il semble que le mot testea ait ensuite été compris comme le pluriel d’un nom d’animal de genre neutre, le testeum, pourvu de mœurs étranges du fait de la défomation complète du passage. Voir Kitchell & Resnick 1999, 1703, et n. 308.
Notes de source :
4. « Et il est clair qu’il y a de l’eau douce dans la mer et qu’on peut l’en extraire ; si en effet un homme prend de la terre, en fait un vase, le bouche et le place dans la mer, vide, pendant un jour et une nuit, il se remplira d’eau douce. »
Notes d'explication :
3. Le texte donne seipsam, qui ne peut renvoyer qu’à pellis ; mais il n’est pas impossible que le texte soit fautif et qu’il faille lire seipsum, renvoyant à testeum. |
5. Ce qu’Albert le Grand présente comme une expérience personnelle est en fait un récit détaillé déjà présent chez Arist. HA 590 a 23 MS et repris par Thomas de Cantimpré.