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Édité et traduit par Brigitte Gauvin.<Cahab1identificationLe cahab, d’un mot arabe désignant l’astragale, est un monstre littéraire issu d’une mauvaise lecture faite par Thomas de Cantimpré de passages d’Aristote sur l’éléphant. Thomas de Cantimpré a pris le mot cahab, utilisé par Michel Scot pour désigner l’astragale ou la cheville, pour le nom d’un animal. Albert le Grand ne voit pas l’erreur et abrège le texte de Thomas de Cantimpré sans le remettre en question.>
[β] Arist. HA, 497 b 21-30 MS3sources« et cette trompe est faite de cartilage ».
[γ] Arist. HA, 499 a 22 MS5sources« et il existe à chaque pied une astragale semblable à celle du pied de la vache ».
[δ] Arist. HA, 497 b 29 MS6sources« et lorsqu’il nage dans l’eau, elle lui sert à respirer et à rejeter l’eau ».
[ε] AM
33. Le cahab, dit-on, est un animal marin [α] dont les pattes sont petites en proportion de son corps ; il en a cependant une longue qu’il utilise comme une main et avec laquelle il porte la nourriture à sa bouche et arrache des herbes. [β] Ses pieds sont faits de cartilage 4explicationLà encore, il y a contresens par rapport à Thomas de Cantimpré, qui écrivait que le long pied de l’éléphant, c’est-à-dire sa trompe, était fait de cartilage.[γ] et évoquent par leur forme les pieds du veau. [δ] Cet animal respire7explicationChez Aristote, les remarques sur la respiration de l’éléphant dans l’eau s’inscrivent parmi les propriétés de la trompe de l’animal, grâce à laquelle elle s’opère ; Thomas de Cantimpré avait laissé la remarque sur la respiration à la suite des observations sur la trompe, mais sans plus signaler le lien entre l’organe et le phénomène respiratoire, ce qui ne permet pas de savoir s’il l’a compris, alors que le lien apparaissait clairement dans la traduction de Michel Scot. En séparant les observations sur la trompe de celles sur la respiration, Albert le Grand contribue à fausser davantage le texte d’Aristote et sa remarque paraît dénuée de sens. et, quand il souffle, il revient à la surface et rejette de l’eau [ε] comme le dauphin et le cète8explicationCette comparaison, censée aider le lecteur par une référence à des animaux mieux connus, ajoute encore un degré de déformation au texte d’Aristote..
Notes d'identification :
1. Le cahab, d’un mot arabe désignant l’astragale, est un monstre littéraire issu d’une mauvaise lecture faite par Thomas de Cantimpré de passages d’Aristote sur l’éléphant. Thomas de Cantimpré a pris le mot cahab, utilisé par Michel Scot pour désigner l’astragale ou la cheville, pour le nom d’un animal. Albert le Grand ne voit pas l’erreur et abrège le texte de Thomas de Cantimpré sans le remettre en question.
Notes de source :
2. « Il a deux chevilles, courtes par rapport à sa taille. Et il a une trompe, longue, grande, et il l’utilise comme les hommes utilisent leurs mains ; elle est telle qu’elle lui permet de prendre sa nourriture, de la porter à sa bouche et qu’il peut même apporter à son maître ce qu’il désire ; avec elle, il arrache les arbres ». |
3. « et cette trompe est faite de cartilage ». |
5. « et il existe à chaque pied une astragale semblable à celle du pied de la vache ». |
6. « et lorsqu’il nage dans l’eau, elle lui sert à respirer et à rejeter l’eau ».
Notes d'explication :
4. Là encore, il y a contresens par rapport à Thomas de Cantimpré, qui écrivait que le long pied de l’éléphant, c’est-à-dire sa trompe, était fait de cartilage. |
7. Chez Aristote, les remarques sur la respiration de l’éléphant dans l’eau s’inscrivent parmi les propriétés de la trompe de l’animal, grâce à laquelle elle s’opère ; Thomas de Cantimpré avait laissé la remarque sur la respiration à la suite des observations sur la trompe, mais sans plus signaler le lien entre l’organe et le phénomène respiratoire, ce qui ne permet pas de savoir s’il l’a compris, alors que le lien apparaissait clairement dans la traduction de Michel Scot. En séparant les observations sur la trompe de celles sur la respiration, Albert le Grand contribue à fausser davantage le texte d’Aristote et sa remarque paraît dénuée de sens. |
8. Cette comparaison, censée aider le lecteur par une référence à des animaux mieux connus, ajoute encore un degré de déformation au texte d’Aristote.